La Biennale d’art contemporain à Bucarest
Luana Pleşea, 29.03.2014, 13:24
Arrivée à sa sixième édition, la Biennale d’art contemporain réunira, du 23 mai au 24 juillet, une vingtaine d’artistes roumains et étrangers qui se donneront rendez-vous pour cet événement unique de Bucarest conçu par le tout jeune commissaire d’exposition Gergö Horvath. « L’édition de cette année portera sur « L’appréhension. Comprendre à travers la peur de comprendre ». Disons que l’anglais attribue un double sens au mot « appréhension » qui signifie d’une part peur et de l’autre compréhension. Du coup, j’ai pensé parler justement de la gestion de la peur et de la façon dont on doit s’en servir pour apprendre et évoluer. La peur est omniprésente, elle nous accompagne tout au long de la vie et elle mérite que l’on s’y intéresse de plus près ».
Du coup, la sélection des artistes à l’affiche de l’édition 2014 de la Biennale a été faite en fonction des ouvrages représentatifs pour le thème choisi. Sur l’ensemble des 20 participants notons la présence fin mai, à Bucarest, de Erwin Wurm, d’Autriche, Chiara Fumai d’Italie, Janos Sugar de Hongrie et Adrian Dan, Matei Arnautu, Dan Beudean et Zoltan Bela, tous de Roumanie. La liste finale sera rendue publique fin avril. Enfin, la Biennale d’Art contemporain se déroulera dans quatre espaces événements: au Centre Pavilion où un Point d’Informations sera également ouvert, à l’Institut de Recherches Politiques, collaborateur des deux dernières éditions, au Musée du Paysan Roumain et au siège de l’Entreprise de production de matériaux pour les artistes plasticiens.
Tous les autres événements connexes seront accueillis dans l’enceinte de la Fabrique Faur dont les principaux bâtiments sont classés patrimoine industriel. Aux dires du curateur Gergö Horvath, la sixième édition de la Biennale sera plus visible que les précédentes et plus riche en événements connexes. « L’édition de cette année sera très visible en Roumanie. Elle comportera bien des événements connexes et parallèles. Nous aurons aussi beaucoup de partenariats dans les domaines de l’art et du design. Quatre grands événements seront entamés en même temps que la Biennale, à savoir la Nuit des musées, Romanian Design Week, La nuit blanche des galeries et Art Safari. Art Safari sera la première foire internationale d’art de Roumanie. Romanian Design Week permet aux designers roumains d’exposer leurs créations. Tous les cinq événements offrent des opportunités, de la visibilité à certains artistes débutants ou déjà consacrés. Bref, ils créent de nouvelles perspectives à la scène de l’art ou du design roumain ».
La Biennale Bucarest est aussi bien une plate-forme généreuse de manifestation pour les artistes qu’un contexte favorable au développement du dialogue avec le public. Nous écoutons le commissaire d’exposition Gergő Horváth. « Ces événements sont importants tant pour les professionnels, que pour le grand public qui s’intéresse à l’art ou qui souhaite voir quelque chose de nouveau. Comme l’art contemporain s’interroge sur des questions importantes relevant de la vie sociale et politique, il s’avère être un excellent outil d’éducation. Les gens auront l’occasion de retrouver des choses qui nous concernent tous placées dans un autre contexte ».
La sixième édition de la Biennale Internationale d’Art Contemporain de Bucarest se propose de contribuer à une plus grande solidarité de l’environnement artistique, affirme le commissaire d’exposition Gergő Horváth. « Je crois que cette Biennale parviendra peu à peu à coaguler la scène roumaine, assez éparse actuellement et dépourvue d’esprit de coopération. Il faut faire disparaître les nombreuses animosités qui s’y manifestent. Et je trouve qu’un événement d’une telle ampleur est une très bonne opportunité en ce sens. Nous avons besoin de solidarité dans l’espace artistique, d’autant plus que l’art est fort peu appuyé par l’Etat, lequel ignore même l’existence de l’art contemporain. Plus il y a de projets, plus les espaces se multiplient, plus l’intérêt sera grand et peut-être que l’Etat finira par se rendre compte que l’art contemporain est un élément important de la culture ».
Gergő Horváth est artiste et manager culturel. Il a fait des études de musique et s’intéresse maintenant à l’art photographique et visuel, qu’il étudie à l’Université d’Art et de design de Cluj. Il est également coordinateur, à Cluj et à Timişoara, des projets intitulés « Pavilion » et « Réforme ». Il a récemment participé à l’exposition « Affluence de la classe ouvrière depuis la différenciation au collectivisme (Sur la mode et la politique de l’esthétique) ». Le commissaire de cette exposition a été Răzvan Ion, co-directeur de la Biennale de Bucarest et un des fondateurs du centre d’art et de culture contemporain « Pavilion ». ( trad.: Ioana Stancescu, Mariana Tudose)