Film O’Clock International Festival
Arrivé à sa quatrième édition, le Festival international Film O'Clock a eu lieu cette année du 28 février au 3 mars, dans de prestigieuses universités de film, salles de cinéma et d'autres centres culturels de Roumanie, Lituanie, Ukraine, République de Moldova, Bulgarie, Grèce, Egypte et Afrique du Sud.
Corina Sabău, 09.03.2024, 12:49
Pour la compétition de courts-métrages, l’équipe du festival avait choisi 10 productions des 8 pays mentionnés, certaines en étant déjà nommées et/ou récompensées à des festivals du film tels que ceux de Berlin, Sarajevo, Jihlava ou bien San Sebastian.
Des prix accordés par le public et par le jury respectivement.
Mirona Radu, directrice du Festival Film O’Clock, a expliqué le processus de sélection de cette quatrième édition: « Chaque année, nous avons essayé de consolider le festival en y ajoutant un nouveau pays. Nous avons commencé avec cinq pays et nous en sommes arrivés à huit. Et notre rêve est bien-sûr de nous attaquer aussi à d’autres fuseaux horaires, d’atteindre d’autres zones, car les gens sont d’abord et avant tout intéressés par le concept. Ce qui est spécial c’est que le même film est projeté en même temps dans des pays très différents et très éloignés les uns des autres. Des projections simultanées il y en a déjà eu en Europe, mais cette fois-ci nous avons ajouté ces deux films africains, ce qui nous a permis d’aller au-delà des frontières de notre continent. Cette année, la sélection a été difficile, parce que nous avons reçu un grand nombre de bons films … nous en avons regardé une bonne centaine. Ce qui est une bonne chose, qui montre un gain de visibilité pour nous, ainsi que la confiance faite par les gens à notre concept, à notre sélection. Cela nous a réjouis, évidemment, mais, comme je viens de le dire, le processus a été difficile. Nous avons été trois sélectionneurs et, parfois, nous avons eu des échanges assez vifs, peut-être aussi en raison de nos backgrounds différents. En plus de moi-même, il y a eu Andrew Mohsen d’Egypte et Zhana Kalinova de Bulgarie. De toute évidence, il ne nous a pas été facile de trouver une formule commune ni de réaliser une sélection satisfaisante pour toutes les catégories de public, surtout que notre public est assez particulier, car originaire de tant de pays. En même temps, le processus de sélection a été intéressant, vu qu’il a permis à chacun de nous d’apprendre quelque chose de nouveau. Nous ne privilégions pas un genre ou un autre, ce qui fait que notre programmation contient aussi bien des films de fiction que des films animés. Cette année, nous avons aussi accueilli un film documentaire. En plus, nous ne nous proposons pas de choisir un nombre précis de films. Nous aurions aimé choisir davantage de productions pour l’édition 2024, mais cela a été impossible à cause de la durée de 20, 25 et même 30 minutes de la plupart des films. »
Trois des productions inscrites dans la compétition internationale venaient de Roumanie.
Il s’agit de « Suruaika » de Vlad Ilicevici et Radu C. Pop, « When The MIGs Fly » de Philip Găicea et « Hypatia » d’Andrei Răuțu. Une autre production est arrivée de République de Moldova – « Bad News » de Liviu Rotaru.
Le Festival international Film O’Clock a également inclus deux conférences, a précisé Mirona Radu: « À chaque édition, nous ajoutons au programme du festival deux conférences dédiées plutôt aux professionnels de l’industrie cinématographique. Je dis ça parce que les invités sont d’habitude de tels professionnels et les thèmes débattus sont plutôt de niche. Mais le grand public peut évidemment y assister. Cette année, l’une des conférences s’est concentrée sur la relation entre le patrimoine et l’intelligence artificielle. Notre intention a été de mettre en relation le passé et le présent, avec un regard explorateur vers l’avenir. L’intelligence artificielle, un sujet très débattu d’ailleurs, peut s’avérer utile pour la sauvegarde du patrimoine. Je me réfère spécifiquement à la préservation des films d’archives ou des films parlés dans des langues moins connues. En Afrique du Sud, par exemple, où il existe 11 langues officielles, une compagnie a mis en œuvre un projet très intéressant, déroulé avec l’aide de l’IA. L’idée est de recourir à l’IA pour sauvegarder le film et la langue dans laquelle il est parlé, dans le contexte actuel, d’une mondialisation toujours plus forte. La seconde conférence a eu pour thème la santé mentale, sujet important et très débattu. En matière de santé mentale, il faut reconnaître que, si l’on ne réussit pas à se maintenir dans un cadre et dans des limites bien définis, l’industrie cinématographique est ou peut devenir un environnement toxique. »
Chaque court-métrage projeté au Film O’Clock International Festival a offert une perspective unique sur la culture du pays d’origine ou bien il a essayé de faire voyager le spectateur dans un espace imaginaire, sans rapport avec un quelconque État réel. Les liens de famille, les changements sociétaux, le réalisme émouvant et l’imagination sans frontières, font partie des thèmes explorés dans les courts-métrages présentés cette année, a précisé Zhana Kalinova, critique de film et membre de l’équipe de sélectionneurs du Film O’Clock International Festival. (Trad. Ileana Ţăroi)