La saison culturelle roumano-française à Timișoara 2023
Victor
Brauner (1903-1966) et Constantin Brâncuși (1876-1957) sont deux des plus
importantes personnalités culturelles et artistiques roumaines, reconnues à
l’échelle internationale. Artiste juif originaire de Roumanie, Victor Brauner a
été un peintre, sculpteur et poète surréaliste, une des figures de proue de ce
courant artistique. Constantin Brâncuși est considéré comme le père de la
sculpture moderne et du langage artistique contemporain. Le programme
« Timișoara – Capitale européenne de la culture 2023 » leur dédie
deux expositions complexes : « Victor Brauner: Inventions et
magie », ouverte du 17 février au 28 mai de cette année, et respectivement
« Constantin Brâncuși: Sources roumaines & perspectives universelles »,
à visiter entre le 30 septembre 2023 et le 28 janvier 2024.
Ion Puican, 18.02.2023, 10:00
Victor
Brauner (1903-1966) et Constantin Brâncuși (1876-1957) sont deux des plus
importantes personnalités culturelles et artistiques roumaines, reconnues à
l’échelle internationale. Artiste juif originaire de Roumanie, Victor Brauner a
été un peintre, sculpteur et poète surréaliste, une des figures de proue de ce
courant artistique. Constantin Brâncuși est considéré comme le père de la
sculpture moderne et du langage artistique contemporain. Le programme
« Timișoara – Capitale européenne de la culture 2023 » leur dédie
deux expositions complexes : « Victor Brauner: Inventions et
magie », ouverte du 17 février au 28 mai de cette année, et respectivement
« Constantin Brâncuși: Sources roumaines & perspectives universelles »,
à visiter entre le 30 septembre 2023 et le 28 janvier 2024.
Ovidiu Șandor, président
de la fondation « Art Encounters », co-organisatrice des événements,
a expliqué les deux expositions ainsi que la Biennale Art Encounters,
accueillie par la ville de Timișoara du 19 mai au 16 juillet 2023: « Certes, nous avons présenté ici ce soir la contribution de la fondation
Art Encounters, partenaire du Musée national d’art et de l’Institut français,
au programme Capitale culturelle. Un programme très ambitieux, qui inclut des
événements exceptionnels dans tous les domaines. Parlant de la contribution de
notre fondation, je mentionnerais premièrement de l’exposition dédiée à Victor
Brauner. C’est la première vraie rétrospective Victor Brauner au pays natal de
cet artiste malheureusement trop peu connu chez nous. Nous espérons faire
changer cette situation à travers de nombreux ouvrages prêtés par le Centre
Pompidou de Paris, mais aussi de plusieurs musées du pays. Moi, je crois que
cette expo offre au public l’occasion de découvrir ou de redécouvrir la
création de cet artiste surréaliste, très important dans le monde. Un artiste
juif né en Roumanie, dont la vie a été profondément secouée par la deuxième
guerre mondiale, et dont la signification reste actuelle dans le monde où nous
vivons. Il y aura ensuite la Biennale Art Encounters, arrivée à sa cinquième
édition, un événement axé sur la relation entre l’art et la technologie, dont
le commissaire est le Suisse Adrian Notz. À la différence des deux autres
expositions, qui présentent de figures culturelles du patrimoine, la Biennale
présente la contribution de la jeune génération d’artistes de Roumanie, de
l’est de l’Europe, mais aussi d’artistes internationaux de premier rang à la
présentation de la réalité actuelle, de notre relation avec l’art, avec la
technologie et tout ce qui nous entourent. Le 30 septembre, nous aurons le
vernissage de l’exposition Brâncuși, première rétrospective Brâncuși depuis 50
ans en Roumanie et en Europe Centrale et Orientale. Nous ramenons
symboliquement chez nous les créations de maturité artistique de Brâncuși
détenues par des musées tels le Centre Pompidou, la Tate Modern Gallery de Londres,
la Fondation Guggenheim de Venise. Nous y ajoutons des ouvrages de jeunesse,
gardés dans des musées roumains – le Musée national d’art de Bucarest, le Musée
national d’art de Craiova, une exposition organisée en partenariat avec le
Musée national d’art de Timișoara et l’Institut français. »
Ovidiu
Șandor a ensuite expliqué ce que l’exposition « Victor Brauner: Inventions
et magie » propose au public: « Dans
le cas précis de l’expo Brauner, il va y avoir un grand nombre de ses
créations, beaucoup de peintures, probablement sa technique la plus connue, et
puis une série de dessins importants. Ce sont des ouvrages réalisés durant sa
période de création roumaine, et surtout bucarestoise, dans les années 1920-30,
lorsque Brauner était un des piliers de l’avant-garde locale. Et puis aussi,
des créations de la période vécue en France, depuis les années 1940 jusqu’à sa
mort, survenue dans les années 1960. L’expo couvrira donc l’ensemble de sa
carrière, avec quelques-unes de ses sculptures et une interview filmée de
l’artiste. Les visiteurs pourront admirer des ouvrages célèbres, dont cet
autoportrait avec un œil blessé, ce qui allait lui arriver quelques années plus
tard, lorsqu’un ami lui arracha un œil dans une altercation dans un bar. Donc, une
sorte de prémonition, très en phase avec la pensée surréaliste, qui voyait une
relation quasi cachée entre le réel et l’irréel, entre la vie et le rêve, entre
les choses certes et la magie, et ainsi de suite. »
Ovidiu
Șandor a également dévoilé les surprises de la grande rétrospective « Constantin
Brâncuși: Sources roumaines & perspectives universelles »: « Dans le cas de Brâncuși, c’est un nombre important de sculptures de sa première
période de création et de la période de maturité. L’exposition Brâncuși, dont
la commissaire est Doina Lemny, veut mettre en exergue la transformation du
jeune artiste Brâncuși, qui part de Roumanie en emportant dans ses bagages la
tradition et la culture locales et qui découvre tout seul, à Paris, un univers
culturel international impressionnant. L’exposition montre la transformation subie
par les créations de Brâncuși, qui atteignent les formes raffinées de portée
universelle. Nous y ajouteront un paquet important de photographies réalisées
par Brâncuși lui-même, un chapitre de son œuvre trop peu connu et apprécié en
Roumanie. En fait, Brâncuși découvre un jour l’appareil photo et passe
longtemps à poser ses ouvrages à l’intérieur de son atelier, à attendre la
meilleure lumière pour les photographier seuls ou savamment mélangés … Moi, j’y
vois une leçon que Brâncuși nous livre pour nous apprendre comment nous
devrions regarder ses sculptures. En plus, il y aura aussi des dessins, sa
correspondance avec des amis de Roumanie, des films dont certains réalisés par Brâncuși
lui-même et d’autres par des artistes importants de l’époque, qui ont filmé Brâncuși
en train de travailler. »,
a enfin précisé Ovidiu Șandor, président de la fondation « Art
Encounters », de Timişoara. (Trad. Ileana Ţăroi)