Be yourSelfie à travers Bucarest
Lancé février dernier, le programme « Be yourSelfie à travers Bucarest » est organisé par la faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest. Grâce à ce programme, les jeunes devraient prendre conscience de la diversité culturelle de la ville, suite à une démarche concrète de documentation. Le projet comporte des sessions de formation et des ateliers d’éducation urbaine (soit des visites guidées) dont bénéficieront les étudiants et les élèves des lycées bucarestois.
Corina Sabău, 14.05.2016, 13:15
Lancé février dernier, le programme « Be yourSelfie à travers Bucarest » est organisé par la faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest. Grâce à ce programme, les jeunes devraient prendre conscience de la diversité culturelle de la ville, suite à une démarche concrète de documentation. Le projet comporte des sessions de formation et des ateliers d’éducation urbaine (soit des visites guidées) dont bénéficieront les étudiants et les élèves des lycées bucarestois.
Alexandra Iancu, chargée de cours à la faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest, explique : « Nous nous sommes proposé de prendre comme point de départ quelques questions très simples : Qu’est-ce qu’une ville ? Comment est-elle construite ? Comment évolue-t-elle ? Ces questions sont abordées d’un point de vue pluridisciplinaire. Nous avons pour formateurs des anthropologues, des historiens, des journalistes, des politologues, des experts de l’image. Les cours devraient nous faire prendre conscience de la manière dont nous nous rapportons à notre ville. Ce côté théorique est soutenu par une découverte sur le terrain : les jeunes ont ainsi l’occasion d’entrer en contact avec la réalité environnante – qu’il s’agisse des quartiers huppés ou de la banlieue bucarestoise, des faubourgs mal famés ou des nouveaux quartiers de la ville. On étudie donc, sur le terrain, cette diversité présentée lors de cours.»
Comment fonctionne une ville, du point de vue social, politique, économique, culturel ? Quels sont les problèmes majeurs auxquels est confrontée une métropole comme Bucarest ? Voilà les questions qui ouvrent les cours.
Alexandra Iancu : « Etudiants et lycéens n’abordent pas ces questions de la même manière. Lorsqu’on demande aux jeunes, en début de programme, quels sont les principaux problèmes de la ville, les étudiants adoptent plutôt un discours officiel, répétant des choses que nous entendons tous, chaque jour, à la télé : infrastructure, transports en commun, propreté de la ville, bref des problèmes mentionnés aussi par les hommes politiques. Or, l’enjeu du programme est de tâcher de voir, au-delà de ces aspects – pas du tout négligeables, d’ailleurs – les autres problèmes auxquels nous sommes confrontés. Qu’est-ce que la ville, en fait, au delà de ce langage stéréotypé. »
Comment les étudiants ont-ils réagi après les premières rencontres et les ateliers de formation ? Alexandra Iancu, chargée de cours à la faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest, donne des détails : « Pour l’instant nous nous sommes concentrés sur la formation des étudiants et il faut dire qu’ils ont bien réagi. Le programme a été intense et la participation nombreuse et enthousiaste, car les jeunes aiment cet apprentissage informel. Nous avons signé des conventions avec des lycées de Bucarest – plus nombreux que prévu – et, de l’avis des professeurs, les résultats sont très bons. Les lycéens sont enchantés par le côté ludique du projet : non seulement ils sont informés, ils sont aussi directement impliqués. Par exemple, nous organisons une exposition concours, une exposition publique, avec des images prises par les lycéens dans leur effort de saisir la diversité culturelle de la ville. Leurs découvertes les rendent enthousiastes. D’ailleurs, après chaque atelier, chaque tour guidé, on a réservé du temps pour les échanges, pour voir comment ils perçoivent ces expériences et, pour l’instant, les résultats sont prometteurs. »
Le programme « Be yourSelfie à travers Bucarest » permet de sortir un peu des limites de l’apprentissage formel et de créer un lien entre l’université et le lycée. Il a été financé par des fonds accordés par la Norvège, l’Islande, le Lichtenstein et le gouvernement roumain. Le projet s’achèvera par un concours de photographie et une exposition réunissant des images de Bucarest réalisées par les jeunes participants. (Trad. : Dominique)