Bistriţa-Năsăud – contrée culturelle
Dans le domaine du théâtre, à part les nombreux comédiens répandus un peu partout dans le pays, Bistriţa-Năsăud est la contrée d’origine du metteur en scène Radu Afrim. Dans le domaine des lettres, c’est là qu’Andrei Mureşanu, George Coşbuc et Liviu Rebreanu ont vu le jour.
Luana Pleşea, 01.10.2016, 13:10
Depuis près de 12 ans, un festival international de théâtre et de littérature « Liviu Rebreanu » est organisé chaque année à Bistriţa fin novembre, pour marquer l’anniversaire de la naissance du grand romancier. Les spectacles et les rencontres entre artistes sont accueillis par les Galeries « Casa cu Lei » (La Maison aux lions), la Synagogue et la Salle polyvalente. Dorel Cosma, directeur du Centre culturel « George Coşbuc », qui organise ce festival en collaboration avec la municipalité de Bistriţa : « Le but du festival est de présenter au public de la ville des troupes de théâtre professionnelles et de lui faciliter l’accès à une littérature de bonne qualité. Les théâtres de Târgu Mureş, de Baia Mare et de Bucarest sont invités à Bistriţa et un spectacle a lieu chaque soir. Avant les spectacles sont prévues des rencontres littéraires avec des écrivains roumains et étrangers. Nous sommes contents d’avoir pu accueillir des écrivains de France, d’Allemagne, d’Italie, de Grèce, de Turquie. Leurs œuvres nous sont envoyées un mois à l’avance et nous tâchons d’en traduire au moins une en roumain. Nous les publions ensuite dans notre revue « Conexiuni » (Connexions), de sorte que le public puisse y avoir facilement accès. Nous avons également été très heureux d’avoir pu faire venir à Bistriţa des représentants de la diaspora roumaine – et je voudrais mentionner tout particulièrement Teodor Damian professeur, théologien et poète établi aux Etats-Unis, qui dirige la revue « Lumină lină » (Douce lumière) et qui est toujours présent à nos activités littéraires et théâtrales. Il est d’ailleurs ravi de voir ce qui se passe à Bistriţa, pendant les journées du festival, ce mélange de littérature. C’est qu’après les spectacles ont lieu des rencontres entre les écrivains et les acteurs et des débats sur le rôle de la littérature et du théâtre dans le monde actuel. »
Des écrivains étrangers ainsi que de la diaspora roumaine seront présents cette année aussi, au festival « Liviu Rebreanu », arrivé à sa 12e édition. Dorel Cosma : « Des écrivains de Turquie ont déjà annoncé leur présence. C’est un pays avec lequel nous avons une collaboration particulièrement fructueuse. Teodor Damian, des Etats-Unis, sera de nouveau là, nous avons son accord de principe. Parmi les écrivains français, je mentionnerais Joël Conté, président de l’Association francophone de Paris et poète extrêmement prolifique. Il a déjà participé aux 3 dernières éditions du Festival, il a lancé chez nous plusieurs de ses livres et a même dédié quelques poèmes à notre ville. Nous attendons des confirmations d’Italie et d’Israël. Il faut dire que des écrivains d’Haïfa et de Tel Aviv sont présents à chaque édition du Festival. Et puis nous pensons accueillir également des écrivains roumains du Canada. Enfin, l’année dernière nous avons eu le plaisir d’avoir parmi nos invités des écrivains de Chine – un contact très précieux. Nous les attendons à nouveau cette année. »
Ioan Pintea est une autre personnalité culturelle dont la ville de Bistriţa est fière. Poète et prêtre, il a fait des études à la Faculté de théologie et il a été le disciple du prêtre Nicolae Steinhardt. Ioan Pintea pense que le comté de Bistriţa-Năsăud est une excellente destination culturelle : « Le comté de Bistriţa-Năsăud est un espace culturel – notamment littéraire – par excellence. C’est peut-être un miracle de ces parages. La création de trois grands écrivains roumains – Liviu Rebreanu, George Coşbuc et Andrei Mureşanu – est liée à cet espace et on ne saurait les imaginer en dehors de lui. Même si la vie a porté leurs pas ailleurs, ces parages, ils les portaient en eux et ils en ont extrait les thèmes et l’inspiration pour leurs poèmes et leurs romans. Nous avons récemment imprimé un mini-album intitulé « Sites et monuments littéraires du comté de Bistriţa-Năsăud », très bien conçu et réalisé, que nous avons envoyé aux autres centres de tourisme du comté. Il présente une « carte littéraire » de la contrée. Les trois écrivains les plus importants, on les connaît déjà, mais il y en a d’autres qui sont plutôt méconnus : Ion Pop Reteganul ou même Veronica Micle, poétesse et bien-aimée de notre poète national, Mihai Eminescu. Peu de personnes savent qu’elle est née dans la contrée de Bistriţa-Năsăud, tout comme le grand prosateur Radu Petrescu. L’écrivain Alexandru Odobescu venait lui aussi très souvent à Sângeorz-Băi (Sângeorz-les-Bains) et il envoyait de là des lettres aux membres de sa famille, dont de nombreuses ont été conservées. Je dois mentionner aussi la Vallée du vin, où se trouve la Maison des écrivains, qui a accueilli, au fil du temps, tous les grands écrivains roumains – classiques et contemporains. Par conséquent, quand on parle de Bistriţa-Năsăud, on ne peut pas oublier les grandes personnalités de la littérature roumaine nées dans les parages ou qui les ont visitées, les intégrant à leur biographie et à leur œuvre. » ( Trad. : Dominique)