Smaranda Brăescu
L’aéronautique a été très appréciée par les Roumains de l’entre-deux-guerres. Entre 1920 et 1940, les jeunes de Roumanie, enthousiastes, se sont investis à fond dans tout ce qui avait un lien avec ce domaine : clubs, écoles, programmes, entraînements, compétitions. Certains d’entre eux sont même arrivés à un niveau de performance tel, qu’ils ont rivalisé d’exploits avec des concurrents de poids, originaires de pays de grande tradition dans l’aéronautique. Ce fut le cas, par exemple, de Smaranda Brăescu, première femme-pilote d’avion, première femme-parachutiste et première femme-moniteur de vol de l’armée de l’air roumaine, décorée de la Croix d’or de l’Ordre de la Vertu aéronautique de Roumanie.
Steliu Lambru, 13.04.2018, 13:07
L’aéronautique a été très appréciée par les Roumains de l’entre-deux-guerres. Entre 1920 et 1940, les jeunes de Roumanie, enthousiastes, se sont investis à fond dans tout ce qui avait un lien avec ce domaine : clubs, écoles, programmes, entraînements, compétitions. Certains d’entre eux sont même arrivés à un niveau de performance tel, qu’ils ont rivalisé d’exploits avec des concurrents de poids, originaires de pays de grande tradition dans l’aéronautique. Ce fut le cas, par exemple, de Smaranda Brăescu, première femme-pilote d’avion, première femme-parachutiste et première femme-moniteur de vol de l’armée de l’air roumaine, décorée de la Croix d’or de l’Ordre de la Vertu aéronautique de Roumanie.
Fille d’une famille modeste, Smaranda Brăescu a mis au service de sa passion son caractère bien trempé et une ténacité extraordinaire. En 1931, à l’âge de 34 ans, elle réalise un saut en parachute à 6 000 mètres d’altitude, qui lui vaut le titre de championne d’Europe et le record continental du moment. Une année plus tard, en 1932, Smaranda Brăescu devient aussi championne du monde, après un saut en parachute réussi au concours de Sacramento, aux Etats-Unis, à 7 400 mètres d’altitude, un record mondial qui a résisté deux décennies. Pour ce qui de sa formation académique, Smaranda Brăescu a suivi une filière plutôt surprenante, ayant été diplômée de la section art décoratif et céramique de l’Académie des beaux-arts de Bucarest.
Ana Maria Sireteanu, arrière-nièce de la grande aviatrice, se souvient de la force de caractère de Smaranda Brăescu, une force de caractère qui l’a aidée à surmonter un grave accident : « C’est arrivé à Satu Mare (nord de la Roumanie), lors d’un saut en parachute. A l’atterrissage, elle a été tirée par le parachute et s’est cassé les deux jambes. D’ailleurs, ceux qui cherchent, aujourd’hui, ses ossements devraient faire attention à ce détail. Eh bien, l’accident l’a clouée cinq mois dans un hôpital où un médecin providentiel l’a opérée et l’a aidée à s’en sortir. Au bout de sept autres mois, elle battait deux records – l’européen en 1931 et le mondial en 1932. Vous vous rendez compte ?! Quelle motivation intérieure, quelle obstination, quelle volonté de ramener cette performance dans son pays ! »
Durant la deuxième guerre mondiale, Smaranda Brăescu a été un des pilotes de l’escadrille, dite blanche, d’avions sanitaires, actifs d’abord sur le front de l’est et ensuite sur celui de l’ouest, en Transylvanie, Hongrie et Tchécoslovaquie. Elle a fait partie des 12 personnalités qui ont signé un mémorandum dénonçant la fraude électorale de novembre 1946. Poursuivie par le pouvoir communiste, Smaranda Brăescu a disparu peu de temps après. Il paraît qu’elle s’est réfugiée dans un couvent, dont les religieuses l’ont accueillie et protégée, et où elle est décédée, à 51 ans, le 2 février 1948. Elle y serait d’ailleurs enterrée sous un faux nom. (Trad.: leana Taroi)