Les réseaux sociaux …
... une nouvelle forme de dépendance parmi les jeunes?
Valentina Beleavski, 08.01.2018, 14:16
Nous vous proposons aujourd’hui un sujet très actuel, très sensible et très important pour les jeunes : le monde virtuel. Dans les années ’90, on parlait souvent des effets de la télévision sur le développement des enfants : trop d’heures passées à regarder les dessins animés, de moins en moins de jeux en plein air, accès à des programmes inadéquats pour leur âge etc. Puis, dans les années 2000, le débat s’est élargi aux jeux vidéo. Isolement, difficultés de communication, dépendance – étaient les mots les plus véhiculés en parlant des problèmes causés par l’excès de jeux vidéo. Aujourd’hui le monde virtuel présente beaucoup plus de dangers. Et les jeunes, les enfants surtout en sont les plus concernés. Il ne s’agit plus de passer quelques heures à jouer un simple jeu. L’apparition des smartphones et des tablettes a engendré d’une véritable pression sociale d’être présent sur les réseaux sociaux, de poster des photos, de parler de son quotidien, de communiquer avec des amis connus et inconnus. Et cela, dès un âge de plus en plus tendre. Qu’en est-il en Roumanie ?
A l’origine, l’idée principale des réseaux sociaux était relier les gens du monde entier. C’est vrai, on peut parler avec des gens qui se trouvent à l’autre bout de la Terre, mais aujourd’hui on utilise les réseaux sociaux pour parler même avec les gens dans la même chambre ! Les amis virtuels sont-ils devenus plus importants que les amis réels ? Notre stagiaire Jelena Vrcelj a parlé avec plusieurs étudiants, pour savoir si les amis qu’ils ont sur les réseaux sociaux sont – oui ou non – de vrais amis ? Voici son reportage.
Vous êtes-vous aperçus que même si vous n’avez rien à faire sur les réseaux sociaux vous y passez plusieurs heures par jour ! Est-ce que cela veut dire que l’on peut devenir dépendants des réseaux sociaux ? Et quels seraient les conséquences d’une telle addiction ? On parle souvent d’isolement, de mauvais résultats scolaires, d’inadaptation à une vie normale. Comment peut-on prévenir tout cela ? Notre stagiaire Jelena Vrcelj a posé ces questions à la psychologue Ruxandra Sersea. Voici ses explications :
Selon une récente étude, en Roumanie, pendant la semaine, 55% enfants passent entre une et trois heures par jour à utiliser un smartphone ou une tablette. En week-end ce temps augmente jusqu’à 5 heures. Il en va de même pour la télé. On est donc en droit d’affirmer que ces enfants passent toute la journée, les yeux rivés sur différents écrans. Toutefois, 7 sur 10 parents interrogés dans le cadre de cette enquête, affirment imposer des règles et des mesures de protection contre les excès de télévision et d’Internet.
Dans un article du quotidien Jurnalul National, la psychologue Andra Tanasescu affirme qu’il existe une rupture entre la vie online et la vie offline. Fatigués, stressés, comblés par les tâches et les soucis de la vie quotidienne, les parents offrent aux petits des gadgets pour les tenir occupés. Un geste qui ne fait qu’approfondir cette rupture. Au début accaparé par l’écran, l’enfant finira toutefois par se rendre compte du fait qu’il ne bénéficie pas de l’attention de ses parents. Il se sentira abandonné, oublié, rejeté et fera tout pour l’attirer l’attention des adultes. Il commencera par un comportement plutôt violent : il va courir à travers la maison, crier, casser des objets. Un comportement à cause duquel il sera qualifié « enfant méchant » ou « mal éduqué ». Alors qu’en réalité ce n’est qu’une méthode de demander de l’affection, explique la psychologue. S’il ne la reçoit pas, il entre dans une deuxième étape : il s’enfermera sur soi-même et ne cherchera plus l’attention de sa famille. Il continuera toutefois à la chercher ailleurs, dans des groupes virtuels ou réels. Tout cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur sa vie adulte : relations toxiques, dépendance en tout genre, instabilité émotionnelle, et la liste se poursuit.
La même psychologue reconnaît pourtant qu’à l’heure qu’il est, on ne peut pas nier tout accès de l’enfant à la technologie. Il vaut mieux imposer dès le début des limites et lui apprendre à découvrir d’autres activités et d’aimer autant la vie réelle que celle virtuelle. Ce n’est plus un secret : le maître-mot de tout succès est l’équilibre.