Collections de littérature roumaine contemporaine à la Foire Gaudeamus
Après deux années d’existence en ligne, la foire du livre la plus
appréciée de Roumanie, organisée par la radio publique, retrouve le format qui
l’a consacré depuis une trentaine d’années. L’édition actuelle a accueilli plus
de 600 événements éditoriaux, les quelque 200 participants ayant offert au
public un choix de produits particulièrement divers. Invitées au micro de RRI,
Eli Bădică, coordinatrice de la collection « N’autor » des Editions
Nemira, et Diana Iepure, chargée des relations publiques aux Editions Paralela
45 et coordinatrice de la collection Prima Dragoste/Le Premier amour, ont
parlé, justement, de ces démarches censées ramener la littérature roumaine
actuelle sur le devant de la scène.
Corina Sabău, 16.12.2022, 19:15
Après deux années d’existence en ligne, la foire du livre la plus
appréciée de Roumanie, organisée par la radio publique, retrouve le format qui
l’a consacré depuis une trentaine d’années. L’édition actuelle a accueilli plus
de 600 événements éditoriaux, les quelque 200 participants ayant offert au
public un choix de produits particulièrement divers. Invitées au micro de RRI,
Eli Bădică, coordinatrice de la collection « N’autor » des Editions
Nemira, et Diana Iepure, chargée des relations publiques aux Editions Paralela
45 et coordinatrice de la collection Prima Dragoste/Le Premier amour, ont
parlé, justement, de ces démarches censées ramener la littérature roumaine
actuelle sur le devant de la scène.
La collection Prima dragoste, coordonnée
par Diana Iepure, s’est lancée avec cinq romans d’auteurs et autrices de
Roumanie -Diana Geacăr, Andrei Crăciun, Andrei Doșa, Alina Pietrăreanu, Cristina
Ispas – lancés au Salon du livre Bookfest de l’été dernier. C’est de la
littérature contemporaine dédiée aux jeunes lecteurs, à retrouver aussi,
bien-sûr, à la Foire Gaudeamus. Diana Iepure ajoute : « Il
existe une continuité dans la programmation, ce qui fait que nous allons
publier un micro-roman de Ștefan Manasia, « Platanii din Samothraki/Les
platanes de Samothraki ». Ștefan Manasia est un auteur, poète et essayiste
de la génération 2000. Très talentueux, il est aussi très apprécié par les
lecteurs. « Les platanes de Samothraki » est son deuxième livre de
prose et l’on pourrait le comparer à un film d’art pour les lycéens. Le héros est un adolescent initié dans ses recherches par
son oncle. C’est un garçon au grand cœur et toute sa générosité jaillit sans
entrave du livre de Ștefan Manasia, que les élèves de lycée ne peuvent pas ne
pas aimer. Comme je l’ai souvent répété, nous avons invité nos auteurs à écrire
un livre pour les ados, un livre tel qu’ils auraient aimé lire quand ils étaient
élèves et qu’ils n’avaient pas trouvé. C’est comme ça qu’est née la collection
« Prima Dragoste » et il est vrai que les écrivains ont imaginé des
micro-romans extraordinaires. Chose valable aussi pour le livre de Ștefan
Manasia, lancé à la Foire Gaudeamus, au stand de notre maison d’édition. Je
voudrais ajouter que les Editions Paralela 45 ont participé à cette édition de
Gaudeamus avec leur plus grand stand jamais installé sur une foire ou salon du
livre. En fait, nous avons voulu faire une présentation très détaillée, car
nous avons mis en lumière toutes les facettes d’une maison d’édition et là, je
pense à tous les genres littéraires constituant notre spécialité. »
Il y a quatre ans, la maison
d’éditions Nemira lançait la collection de littérature roumaine contemporaine « N’autor »,
qui parle sur différentes tonalités du monde qui est le nôtre. C’est une
collection plébiscitée par les lecteurs de littérature roumaine actuelle, la
dernière parution en date – « Solomonarul/L’Ensorceleur » de Florin
Chirculescu – s’annonçant déjà comme un best-seller. Eli Bădică, la
coordinatrice de la collection « N’autor », a aussi présenté
d’autres nouveautés à l’intention du public : « Le
livre de Florin Chirculescu est effectivement un livre-événement. C’est
une œuvre remarquable à plus d’un titre ; il y a le style et il y a aussi
le sujet, puisque la figure tutélaire en est le plus important poète roumain,
Mihai Eminescu, que l’auteur réussit à humaniser. Personnellement, je n’ai pas
connaissance d’un autre texte de pareille envergure qui fasse un portrait
tellement réel d’Eminescu. C’est le résultat, très original et plein d’humour,
d’une documentation et d’une érudition extraordinaires. Il y a eu ensuite les
nouvelles éditions du roman « Un cal într-o mare de lebede/Un cheval dans
une mer de cygnes » de Raluca Nagy et des « Povestiri din Garaj/Récits
du Garage » de Goran Mrakić. Le hasard a fait que ces deux livres
paraissaient au même moment, ce qui me fait penser à une tournée de 2018, faite
en compagnie de ces deux auteurs après le lancement de leurs livres respectives.
À Gaudeamus, parmi les nouveautés présentées, nous avons proposé le premier
roman de Goran Mrakić, « Micile plăceri ale morții/Les petits plaisirs de
la mort », paru au début de cet automne. Dans ce livre, l’auteur continue
à réaliser la cartographie littéraire de la région de Banat, qu’il avait
commencé dans le volume antérieur. Le premier roman, un roman-puzzle, de Horea
Sibișteanu est paru lui-aussi cet automne. Horea Sibișteanu est à sa deuxième
création publiée dans la collection « N’autor ». Le livre, dont le
titre est « Întinde mâna, Tiberiu/Tend ta main, Tiberiu », a pour
personnage principal un jeune homme à la recherche de son identité et de l’acceptation
de soi-même. Il essaie aussi de refaire son enfance, des années 1990, et de se
comprendre soi-même dans un présent très proche de nous. Autre nouveauté, le
premier roman de Liviu Ornea, que le monde connait en tant que mathématicien,
traducteur, universitaire, chercheur, critique de théâtre. Après le début avec
« Viitorul Anterior/Futur antérieur » en 2020 il est revenu cette
année avec « Viața ca o glumă proastă/La vie comme une mauvaise
blague ».
Pour la première fois, les organisateurs de Gaudeamus et
leurs partenaires – Opera Comică pentru Copii/L’Opéra-Comique pour les enfants et
l’Association Versus – ont aménagé deux espaces dédiés aux activités
interactives pour les plus jeunes visiteurs. Le Concours national de lecture « Mircea
Nedelciu », ouvert aux élèves de lycée, a réuni des adolescents de tout le
pays ; cette année, selon une formule inédite, les concurrents ont été
invités à écrire des essais envoyés en format vidéo sur le thème « Centenaire
Marin Preda. Le centième anniversaire de sa naissance ». (Trad. Ileana
Ţăroi)