Alexandru Belc fait ses débuts dans le long-métrage
Après une première projection en ouverture du festival Les Films de Cannes à Bucarest, le film a fait le tour de plus de 45 cinoches à travers le pays, les spectateurs ayant eu l’occasion de rencontrer l’équipe de réalisation. « Metronom » raconte l’histoire d’un groupe de lycéens roumains des années 1970, qui écrivent une lettre à l’animateur d’une émission de musique rock, Metronom, diffusée sur radio Free Europe. La situation se complique lorsque Sorin, le petit ami d’Ana, et toute sa famille ont la chance de quitter définitivement le pays, ce qui implique la séparation des deux tourtereaux. Mara Bugarin et Șerban Lazarovici, deux des acteurs à l’affiche du film, ont raconté pour RRI leur travail de se glisser dans la peau de deux adolescents de l’époque communiste et d’assumer les personnages principaux. C’est l’esprit à la fois rebelle et romantique du personnage Ana qui a conquis l’actrice Mara Bugarin : « Il m’a été assez difficile de déchiffrer la force intérieure d’Ana et la façon dont elle s’exprime dans le contexte d’un régime assez oppressif. J’ai essayé de me connecter au personnage, de ne pas m’en éloigner, vu qu’Ana vit dans les années1970, alors que moi je suis née beaucoup plus tard. Je n’ai pas voulu la regarder comme si elle était une simple forme sans fond, ni la juger en me positionnant en hauteur pour ainsi dire. C’était la plus grande difficulté et le plus gros défi de ce rôle. Pour moi, c’était difficile, mais aussi très beau. Les scènes de la Securitate, que j’ai tourné en compagnie de deux des meilleurs acteurs roumains du moment, Vlad Ivanov et Mihai Călin, ont également été très importantes pour moi. »
Corina Sabău, 10.12.2022, 00:23
Après une première projection en ouverture du festival Les Films de Cannes à Bucarest, le film a fait le tour de plus de 45 cinoches à travers le pays, les spectateurs ayant eu l’occasion de rencontrer l’équipe de réalisation. « Metronom » raconte l’histoire d’un groupe de lycéens roumains des années 1970, qui écrivent une lettre à l’animateur d’une émission de musique rock, Metronom, diffusée sur radio Free Europe. La situation se complique lorsque Sorin, le petit ami d’Ana, et toute sa famille ont la chance de quitter définitivement le pays, ce qui implique la séparation des deux tourtereaux. Mara Bugarin et Șerban Lazarovici, deux des acteurs à l’affiche du film, ont raconté pour RRI leur travail de se glisser dans la peau de deux adolescents de l’époque communiste et d’assumer les personnages principaux. C’est l’esprit à la fois rebelle et romantique du personnage Ana qui a conquis l’actrice Mara Bugarin : « Il m’a été assez difficile de déchiffrer la force intérieure d’Ana et la façon dont elle s’exprime dans le contexte d’un régime assez oppressif. J’ai essayé de me connecter au personnage, de ne pas m’en éloigner, vu qu’Ana vit dans les années1970, alors que moi je suis née beaucoup plus tard. Je n’ai pas voulu la regarder comme si elle était une simple forme sans fond, ni la juger en me positionnant en hauteur pour ainsi dire. C’était la plus grande difficulté et le plus gros défi de ce rôle. Pour moi, c’était difficile, mais aussi très beau. Les scènes de la Securitate, que j’ai tourné en compagnie de deux des meilleurs acteurs roumains du moment, Vlad Ivanov et Mihai Călin, ont également été très importantes pour moi. »
Şerban Lazarovici : « Moi, j’ai eu moins de journées de tournage que Mara parce que j’ai intégré le projet assez tard ; les discussions avec le réalisateur Alexandru Belc sur le personnage et son évolution, je les ai eues directement sur le plateau de tournage, avant d’entendre « Action ! ». Ces échanges avec l’équipe restreinte du film m’ont beaucoup aidé à me glisser dans l’atmosphère de l’histoire. Je pourrais vous parler des choses qui me différencient de Sorin, mon personnage. Je suis sûr que je n’aurais pas réagi comme lui. Il m’est arrivé d’entendre des remarques des spectateurs, qui me disaient que je ne pouvais pas savoir ce que j’aurais fait à la place de Sorin, si j’avais vécu à cette époque-là. Moi, je maintiens mon opinion et j’affirme que je ne pense pas avoir eu la même attitude envers la personne aimée, je crois que j’aurais réussi à l’avertir d’une manière ou d’une autre. »
Mara Bugarin et Șerban Lazarovici, les titulaires des rôles principaux dans le film « Metronom », se sont aussi attardés sur les réactions des spectateurs. Mara Bugarin : « Pour moi, les réactions du public sont importantes et révélatrices, et les propos des spectateurs m’ont émue et poussée à continuer à faire ce que je fais. Je me suis rendue compte que le film a aussi un certain effet thérapeutique, il y a eu des rencontres où les spectateurs nous ont raconté des situations très personnelles, qu’ils avaient vécues sous le régime communiste. Et c’est très émouvant de se voir confier de telles histoires. Tu comprends que, par ta simple présence dans un film dont l’action se déroule à une époque que tu n’as jamais connue, tu aides les gens à dire des choses qu’ils n’ont probablement jamais exprimées. »
Șerban Lazarovici : « En effet, la réaction du public roumain a été très importante pour moi aussi, surtout qu’il s’agit d’une histoire de l’époque communiste. J’étais très curieux de voir la réaction du public roumain et je suis d’accord avec Mara ; à la fin de la plupart des projections, des spectateurs nous racontent des situations de leur jeunesse ou adolescence, vécues à cette époque-là. Et je trouve très intéressant le fait que les gens nous font de plus en plus confiance, au point de comparer leurs histoires personnelles avec ce qui se passe dans le film. »
« Metronom » a été bien accueilli par la presse spécialisée. « Variety » l’a qualifié d’hommage « intelligent et assumé rendu à une génération de Roumains damnés ». Le chroniqueur a aussi remarqué que « ce début stylisé, lent et bénéficiant d’une très riche imagination « est infiniment plus qu’une simple version roumaine du drame de Romeo et Juliette ». « Metronom est un magnifique exemple de cinéma », écrit The Upcoming, tandis que Cineuropa note que « dans une industrie du film où les cinéastes s’intéressent rarement aux protagonistes femmes ou jeunes, le personnage Ana de « Metronom » se transforme en un véritable symbole lumineux d’une certaine attitude envers la vie. » (Trad. Ileana Ţăroi)