La fête du Nouvel An en Roumanie
Le passage
d’une année à l’autre est sans nul doute un moment festif pour tout un chacun.
Même si pour certains, le 1er Janvier renvoit à une simple convention, la nuit
qui le précède est une occasion de faire la fête partout dans le monde. Connu
jadis sous la dénomination de Petit Noël, le Réveillon du Nouvel An est
marqué dans la tradition roumaine par toute une série de rituels qui débutent
le 30 novembre, à la Saint André et prennent fin le 7 Janvier, à la Saint Jean
Baptiste. Toute une série de rituels païens sont ressuscités en cette période
de fête pour marquer le passage vers la nouvelle année. Surtout dans la
campagne roumaine, les traditions ancestrales sont toujours vivantes et
accompagnent le quotidien des villageois durant les fêtes d’hiver. Par exemple,
un ancien culte du Soleil se reflète dans des rituels tels la Danse de l’Ours
ou de la Chèvre. La tradition veut que les costumes soient préparés une semaine
avant Noël, tandis que les masques doivent être confectionnés bien à l’avance
par les maîtres artisans locaux qui essaient de leur mieux de créer des
personnages expressifs et rigolots.
Monica Chiorpec, 31.12.2022, 06:26
Le passage
d’une année à l’autre est sans nul doute un moment festif pour tout un chacun.
Même si pour certains, le 1er Janvier renvoit à une simple convention, la nuit
qui le précède est une occasion de faire la fête partout dans le monde. Connu
jadis sous la dénomination de Petit Noël, le Réveillon du Nouvel An est
marqué dans la tradition roumaine par toute une série de rituels qui débutent
le 30 novembre, à la Saint André et prennent fin le 7 Janvier, à la Saint Jean
Baptiste. Toute une série de rituels païens sont ressuscités en cette période
de fête pour marquer le passage vers la nouvelle année. Surtout dans la
campagne roumaine, les traditions ancestrales sont toujours vivantes et
accompagnent le quotidien des villageois durant les fêtes d’hiver. Par exemple,
un ancien culte du Soleil se reflète dans des rituels tels la Danse de l’Ours
ou de la Chèvre. La tradition veut que les costumes soient préparés une semaine
avant Noël, tandis que les masques doivent être confectionnés bien à l’avance
par les maîtres artisans locaux qui essaient de leur mieux de créer des
personnages expressifs et rigolots.
Delia
Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare explique :
Pour
le Nouvel An, la tradition veut que les groupes de chanteurs de cantiques
fassent du porte à porte pour faire part de leurs voeux à leurs proches, aux
membres de leurs familles ou à leurs voisins. Les cantiques de la route, comme
on les appelait jadis, n’existent plus de nos jours. La tradition veut que
durant la Nuit de la Saint Sylvestre, au Maramures, par exemple, les villageois
se réunissent pour chanter toute sorte de cantiques dont une partie renvoient à
des rituels païens. Là-bas, les chansons parlent de toute sorte de symboles
solaires, de la nature ou de la renaissance.
Dans
les villages de Roumanie, les gens pensent que le divin leur devient accessible
à travers les rituels et les traditions de fin d’année. Voilà pourquoi, les
voeux que l’on se fait en cette période de fête sont considérés par les
communautés locales comme vraiment importantes et essentielles.
Sabina Ispas,
directrice de l’Institut d’ethnographie et de folklore « Constantin Brăiloiu »
de Bucarest, détaille au micro de Radio Roumanie : Nous
remarquons une suite de traditions et de cérémonies parmi lesquelles, le rituel
de la sorcova, très prisé par les enfants.Même
chose au sujet de la cérémonie du Pluguşor, pratiquée par les jeunes hommes
mariés du village, avec sa version pour les enfants, qui se déplacent en
groupe, de foyer en foyer, pour prononcer des vœux, censés assurer la
protection du foyer et de ses hôtes, et la richesse des récoltes au printemps.
Ces rituels sont des cantiques populaires censés chasser la peur, la
malédiction et le péché, et qui, dans certaines régions, ne prennent fin que le
7 janvier, à la Saint Jean. Toutes ces fêtes de Noël et du Nouvel An sont en
rapport avec la tradition de l’ouverture des cieux. Cela renvoie au concept de
théophanie, selon lequel la volonté divine se manifeste, devient compréhensible
et accessible. A ce moment, le divin descend sur terre, se répand, se dévoile aux
êtres humains. Ce sont des instants particuliers, lors desquels les gens
apprennent la volonté divine, ce que présage la nouvelle année, qui vient de
commencer. Ils perçoivent cela non pas comme une sorte de sorcellerie ou de
magie, mais véritablement comme un message transmis par Dieu lui-même, et qui
leur devient accessible, lisible et compréhensible. »»
Et
puis, c’est toujours pendant la Nuit du Nouvel An que jadis, les jeunes filles
essayaient de deviner leur promis. Sabina Ispas : Il
existe dans la tradition roumaine toute une série de coutumes et de pratiques
censées permettre aux gens d’entrer en communication avec la divinité. Par
exemple, les jeunes filles qui souhaitaient apprendre davantage sur leur futur
mari étaient tenues pour chercher des objets cachés d’avance, en fonction
desquels elles pouvaient se faire une idée sur leur promis. Un charbon ardent
indiquait que leur fiancé aura les cheveux bruns, des branches sèches
indiquaient un homme plus âgé.
Pour
l’histoire de la culture roumaine, la période de fin d’année allant de Noël à
la Saint Jean représente l’une des plus riches en rituels et en traditions
ancestrales. La société moderne a transformé la Nuit de la Saint Sylvestre en
un prétexte pour faire la fête jusqu’à l’aube, aux côtés de la famille et des
proches. Quoi qu’il en soit, les cérémonies qui accompagnent le passage d’une
année à l’autre ont un double rôle. Il s’agit, d’abord, d’« enterrer » l’année
qui vient de s’achever, avant de fêter la naissance de la nouvelle, pour
marquer l’éternel recommencement.