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Le portrait sous les projecteurs, au Palais Suțu de Bucarest

D’ici la fin août, le musée de la Municipalité de Bucarest attend ses visiteurs à l’exposition « Le portrait : image et réflexion » accueillie par un des plus beaux bâtiments de la ville : le Palais Suțu.

Afiş expozitie (sursa foto: muzeulbucuresti.ro)
Afiş expozitie (sursa foto: muzeulbucuresti.ro)

, 05.04.2025, 10:47

D’ici la fin août, le musée de la Municipalité de Bucarest attend ses visiteurs à l’exposition « Le portrait : image et réflexion » accueillie à l’intérieur d’un des plus beaux bâtiments de la ville : le Palais Suțu.

Nous vous proposons aujourd’hui une visite guidée de cette exposition en compagnie de la commissaire d’exposition Ana Maria Măciucă-Pufu.

 

Le portrait au fil des siècles

 

En partant des tableaux exposés dans le palais, elle passe brièvement en revue l’histoire du portrait, un genre artistique plutôt ambigu :
« Pratiqué dès l’antiquité, le portrait occupe une place ambiguë dans la hiérarchie des genres, n’étant pas conforme au sens moral des critiques, qui n’y voient qu’une manière de glorifier la vanité personnelle. A l’époque de la Renaissance, la figure humaine a vivement suscité l’intérêt des artistes, les portraits datant de la fin du Moyen Age représentant des souverains, alors que les gens simples n’étaient pas représentés. Dominants au 15e siècle, ces ouvrages, tels que les portraits flamands par exemple, se limitaient au visage et aux épaules, le visage étant le plus souvent représenté du profil. Au 16e siècle, les grands portraitistes, dont Léonard de Vinci, Raphaël ou Titien, élargissent la superficie représentée des personnages masculins et féminins, les montrant debout ou à moitié du corps dans tableaux de grand format. C’est le siècle où le portrait atteint la maturité. Durant la Renaissance, l’approche était conforme à la fonction de la personne et la destination de l’ouvrage. Le support technique et les parties composantes étaient choisis en fonction de ces deux aspects. Ainsi, voit le jour le portrait psychologique à destination intime, qui représente l’image physique et psychique d’une personne quelconque, dont on ne connaît rien. C’est à l’opposé des portraits des personnalités, des leaders religieux etc. – destinés aux endroits publics et caractérisés par une certaine expressivité du visage, mais où l’accent était mis sur l’attitude du personnage et sur les éléments du décor. En fait, les portraits impériaux ont souvent été idéalisés. Découverte à l’époque moderne, la stylisation a été utilisée essentiellement pour réaliser des portraits d’êtres que nous ne pouvons pas imaginer en cher et os ou qui se dégradent en vieillissant. Par exemple, les Saints byzantins, avec leurs auréoles d’or, sont immatériels, hiératiques, spiritualisés. Puis, les personnages des scènes allégoriques des peintures de chevalet qui sont souvent entourés de lumière et de végétation paradisiaque. Ce sont en fait des personnages réels, représentés d’une manière idéalisée. Par ailleurs, les sculptures des frères Giuliano et Lorenzo de Medici, dans la Chapelle des Médicis, sont mémorables pour l’époque de la Renaissance. L’approche de ces deux portraits n’est pas réaliste, c’est-à-dire conforme à la ressemblance physique. Leur représentation est plutôt conforme à leur personnalité et à leur esprit. Sans doute, la peinture a évolué. La force et la nouveauté des portraits et des autoportraits d’aujourd’hui – c’est de revenir à l’essentiel, au respect fidèle de l’émotion artistique. A présent, la tendance des portraits physiques est d’aller à l’essentiel, les traits intérieurs étant ceux qui comptent et qui doivent être exprimés lorsque l’on peint le visage d’un personnage. »

 

Deux approches possibles de l’exposition

Après ce passage en revue des principales caractéristiques du portrait des siècles passée et de quelques tendances actuelles, notre invitée nous guide parmi les peintures exposées actuellement au Palais Sutu de Bucarest.

 

Ana Maria Măciucă-Pufu : « L’exposition « le portrait : image et réflexion » propose au moins deux variantes d’exploration. D’un côté, il y a la ligne verticale des chronologies de la représentation du portrait. De l’autre, il y a la ligne horizontale du portrait, c’est à dire le portrait imaginé, le portrait idéal en partant du modèle canonique et jusqu’aux abstractions contemporaines. Parallèlement, il est possible de découvrir différentes approches que nous devons à l’évolution de la technologie. Nous avons le portrait immobile, étudié à fond, réalisé dans un atelier ou un cabinet qui est associé au portrait immortalisé d’une manière instantanée, où l’image du moment est toujours présente. Nous avons inclus dans notre histoire aussi des représentations plus anciennes du visage depuis la séparation de l’imaginaire, de la ressemblance aux dieux avec son le modèle de la beauté classique, à l’image réelle, courageusement cultivée par la civilisation gréco-romaine. …»

 

Le portrait dans l’art roumain

Au sujet du portrait tel qu’il est vu dans l’art roumain, Ana Maria Măciucă-Pufu, commissaire de l’exposition organisée au Palais Suțu, évoque le concept du portrait en tant qu’acte de représentation artistique sous la forme du masque :
« Le portrait a suscité l’intérêt des peintres roumains dès le début du 19e siècle, la tradition occidentale s’illustrant aussi dans l’espace roumain. Cette tradition est reflétée par le grand nombre de portraits réalisés par les premiers noms de la peinture roumaine, des peintres nomades qui sillonnaient l’Europe centrale et de l’est à la recherche de commandes, qui ont fait des séjours plus ou moins longs dans notre pays. Ce sont eux qui se sont vus accorder le statut de fondateurs et de précurseurs de la peinture roumaine. C’est l’exemple de Constantin Lecca, qui faisait des portraits de personnalités de la haute société. Ensuite, les artistes ont interprété les traits du modèle en fonction du courant artistique qu’ils ont représenté ou bien conformément aux caractéristiques de l’art de leur époque. Nous l’appelons aujourd’hui « auto-portait », mais l’homme antique se préoccupait quotidiennement de ce qu’il pouvait offrir ou bien cacher par un autre visage, un visage remodelé à chaque étape de la civilisation. C’était bien le masque. Tout comme aujourd’hui, il avait le choix entre un masque professionnel, un masque officiel, un autre pour le décor quotidien, un autre censé le représenter… Mais ce qui était vraiment important dans l’antiquité romaine, c’est que « le masque », cet autre visage, il était défini par le mot « persona »… c’est-à-dire l’alter égo de la même personne. »

L’exposition « Le portrait : image et réflexion » reste ouverte au musée de la ville de Bucarest, au cœur de la Capitale roumaine d’ici à la fin août. (trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)

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