La Roumanie au Salon du livre de Francfort
La présence de la Roumanie à la toute récente édition du Salon du livre de Francfort n’est pas passée inaperçue. A la différence des éditions précédentes, cette fois-ci le livre roumain a été mis à l’honneur grâce aussi bien au contenu quau design du stand. Un concept tout à fait inédit signé par un cabinet d’architecte en collaboration avec le Musée du village de Bucarest.
Corina Sabău, 18.10.2014, 13:29
La présence de la Roumanie à la toute récente édition du Salon du livre de Francfort n’est pas passée inaperçue. A la différence des éditions précédentes, cette fois-ci le livre roumain a été mis à l’honneur grâce aussi bien au contenu quau design du stand. Un concept tout à fait inédit signé par un cabinet d’architecte en collaboration avec le Musée du village de Bucarest.
Quant aux écrivains participants au Salon, le choix a appartenu au Ministère de la Culture qui a parié sur la jeune génération. 29 maisons d’édition et des écrivains de Roumanie aux oeuvres traduites en allemand se sont donné rendez-vous à Francfort. Parmi eux: Liliana Corobca et Cosmin Pana. Le public épris de littérature a bénéficié de plusieurs soirées de lecture avec des extraits des volumes Stammbaum” et Familienlokal”, deux recueils de poèmes du Roumain Cristian Popescu, traduits en allemand par Ernest Wichner aux maisons d’éditions Hochroth de Berlin.
Plus de détails avec Anca Fronescu, manager culturel et modératrice de plusieurs événements organisés au stand de la Roumanie: « On a proposé au public les plus beaux livres roumains. C’est la première fois que la Roumanie s’inscrit dans une telle course avec ses plus beaux titres rangés d’ailleurs sur des étagères magnifiques. Je veux vous dire que le stand de la Roumanie est très beau, très moderne, il se fait vite remarquer par le public. Or, ce n’est pas rien que de se faire remarquer dans une foire gigantesque comme ce fut celle de Francfort ».
Comme on l’a déjà dit, cette année, le Ministère de la Culture a invité deux jeunes écrivains: Liliana Corobca et Cosmin Pana. Celui-ci s’est vu récompensé en 2011 du prix du jeune romancier de l’année lors du Gala des Jeunes Ecrivains, pour son roman Téophile et le chien de bois” paru chez les Editions Herg Benet.
Cosmin Pana : « Ce fut une expérience magnifique que de participer, en première, à cette foire du livre de Francfort, la plus importante d’Europe. Bien qu’il s’agisse d’un salon consacré notamment à la vente des droits d’auteur, il est génial de voir autant de maisons d’édition, d’écrivains et d’agents littéraires qui, ensemble, nous donne l’impression que pour une fois, la littérature est la chose la plus importante au monde. Mon livre a été très bien reçu, il a rassemblé un public plus nombreux que je ne m’y attendais. Mais ce que j’ai apprécié le plus ce fut le débat d’après, quand le public m’a posé toute sorte de questions. Les réactions des lecteurs allemands ont été différentes des celles des Roumains, puisque la discussion a tourné notamment autour du totalitarisme, des aspects sociaux et politiques et des réalités roumaines. Les Allemands étaient très curieux d’apprendre si des traces du totalitarisme existent toujours chez nous ou bien si les anciennes mentalités communistes sont toujours présentes ».
Les noms des lauréats de lédition 2014 du prix de littérature de lUnion européenne ont été annoncés à la Foire du livre de Francfort. Ce prix récompense les meilleurs auteurs nouveaux et émergents en Europe quelle que soit leur langue. Parmi les gagnants de cette année figure aussi Pierre J. Mejlak de Malte qui a déclaré: « Je suis très honoré de me voir attribuer ce prix. En tant qu’écrivain, je passe beaucoup de temps à travailler en solitaire, enfermé dans ma chambre. Par conséquent, je suis très heureux quand on apprécie mes bouquins. Ce nest pas mon premier livre, mais cest effectivement ma première distinction européenne. C’est un recueil de dix histoires qui parlent, chacune, de la force de la mémoire et du souvenir. C’est ma façon à moi de me pencher sur la nostalgie. Il y a des personnages qui s’efforcent d’échapper à ma mémoire, d’autres qui souhaitent y revenir, il y en a également qui essaient de manipuler mes prochains souvenirs pour n’en garder que ceux quils voudraient bien garder pour lâge de la vieillesse. Je suis passionné par la force des souvenirs et c’est pour cela que je lui ai consacré mon livre ».
A l’occasion de l’édition 2014 de la Foire du livre de Francfort, le public a eu l’occasion de rencontrer Marica Bodrozic, prix de Littérature de l’UE en 2013 et l’une des romancières allemandes les plus intéressantes, quoique l’allemand ne soit pas sa langue maternelle : « Pour moi, ce fut une surprise très agréable de me voir accorder ce prix, surtout que j’ignorais complètement son existence. Grâce à ce prix, je me suis rendu compte à quel point une traduction peut-elle élargir le cercle des lecteurs. La traduction est très importante, elle nous permet d’entrer en contact avec d’autres univers, d’autres cultures et d’autres langues, car chaque nouvelle traduction suppose une réécriture du livre. Ce n’est pas facile de traduire un livre, puisque le volume se réinvente. Je ne crois pas en ces écrivains qui s’efforcent de faire carrière. Pour moi, l’écriture n’a rien à voir avec la carrière. Moi, j’écris parce que jai besoin de le faire. Et puis, je suis intéressée par tout le chemin que les lecteurs parcourent pour entrer en contact avec un livre, pour dialoguer avec son auteur, pour apprendre des choses nouvelles sur ce monde. Cela peut vous sembler naïf, mais je suis vraiment fascinée par le dialogue qu’un livre peut provoquer ».
Polirom, Casa Radio, Curtea Veche, Humanitas, RAO, Trei, Max Blecher, Monitorul Oficial, Nemira, Niculescu figurent parmi les Maisons d’Editions présentes sur le stand roumain organisé par le Ministère de la Culture au Salon du livre de Francfort. (Trad. Ioana Stancescu)