La Roumanie au Salon du livre de Paris
“La littérature roumaine a gagné en visibilité sur le marché français des belles lettres grâce à sa participation à la 34e édition du Salon du livre de Paris”, a déclaré Lilian Zamfiroiu, président de l’Institut Culturel Roumain (ICR), l’organisateur des événements roumains. Le programme, intitulé Des livres à venir, lavenir des livres », a comporté débats, lancements de livres et rencontres avec pour participants éditeurs, écrivains, traducteurs et journalistes.
Corina Sabău, 05.04.2014, 13:31
“La littérature roumaine a gagné en visibilité sur le marché français des belles lettres grâce à sa participation à la 34e édition du Salon du livre de Paris”, a déclaré Lilian Zamfiroiu, président de l’Institut Culturel Roumain (ICR), l’organisateur des événements roumains. Le programme, intitulé Des livres à venir, lavenir des livres », a comporté débats, lancements de livres et rencontres avec pour participants éditeurs, écrivains, traducteurs et journalistes.
George Arion, Sylvain Audet, George Banu, Jean-Pierre Brach, Roxana Bauduin, Linda Maria Baros, Michel Carrassou, Alexandru Călinescu, Corina Ciocarlie, Cosmin Ciotloş, Florica Ciodaru Courriol, Benoit-Joseph Courvoisier, Augustin Cupşa, Mark Despot, Reginald Gaillard, Michel Gavaza, Dinu Flamând, Dominique Ilea, Nicolae Manolescu, Mircea Martin, Bujor Nedelcovici et Matei Vişniec sont quelques-uns des écrivains invités du 21 au 24 mars, à la 34e édition du Salon international du livre de Paris. Au stand de la Roumanie on a donc organisé entre autres des débats incitants, tels « Avant-garde et modernité », « Esotérisme et sacralité aujourd’hui », « Les livres à venir, lavenir des livres », « Livres français, lecteurs roumains, lecteurs français » , « Réalité et fiction dans les sports. Une autre écriture ? » ou encore « Présences de la peinture contemporaine roumaine en France ».
Présente à l’événement, la journaliste et écrivaine Adela Greceanu trouve que le programme mis en page au stand roumain a été animé et très divers et qu’il a éveillé l’intérêt des lecteurs et journalistes étrangers. Voici ce qu’elle a déclaré à propos de l’édition 2014 du Salon du livre de Paris. « Ces cinq ou six dernières années, le Salon est redevenu un des événements majeurs du marché spécialisé d’Europe. Cette année, en tant qu’invité d’honneur, l’Argentine s’est présentée avec un stand tout à fait impressionnant, dominé par l’exposition Julio Cortazar, dont on a célébré le 100 e anniversaire de la naissance. Ça a été pour moi un véritable cadeaux, car j’ai pu voir des photos inédites avec Cortazar et surtout découvrir un Cahier de notes pour “La Marelle ”, placé derrière une vitrine au milieu de l’exposition. Un cahier que l’on pouvait feuilleter en variante numérique. En ce qui concerne la participation de la Roumanie, j’estime très important le fait que les livres roumains étaient présents pas que sur le stand roumain. A mon avis, la littérature roumaine est de plus en plus connue. Par exemple, les livres de Gabriela Adameşteanu je les ai vus sur les étagères de la maison d’édition Gallimard, le roman de Răzvan Rădulescu, “La vie et les agissements d’Ilie Cazane”, se vendait chez Zulma, tandis que sur le stand des éditions Actes Sud j’ai remarqué le roman d’Alexandru Vona, “Les fenêtres murées”. »
Un débat qui a réuni un public nombreux a été celui sur les “Perspectives de l’intégration européenne de la République de Moldavie. Y ont participé Oleg Serebrian, l’ambassadeur de Chisinau à Paris, Gheorghe Erizanu, écrivain et directeur des éditions Cartier de Chişinău, l’historien Matei Cazacu et l’écrivain Emilian Galaicu Păun. Oleg Serebrian a parlé des actions visant à l’intégration de son pays dans l’UE. « A commencer par 2009, on est passé à une vitesse supérieure et réalisé pas mal de choses, dont la signature de l’accord de libre échange, un pas important pour l’économie moldave. Dans quelques années on va en ressentir les effets bénéfiques », a précisé Oleg Serebrian.
Voici les propos de l’écrivaine et journaliste d’Adela Greceanu, sur ce débat. « Après le débat, j’ai réalisé une interview avec Emilian Galaicu-Păun au sujet de l’intégration européenne de la République de Moldova. Il a souligné l’importance de la présence des écrivains de langue roumaine de son pays sur le stand de la Roumanie au Salon international du livre de Paris. Aux yeux des Moldaves, cela équivaut en quelque sorte à la reconnaissance de leur appartenance aussi bien à la littérature roumaine qu’à celle de l’espace européen. »
Florica Ciodaru Courriol a présenté, à l’occasion du Salon du livre de Paris, la version française qu’elle a donnée au roman de Marta Petreu, « Notre maison dans la plaine de lArmageddon » ( paru chez Polirom, en 2011). La maison d’édition « LÂge dHomme », qui a publié le roman traduit par Florica Ciodaru Courriol, n’est pas à sa première rencontre avec la littérature roumaine, car elle a fait paraître aussi des oeuvres de Mateiu Caragiale, Lucian Blaga, Vintila Horia et Ion Caraion. Florica Ciodaru Courriol nous a parlé du roman de Marta Petreu. « J’aime beaucoup ce roman parsemé de notes autobiographiques, où l’on retrouve des épisodes affreux tels l’autopsie du père. En bref, c’est l’histoire d’une famille de paysans de Transylvanie. Parallèlement à cette histoire qui s’étale sur un siècle, nous assistons à la formation de la jeune narratrice, qui a bien des ressemblances avec l’écrivaine Marta Petreu. Je pense que les Occidentaux doivent trouver intéressant d’apprendre comment a évolué une région de la Roumanie avant la Seconde Guerre Mondiale. On y décrit le passage des Russes par Cluj, la désertion du père de l’armée, la collectivisation, l’éducation marxiste, les problèmes religieux en Transylvanie. Marta Petreu poursuit le fil de l’histoire jusqu’à nos jours, pour déplorer la dégringolade de l’économie et la destruction de l’environnement. Le roman étant structuré sur plusieurs paliers, on peut également avoir plusieurs niveaux de lecture. Dans l’avant-propos que j’ai écrit pour la version française, je l’ai nommé roman métaphysique. »
Florica Ciodaru Courriol nous a également fait partager ses impressions sur l’édition 2014 du Salon du livre de Paris. « Les événements organisés au stand roumain ont vraiment été à la hauteur des attentes, vu que l’année dernière, lorsque la Roumanie, invité d’honneur du Salon, avait bénéficié d’un accueil fastueux. Une attention particulière a été prêtée à la poésie. Je pense que c’est une bonne chose, car la poésie est souvent mise à l’écart, tant en Roumanie qu’en France. Quant à l’accueil de la littérature roumaine en France, nous en attendons toujours les échos. »
Le Salon international du livre de Paris s’adresse aussi bien aux professionnels du domaine éditorial, qu’au grand public, bénéficiant d’une forte visibilité dans la presse française. Après avoir été l’invitée d’honneur de l’édition 2013, la littérature roumaine est entrée sur le marché français avec plus de 20 nouveaux titres, signés par des auteurs tels Gabriela Adameşteanu, Radu Aldulescu, Ana Blandiana, Lucian Boia, Norman Manea, Lucian Dan Teodorovici, Adina Rosetti, Răzvan Radulescu, Varujan Vosganian. ( trad. Mariana Tudose)