Arts plastiques à Sibiu et Braşov
De nombreuses expositions personnelles et de groupe figurent au palmarès du sculpteur Nicolae Daicu, président de l’Union des plasticiens de Braşov. Certaines de ces expositions ont été organisées à l’étranger – notamment en France, au Luxembourg, au Danemark et au Japon.
Roxana Iorgulescu Bandrabur, 11.07.2015, 13:30
De nombreuses expositions personnelles et de groupe figurent au palmarès du sculpteur Nicolae Daicu, président de l’Union des plasticiens de Braşov. Certaines de ces expositions ont été organisées à l’étranger – notamment en France, au Luxembourg, au Danemark et au Japon.
Après ses études d’art au lycée de Braşov, en 1971 il décide de se consacrer à la sculpture et choisit l’Institut d’arts plastiques et décoratifs de Cluj-Napoca. Encore étudiant, il ouvrait déjà sa première exposition.
Nicolae Daicu est actuellement professeur à l’école d’arts plastiques de Braşov : « Je travaille dans l’enseignement depuis une quarantaine d’années et je dois dire que pendant toute cette période, je n’ai eu aucun moment d’ennui. Parmi les jeunes, on garde sa jeunesse. Bien que je sois censé leur apprendre la sculpture, je m’éloigne souvent de cet objet de mon activité, pour parler aux jeunes, remplaçant même les parents et les autres professeurs. C’est pourquoi, lors d’un sondage organisé il y a deux ans, les élèves m’ont désigné « prof de l’année ». Cela m’a beaucoup réjoui et ils l’ont peut-être fait parce que nous parlons beaucoup, je réponds à leurs questions touchant les sujets les plus divers. Nous le faisons avec une grande liberté d’esprit et c’est pour nous une façon de voyager à travers le monde, par la pensée. J’ai aussi des élèves atteints de différentes déficiences. Il y en a plusieurs qui viennent à l’école dans des fauteuils roulants et je suis très heureux qu’ils aient triomphé de cette entrave. Un de mes élèves est atteint du syndrome de Down, pourtant les autres élèves l’ont accepté, l’ont intégré, sans faire de différence par rapport aux autres enfants. »
Nicolae Daicu se trouve à la tête de l’Union des plasticiens de Braşov depuis une dizaine d’années. Créée en 1946 par un groupe d’artistes de la ville, cette union a été la première de ce genre organisée en Roumanie : « Je ne sais pas qui a adopté qui – si c’est l’homme qui a adopté la ville ou la ville qui a adopté l’homme, mais cette symbiose me va à merveille. Il y a 5 ans, j’ai décidé de mettre sur pied un musée d’art contemporain, en comptant sur les dons d’œuvres faits par les artistes. Nous comptons déjà 340 œuvres d’art, mais puisque nous ne disposons pas d’un espace approprié, j’envisage de créer un musée virtuel. Quant à mon activité artistique, ne pensez pas que l’artiste s’assied devant une tasse de café et tout à coup l’inspiration l’envahit. L’inspiration, on doit la provoquer et pour ce faire, on doit travailler. Moi, je travaille le bronze et découvrir la technique de la cire perdue a été un véritable défi. A présent, une autre découverte me hante, qui ressemble beaucoup à la cire perdue, mais sans utiliser de cire. »
Les 18 œuvres monumentales de Nicolae Daicu se trouvent dans différentes localités du pays. L’une d’entre elles, représentant Andrei Şaguna, se dresse devant le collège portant le nom du métropolite. Une autre œuvre, la Colonne du temps, mesurant 8 mètres de haut, se trouve à Prejmer, non loin de Braşov, où un atelier de création en plein air a été organisé en 1994. La statue d’Avram Iancu a été accueillie par la ville de Braşov.
Pour le sculpteur Nicolae Daicu, le 25 avril 2005, date de la signature du Traité d’adhésion de la Roumanie à l’UE, a été une journée pas comme les autres. Invité par l’ambassade de Roumanie au Luxembourg, l’artiste y a exposé ses œuvres les plus représentatives. Une de ses sculptures, un buste de notre poète national Mihai Eminescu, il l’a offerte aux organisateurs de l’exposition.
« Toute ma vie a été liée à la verrerie. Mon père a également été artisan verrier. Tout près de mon village natal, dans le comté de Satu Mare, se trouvait la fabrique de verre de Poiana Codrului, la plus ancienne du pays. Enfant, j’y ai vu pour la première fois les artisans verriers travailler et j’ai énormément aimé ce que j’ai vu. Aujourd’hui aussi, j’ai la conviction que le verrier n’est pas un simple travailleur, mais un véritable artiste. Pratiquement j’ai commencé à zéro », avoue Ion Tămâian, le directeur de l’atelier Ion Art Glass de Şelimbăr, comté de Sibiu, qui est également président de la filiale Sibiu de l’Union des plasticiens. L’atelier Ion Art Glass produit des objets artistiques et utilitaires à la fois : verres, bols, bouteilles de parfum, plateaux, vases et différentes lampes.
Ion Tămâian : « On peut faire de tout et se rapprocher le plus possible de l’idée que nous nous sommes proposée. Certes, durant le travail, nous constatons les difficultés et nous trouvons des solutions techniques. Je ne peux pas dire qu’il existe des choses qui dépassent nos capacités, mais certes la technologie du verre a ses limites et il faut utiliser différentes approches. Un bon verrier, un bon créateur, un technicien peut réaliser n’importe quoi. Il peut trouver des solutions pour réaliser l’objet voulu. Nombre de personnes me demandent de réaliser un certain objet précis, selon leur propre imagination. Nous discutons, nous échangeons des impressions et par le biais des dessins que je présente, j’essaie de réaliser un objet original ».
L’œuvre d’art la plus chère jamais produite par l’atelier Ion Art Glass a été une création appelée « Portal », évaluée à 35 mille dollars et vendue à un collectionneur privé d’Amérique. C’est également aux Etats-Unis, et plus précisément à la Maison Blanche, que sont arrivées ils y a quelques années des boules de Noël produites par l’atelier de Selimbar.
Ion Tămâian, directeur de l’atelier : « Des touristes du monde entier s’y rendent parce que l’atelier participe à des expositions internationales. Il est connu à l’étranger aussi et c’est pourquoi de nombreux touristes de passage par la Transylvanie souhaitent visiter l’atelier Ion Art Glass. Nous dirigeons toujours les visiteurs dans l’atelier pour qu’ils puissent comprendre aussi le côté technologique, l’explication se fait d’une manière interactive et ils sont enchantés de pouvoir modeler. C’est un atelier qui a passé l’épreuve du temps, nous avons résisté surtout parce que nous avons privilégié l’exportation. C’est cela qui nous a soutenus. Nous avons exposé dans différents coins du monde, aux Etats-Unis par exemple, où le marché est très développé. La Chine, les pays nordiques, le Brésil, à mon avis nous sommes arrivés partout dans le monde. Mais la performance, c’est réussir à ne pas se situer sous les normes et vendre des objets d’art dans les conditions actuelles. Grâce aux participations aux foires internationales, nous avons réussi à garder le lien avec d’importantes galeries d’art du monde ». (Trad. : Alex Diaconescu, Dominique)