La restauration : un métier et une passion
L’occasion pour les visiteurs de découvrir les laboratoires de restauration des peintures et des objets en métal, bois, céramique, papier ou textile. Une incursion dans le passé et, en même temps, un clin d’œil dans les coulisses du musée, là où les objets sont gardés, entretenus et restaurés par des gens passionnées.
Ion Puican, 11.09.2021, 13:46
L’occasion pour les visiteurs de découvrir les laboratoires de restauration des peintures et des objets en métal, bois, céramique, papier ou textile. Une incursion dans le passé et, en même temps, un clin d’œil dans les coulisses du musée, là où les objets sont gardés, entretenus et restaurés par des gens passionnées.
Pour mieux connaître ces gens et le métier de restaurateur, nous avons invité au micro Sorina Gheorghiță, collaboratrice du Musée national d’histoire de la Roumanie, au sein du laboratoire de restauration des peintures. Quelles toiles sont passées par son laboratoire ? Sorina Gheorghiță répond :
« Depuis 2013, lorsque le laboratoire de restauration des peintures sur chevalet fut accrédité, environ 25 œuvres ont été restaurées. La plupart appartiennent à des maîtres roumains, tels Luchian, Tonitza, Ressu, Stoica ou Teodorescu-Sion. Ces toiles représentent notamment des scènes de guerre, dont celle d’indépendance ou la Première Guerre mondiale. Un autre ouvrage important que nous avons restauré est la très connue « Proclamation de l’Union », de (Theodor) Aman —- il s’agit de l’Union des Principautés roumaines. »
Quel effort derrière les peintures restaurées et en quoi consiste concrètement le travail d’un restaurateur ? Quels sont les pas concrets à parcourir ? Sorina Gheorghiță répond :
« Au moment où l’on prend la décision de restaurer une toile, celle-ci a déjà été examinée par la personne en charge du dépôt de peintures et par le restaurateur. Au moment où le tableau arrive au laboratoire de restauration, il subit tout un processus de vérification à l’aide de différents moyens : lumière directe, lumière latérale, lumière ultraviolette, des fois on utilise de la lumière infra-rouge ou des rayons X. Le laboratoire d’investigations du musée est très bien équipé… Puis, une fois toutes ces investigations finies, on établit très clairement la composition de la couche de vernis, ainsi que les dégradations subies par l’œuvre et leur origine. Ensuite, on fait un plan très détaillé, réunissant toutes les opérations nécessaires pour restaurer le tableau, et on le soumet à une commission appelée à donner son avis. Evidemment, à la fin du processus de restauration, l’œuvre est à nouveau présentée à la commission, qui vérifie l’application du plan mentionné et l’état de la toile après la restauration. Après, le tableau rentre au dépôt ou bien il est exposé. Les plus belles surprises apparaissent durant le nettoyage, qui est une action spectaculaire. On y met au jour de nombreux détails qui n’étaient plus visibles ou bien on ravive les couleurs de la peinture. De même, si au fil du temps la toile en question a été couverte de plusieurs couches de vernis, nous avons souvent la surprise de découvrir des détails qui étaient devenus invisibles, voire des signatures. »
L’exposition « Fragment. L’expérience de la restauration » nous invite à découvrir aussi le laboratoire de la restauration des objets en métal, une des sections les plus spectaculaires. Plus encore, le public peut y admirer en première des objets en bronze et en fer découverts en 2012 sur le site archéologique de Tărtăria, dans le département d’Alba, au centre de la Roumanie. Une découverte importante et impressionnante dont nous parle l’archéologue Corina Borș :
« Le site archéologique de Tărtăria a été découvert au printemps 2012 dans le contexte d’amples fouilles archéologiques préventives, réalisées en liaison avec la construction d’une autoroute longeant la vallée de la rivière Mures. Les deux dépôts d’objets en bronze et en fer ont été découverts dans un contexte archéologique tout à fait spécial (…). Le premier contient plus de 400 vestiges, la plupart datant des IXe-VIIIe siècles avant Jésus-Christ. Le second contient une cinquantaine d’objets de la même période. »
Corina Borș nous présente les objets les plus importants découverts sur le site de Tărtăria et exposés au Musée national d’histoire de la Roumanie :
« Parmi les pièces d’exception, je mentionnerais un collier pour homme, un harnais et plusieurs médailles en or qui étaient offertes aux soldats romains en guise de prix et qui étaient portées autour du cou. S’y ajoutent d’autres accessoires en bronze. Le collier pour homme, avec ses 7 composantes, est exposé sur un buste grandeur nature, tout comme le harnais. Pas en dernier lieu, on expose aussi un collier pour femme, également en bronze, une pièce très rare datant de la période appelée le Hallstatt moyen et située dans le bassin du Danube. Vu que les archéologues ont fait très attention au moment où ils ont recueilli ces objets, il a été possible de dater avec beaucoup de précision ces vestiges, grâce au matériel organique qui a été récolté en même temps. »
Tous ces objets fascinants, dont certains récemment restaurés, d’autres découverts lors de fouilles archéologiques, sont exposés au Musée national d’histoire de la Roumanie, à Bucarest. Mais vous pouvez aussi y jeter un coup d’œil sur internet. N’hésitez pas, c’est vraiment impressionnant. (Trad. Valentina Beleavski)
https://www.mnir.ro/index.php/expozitia-temporarafragment-experienta-restaurarii/