Ateliers de cinéma pour les enfants
« Le cinéma, c’est l’art le plus populaire, mais aussi le moins présent dans la vie des enfants. Malheureusement, les cinémas se limitent à la liste d’animations et de films d’amusement de date récente, les chaînes de télévision n’ont pas de programmes spéciaux à l’intention des enfants, où le cinéma et les arts visuels aient une place, tandis que les écoles, elles ne consacrent aucune classe à l’éducation cinématographique », dit Ileana Bârsan, journaliste et critique de film, expliquant comment l’idée des ateliers destinés aux enfants entre 7 et 14 ans lui était venue.
Corina Sabău, 08.03.2014, 13:00
« Le cinéma, c’est l’art le plus populaire, mais aussi le moins présent dans la vie des enfants. Malheureusement, les cinémas se limitent à la liste d’animations et de films d’amusement de date récente, les chaînes de télévision n’ont pas de programmes spéciaux à l’intention des enfants, où le cinéma et les arts visuels aient une place, tandis que les écoles, elles ne consacrent aucune classe à l’éducation cinématographique », dit Ileana Bârsan, journaliste et critique de film, expliquant comment l’idée des ateliers destinés aux enfants entre 7 et 14 ans lui était venue.
En plus, ce n’est pas sa première expérience de ce type. Elle a participé, en tant que formatrice, au projet inédit dans l’enseignement roumain, L’Education à l’image, projet lancé par l’Ambassade de France en Roumanie, la Société culturelle Next et la cinéaste française Vanina Vignal. L’Education à l’image a commencé en Roumanie en 2009 et a réussi à ramener les lycéens plus près du cinéma, par des projections et des débats en marge des films qui ont marqué l’histoire de cet art.
Un autre programme qui a compté pour Ileana, c’est EducaTIFF, initialement appelé Programme d’éducation médiatique et cinématographique, lancé dans le cadre du festival international de film Transilvania.
Ileana Bârsan: « Vu que j’écris depuis quelques années sur le film, et à un moment donné la critique spécialisée en cinéma a commencé à déchoir, et j’ai pensé qu’il n’y avait plus de gens avec lesquels échanger en marge de cet art. la critique de cinéma n’est pas discréditée en ce moment seulement en Roumanie, c’est un phénomène assez général. En plus, les revues dans lesquelles j’aurais pu écrire ont disparu, et les spectateurs ne se pressent pas dans les cinémas. On arrive dans le meilleur des cas à 200.000 spectateurs, donc je me suis dit qu’il fallait en quelque sorte les former. Bien entendu, c’est un plan de longue haleine, il s’agit d’enfants qui commencent à peine à visionner des films, à être intéressés par cet autre moyen de raconter une histoire, et d’essayer de comprendre ces histoires par leur propre expérience. Je me suis rendu compte que cela pourrait être une solution, de former des spectateurs qui pensent au cinéma comme un moyen de raconter une histoire, et qui puissent faire des corrélations entre le cinéma et d’autres arts ».
Ileana Bârsan raconte également la manière dont se déroulent les ateliers : « Le module introductif dure cinq semaines, avec une séance par semaine, pendant le week-end. La projection et les discussions durent environ deux heures. Dans le module introductif je présente aux enfants des fragments de films de moins de dix minutes. Et eux, ils essaient de comprendre les images en mouvement, le jeu des acteurs, le rôle de la mise en scène, de la lumière, l’abc du cinéma. On évite de théoriser et ce sont les enfants qui découvrent par eux-mêmes la manière dont on construit une scène, quelle est la contribution de l’acteur et du réalisateur, combien il est visible dans toute cette affaire. Dans ce même module introductif, ils découvrent la technique du montage, en partant d’une photo et arrivent au cinéma et au montage. Je peux dire qu’ils ont été très heureux de découvrir qu’étaient eux aussi capables à penser en images » .
Mais les ateliers de cinématographie organisés par le critique et journaliste Ileana Bârsan ont comme point de départ une expérience moins professionnelle : « J’ai constaté qu’ils étaient utiles en regardant mes propres enfants, et notamment ma fille aînée de presque 13 ans. Le cinéma est le moyen le plus efficace et le plus rapide de communiquer puisqu’en regardant un film, les réactions sont presque instantanées. C’est ainsi que naît une idée, un dilemme. Et les enfants non seulement réagissent immédiatement, mais leur réaction est sincère. Ils expriment directement ce qu’ils ressentent lorsqu’ils regardent une histoire. C’est pourquoi, ces cours aident aussi à stimuler la créativité des enfants. Du coup, ils proposent des idées, ils analysent ce qu’ils voient sur l’écran, ils avancent d’autres variantes, pour donner naissance à un débat et finalement ils arrivent à se poser eux mêmes des questions, ce qui est important. »
« Depuis la photographie aux images en mouvement. Mémoire, imagination et histoire. A quoi servent les films ? » et « Qui raconte l’histoire ? Le réalisateur ? Le narrateur ? Le personnage ou le spectateur ? Qu’est ce que doit suivre ensuite ? Comment a été le film ? » ce ne sont que quelques unes des questions que le critique de film Ileana Bârsan propose à ses petits élèves. (trad. Ligia Mihaiescu)