La poésie est à Bistrita
Depuis 7 ans, tous les mois de juillet «La poésie est à Bistrita ». Et pas que la poésie. Lectures publiques, lancements de volumes, concerts, spectacles de théâtre animent la vie culturelle de cette ville du nord de la Roumanie grâce à un Festival international de poésie et de musique de chambre. Cela témoigne de la soif de littérature des habitants de la zone et de la nécessité de rencontrer en chair et os les écrivains, surtout qu’à la différence d’autres espaces culturels, en Roumanie, la mode des lectures en public n’existe pas. Il est surprenant de voir comment 3 personnes réussissent à transformer la ville, constatait un habituel de l’événement en faisant référence au directeur du festival, Gavril Ţărmure, et aux écrivains Marin Mălaicu-Hondrari et Dan Coman.
Corina Sabău, 30.07.2016, 13:15
Depuis 7 ans, tous les mois de juillet «La poésie est à Bistrita ». Et pas que la poésie. Lectures publiques, lancements de volumes, concerts, spectacles de théâtre animent la vie culturelle de cette ville du nord de la Roumanie grâce à un Festival international de poésie et de musique de chambre. Cela témoigne de la soif de littérature des habitants de la zone et de la nécessité de rencontrer en chair et os les écrivains, surtout qu’à la différence d’autres espaces culturels, en Roumanie, la mode des lectures en public n’existe pas. Il est surprenant de voir comment 3 personnes réussissent à transformer la ville, constatait un habituel de l’événement en faisant référence au directeur du festival, Gavril Ţărmure, et aux écrivains Marin Mălaicu-Hondrari et Dan Coman.
Lors d’une des éditions antérieures de ce festival intitulé « La poésie est à Bistrita», le célèbre écrivain roumain Mircea Cărtărescu affirmait : «Je n’avais pas eu de très grandes attentes, mais elles ont été dépassées par ce festival. J’ai surmonté toutes mes timidités et, à ma surprise, j’ai très bien communiqué avec les gens et j’en ai beaucoup profité. Je le disais aussi sur scène : désormais j’ai une meilleure image de ce qui se passe dans la poésie roumaine», affirmait Mircea Cartarescu.
Ecoutons Marin Mălaicu-Hondrari, sélectionneur du Festival International de Poésie et de Musique de chambre « La poésie est à Bistrita » : « Je crois Mircea Cartarescu lorsqu’il dit cela, parce que je me souviens très bien de l’édition à laquelle il a été invité. A la différence d’autres auteurs, il a assisté à toutes les lectures et a écouté tous les poètes, qu’ils soient très jeunes ou ses collègues de génération. Il a fait très attention à toutes les lectures. Notre idée était de faire venir au festival des poètes de toutes les générations, de tenter chaque année de dresser le panorama de la poésie contemporaine roumaine en y incluant surtout les auteurs qui avaient déjà publié au moins un volume. Par exemple, cette année nous avons des invités qui ont publié des livres de poésie en 2015 et même en 2016. »
Le festival international « La poésie est à Bistrita » s’enrichit d’une édition à l’autre. Les spectacles de théâtres se sont multipliés, les endroits de lecture se sont diversifiés, les dialogues sur la littérature se sont approfondis, les invités sont venus de nombreux pays, dont le Monténégro, la Belgique, l’Espagne, la Hongrie et la Suède. Marin Mălaicu-Hondrari, sélectionneur du Festival, nous en dit davantage : « Lorsque nous avons commencé, tout ce que l’on savait c’était que nous aimerions bien offrir de la poésie au public de Bistrita et non seulement, car nous accueillons des gens d’autres régions du pays aussi. Nous n’avions jamais pensé que nous pourrions inviter des poètes étrangers ou avoir des collaborateurs professionnels. Il paraît que si l’on fait les choses comme il faut et non pas à la hâte, sans concessions, on peut avoir du succès. Le festival s’est développé, c’est vrai, il a été très bien reçu par la presse culturelle et l’espace culturel européen. Par exemple nous avons des liens très étroits avec le Flemish Literature Fund, qui soutient chaque année la participation d’un poète néerlandais au festival de Bistrita. Et puis, à compter de cette année nous espérons continuer la coopération avec l’ambassade des Etats-Unis qui nous a aidés à inviter deux poètes américains.»
Mais comment se porte la poésie roumaine actuelle, vue de Bistrita ? Réponse avec Marin Mălaicu-Hondrari : «La poésie roumaine actuelle se porte très, très bien et je dis cela en la comparant avec la poésie de langue espagnole par exemple que je peux lire en original. Nous nous trouvons au plus haut niveau à l’heure actuelle. Certes, il s’agit que quelques poètes consacrés, mais les jeunes poètes les rattrapent en force. Sans doute, cela se voit encore mieux si on est au courant de ce qui se passe dans d’autres cultures et dans d’autres littératures aussi. A se rapporter uniquement aux ventes des livres de poésie, les choses ne vont pas si bien que ça, parce que le marché roumain du livre ne fonctionne pas très bien. C’est valable aussi pour la poésie. Mais la bonne nouvelle c’est qu’il existe des maisons d’éditions qui ont le courage de publier des livres de poésies et même des traductions. Nous avons nous-mêmes aidé à faire publier en Roumanie des poètes hongrois et polonais et nous voulons aussi faire paraître l’anthologie d’un poète espagnol.»
Voilà donc, n’oubliez pas que chaque mois de juillet, «La poésie est à Bistrita». (Trad. Valentina Beleavski)