Le court métrage « Bleu et rouge en proportions égales » de Georgiana Moldoveanu…
Réalisé par Georgiana Moldoveanu et produit par l’Université nationale d’art du théâtre et du cinéma « I.L. Caragiale » de Bucarest, ce court-métrage a figuré dans la sélection Cinéfondation réservée aux jeunes talents. Sur les 2400 films proposés par les écoles cinématographiques du monde, cette année les organisateurs en ont choisi 17. 14 pays de 4 continents y ont été représentés. 12 des 22 réalisateurs étaient des femmes. Georgiana Moldoveanu, diplômée de l’Université nationale d’art du théâtre et du cinéma de Bucarest, s’est déjà fait remarquer par son film « Fenêtres », primé au festival CineMAiubit – CinéMAaimé. Nous avons parlé avec Georgiana de sa passion pour la cinématographie, de la façon dont une histoire se transforme quand elle est portée à l’écran et de son nouveau court-métrage, présenté en première à Cannes : « Moi, j’ai grandi en écoutant des CDs de contes et, à l’âge où l’on se pose pas des questions sur ce que l’on va faire dans la vie, je souhaitais vivement être la voix du narrateur, une voix qui reste cachée, mais qui vous conduit à travers l’histoire. Et je le souhaite encore, alors je vais oser en raconter une. Et en disant « j’ose », je pense aussi à l’aspect financier – important pour un film et que l’on doit prendre en compte, en tant que réalisateur. Pour en revenir au court métrage « Bleu et rouge en proportions égales », je dois dire que le mot « conte » est juste. C’est que dans ce film, dès les premières séquences, des éléments très clairs nous indiquent qu’il s’agit d’un conte. Moi, je souhaitais faire un film que l’on puisse associer à un conte. Et je pense surtout aux personnages de mon histoire, qui s’affrontent et dont certains pourraient être qualifiés de « négatifs ». Vers la fin, les choses changent et le dénouement reste ouvert. Je pense pourtant que le bien triomphe et que le spectateur y contribue. »
Corina Sabău, 26.05.2018, 16:50
Réalisé par Georgiana Moldoveanu et produit par l’Université nationale d’art du théâtre et du cinéma « I.L. Caragiale » de Bucarest, ce court-métrage a figuré dans la sélection Cinéfondation réservée aux jeunes talents. Sur les 2400 films proposés par les écoles cinématographiques du monde, cette année les organisateurs en ont choisi 17. 14 pays de 4 continents y ont été représentés. 12 des 22 réalisateurs étaient des femmes. Georgiana Moldoveanu, diplômée de l’Université nationale d’art du théâtre et du cinéma de Bucarest, s’est déjà fait remarquer par son film « Fenêtres », primé au festival CineMAiubit – CinéMAaimé. Nous avons parlé avec Georgiana de sa passion pour la cinématographie, de la façon dont une histoire se transforme quand elle est portée à l’écran et de son nouveau court-métrage, présenté en première à Cannes : « Moi, j’ai grandi en écoutant des CDs de contes et, à l’âge où l’on se pose pas des questions sur ce que l’on va faire dans la vie, je souhaitais vivement être la voix du narrateur, une voix qui reste cachée, mais qui vous conduit à travers l’histoire. Et je le souhaite encore, alors je vais oser en raconter une. Et en disant « j’ose », je pense aussi à l’aspect financier – important pour un film et que l’on doit prendre en compte, en tant que réalisateur. Pour en revenir au court métrage « Bleu et rouge en proportions égales », je dois dire que le mot « conte » est juste. C’est que dans ce film, dès les premières séquences, des éléments très clairs nous indiquent qu’il s’agit d’un conte. Moi, je souhaitais faire un film que l’on puisse associer à un conte. Et je pense surtout aux personnages de mon histoire, qui s’affrontent et dont certains pourraient être qualifiés de « négatifs ». Vers la fin, les choses changent et le dénouement reste ouvert. Je pense pourtant que le bien triomphe et que le spectateur y contribue. »
« Bleu et rouge en proportions égales » raconte l’histoire d’Ana, qui fête une année de relation avec Ştefan. Une relation, un anniversaire et un cadeau pas comme les autres. Ana est d’accord d’être mère porteuse de l’enfant que Ştefan et son épouse ne peuvent pas avoir. Beaucoup trop tard, Ştefan se rend compte qu’en fait ce n’était pas ce qu’il souhaitait. Le film est inspiré d’une histoire vraie, que Georgiana a choisi de porter à l’écran : « Je vous raconterai, en quelques mots, un moment que j’ai vécu avec une amie. Pendant plusieurs années, cette amie a tout essayé pour avoir un enfant, depuis les banales prises de sang, jusqu’aux tests génétiques. Et nous avons vécu ensemble un moment très fort, qui est devenu, avec le temps, encore plus fort pour moi. Mon amie devait se rendre à l’hôpital qui la préparait pour une fécondation in vitro. Nous étions toutes les deux dans sa voiture, tard dans la soirée. Les rues étaient quasiment désertes et nous nous sommes arrêtées pour quelques instants à un carrefour. Quelques instants qui m’ont semblé durer une éternité. Nous nous trouvions sur une rue tout près de l’hôpital et, bien que mon amie y soit déjà allée à plusieurs reprises, elle ne réussissait tout simplement pas à retrouver le chemin. A ce moment là, je ne pense pas qu’elle m’ait dit beaucoup de choses, pourtant j’ai surpris son regard, un regard que je n’avais jamais vu dans ses yeux et qui exprimait tout ce qu’elle ressentait. L’heure à laquelle elle devait être à l’hôpital pour la procédure approchait et nous étions toujours au milieu du carrefour, ne sachant pas de quel côté aller. »
La sélection de son film au Festival de Cannes a été une surprise pour Georgiana : « Je ne m’y attendais pas et ça m’a fait un grand plaisir. C’est tout à fait normal, une sélection – surtout à Cannes – fait toujours plaisir. Pourtant, en faisant un film, un réalisateur ne pense pas aux sélections. C’est une démarche quelque peu égoïste, on pense tout d’abord à l’histoire que l’on raconte, on ne vit pas en pensant aux festivals. On se propose, avant tout, de faire en sorte que l’histoire arrive au spectateur et qu’elle ressemble à ce que l’on avait imaginé.
(Aut. : Corina Sabău ; Trad. : Dominique)