Films roumains au programme du Festival « Les Films de Cannes à Bucarest »
Il a proposé au public roumain, en dehors des films sélectionnés cette année à Cannes, des premières et avant-premières de productions roumaines, des rencontres avec les réalisateurs et des master class. Huit films roumains ont pu être vus à Bucarest en avant-première, en présence des équipes artistiques.
Corina Sabău, 09.11.2019, 13:31
Il a proposé au public roumain, en dehors des films sélectionnés cette année à Cannes, des premières et avant-premières de productions roumaines, des rencontres avec les réalisateurs et des master class. Huit films roumains ont pu être vus à Bucarest en avant-première, en présence des équipes artistiques.
Lauréat dune Palme du court métrage pour « Trafic » et du Prix dinterprétation Un certain regard pour lactrice Dorotheea Petre dans« Cum mi-am petrecut sfârşitul lumii » / « Comment jai fêté la fin du monde », Cătălin Mitulescu revient sur les grands écrans. Son dernier film, « Heidi », a été présent en compétition au Festival de Sarajevo. Le documentaire « Omul care a vrut să fie liber » / « Lhomme qui a voulu être libre », réalisé par Mihai Mincan et George Chiper-Lillemark, raconte lhistoire dun jeune rebelle qui a décidé de vivre librement durant les années du communisme, dans un pays rongé par la pauvreté et la peur.
« Jurnalul familiei Escu » / « Le journal de la famille Escu » de Şerban Georgescu propose, sous la forme dun documentaire subjectif, un parcours des petits et grands événements que la Roumaniea connus ces 100 dernières années.
« Ivana cea Groaznică » / « Ivana la Terrible », qui a reçu le Prix spécial du jury au Festival de Locarno dans la section « Cineasti del presente », est un récit étonnant sur les gens et les lieux, sur lappartenance et le manque, raconté avec humour et tendresse. La famille et les amis sont invités à sinterpréter eux-mêmes, avec leurs propres émotions, dans lhistoire de cette femme qui narrive pas à trouver sa place, ni sur une rivedu Danube, ni sur lautre. Ivana Mladenović, réalisatrice, coscénariste et actrice dans « Ivana la Terrible » :
« Mon film précédent, « Soldaţii, Poveste din Ferentari » / « Les Soldats, Histoire de Ferentari », est tiré dun livre dAdrian Șchiop, que jai aussi choisi pour jouer le rôle principal. Je vais un pas plus loin dans « Ivana la Terrible », où je porte à lécran ma propre histoire, romancée bien sûr, mais où je demande à mes amis et à ma famille dinterpréter leurs propres rôles. Jai choisi cette formule qui va vers la comédie et qui, dans le même temps, vous force à vous exposer, car jai limpression que souvent nous nous prenons trop au sérieux. Ca a été difficile de faire ce film, car il parle de mes expériences, de choses que jai vécues et qui nont pas été vraiment agréables à vivre. Pour faire court, il sagit surtout dun moment de crise que jai traversé il y a deux ans, et le film parle de santé, physique et mentale, de la relation entre deux pays, dune fille qui a choisi de partir de Roumanie pour rentrer en Serbie, du conflit générationnel. Ce nest pas évident de faire un film sur ces choses, de les faire entrer dans la production. »
Lacteur Vlad Ivanov et le réalisateur Adi Voicu, les représentants de la Roumanie à Cannes cette année, ont accompagné le Festival « Les films de Cannes » dans plusieurs villes de Roumanie. Adi Voicu a présenté son court métrage « Ultimul drum spre mare » /« Le Dernier voyage à la mer » à Cluj, Brașov et Suceava. La production, sélectionnée à la Semaine de la critique à Cannes cette année, est son deuxième court métrage de fiction, après « Ceața » / « Le Brouillard », primé à Angers et à Saint-Pétersbourg. « Le Dernier voyage à la mer » se déroule dans un train qui avance vers… le littoral. Les six passagers dun compartiment discutent, mais un doute surgi à un moment donné fait que les choses dérapent. Deux des acteurs qui jouent dans le court métrage parlent de leur collaboration avec le réalisateur Adi Voicu. Ana Ciontea, pour commencer :
« Cétait une expérience très agréable. Le scénario ma tout de suite conquis, même si Adi la beaucoup modifié en cours de route. Jai été tout aussi charmée par son attention pour les détails. Jai su dès le début des répétitions que ça sera un bon film. Mais aussi, Adi Voicu nous a fait confiance, à nous, les acteurs. Ca ma beaucoup touché et beaucoup aidé aussi. »
Le comédien Silviu Debu :
« Le film est en quelque sorte la réflexion du monde où nous vivons. Six personnes se rencontrent dans un compartiment de train. Ils sont dâges, de religions et de catégories sociales différents. Pour un des personnages, cest même son dernier voyage. Cest une belle métaphore sur le monde. Cest ce que jai le plus aimé et, par ailleurs, jai compris dès nos premières réunions quAdi Voicu savait ce quil voulait. Ca ma donné beaucoup de confiance et jai alors accepté le rôle sans hésiter. »
Le film qui a reçu le Prix du public à la fin du festival « Les Films de Cannes à Bucarest » est une autre production roumaine : « Maria, Regina României » / « Marie, reine de Roumanie » par Alexis Sweet Cahill. Le film, basé sur lhistoire réelle de la reine Marie, sort courant novembre dans les salles roumaines.
(Trad. Elena Diaconu)