Observatoires astronomiques de Bucarest
Aujourd’hui, les plus célèbres sont le Grand Observatoire astronomique du Parc Carol et l’observatoire Urseanu, qui se trouve sur le boulevard Lascar Catargiu, près de la Place de la Victoire.
Christine Leșcu, 27.11.2016, 13:06
Aujourd’hui, les plus célèbres sont le Grand Observatoire astronomique du Parc Carol et l’observatoire Urseanu, qui se trouve sur le boulevard Lascar Catargiu, près de la Place de la Victoire.
Pourtant, aucun des deux n’est le premier observatoire astronomique de la capitale roumaine, précise Magda Stavinschi, membre de l’Institut Astronomique de l’Académie roumaine : « Le premier observatoire, très peu connu, est celui de Dealul Piscului, en fait un poste d’observation militaire. Vers 1894, le général et cartographe Constantin Bratianu a effectué différents travaux géodésiques et de cartographie. Il lui a donc fallu observer le ciel. Il a réussi à obtenir le financement pour un petit observatoire qui répondait quand même aux besoins de recherche. Ce tout premier observatoire de Bucarest, n’est plus maintenant qu’un site touristique, car il ne remplit plus sa mission originelle. C’est en 1908 qu’a été créé l’observatoire du Parc Carol, au sommet de la colline Filaret. Devenu le noyau de l’Institut astronomique de l’Académie roumaine, il est le principal observatoire utilisé de nos jours encore. En 1908, le ministre de l’Education nationale, le savant Spiru Haret, signait le décret portant sur la création de l’observatoire, qui captait des informations météorologiques aussi. Il en a également nommé le directeur, en la personne de Nicolae Coculescu. La construction de ce bâtiment allait pourtant se prolonger au cours des années 1910 – 1912. »
L’observatoire Urseanu a été érigé en même temps que celui du Parc Carol de Bucarest. Bâti par les soins de l’amiral Vasile Urseanu, il était ouvert au public désireux de regarder le ciel étoilé.
Magda Stavinschi évoque la personnalité du fondateur de cet observatoire : « Tout comme d’autres marins, il était passionné par l’observation du ciel. Lorsqu’il a fait bâtir ce très bel édifice à Bucarest, il s’est proposé d’une part de le comparer à un navire et de l’autre de le doter d’une coupole et d’un instrument d’observation des étoiles. Evidemment à l’heure actuelle, la pollution empêche certaines observations particulières, mais il y a toujours des phénomènes observables. Le quatrième observatoire, le dernier en date, se trouve au Palais des Enfants de Bucarest, où l’on organise aussi des cours d’astronomie pour les élèves. Ces derniers sont très curieux. Ils veulent savoir, par exemple, pourquoi le ciel est bleu ou encore pourquoi la lune se trouve dans le ciel, s’intéressent aux études et recherches sur les astéroïdes et les planètes, conformément à leur niveau de connaissances. »
Erigé à l’époque communiste, l’observatoire situé au Palais des enfants n’a pas eu besoin d’une rénovation similaire à celles auxquels ont été soumis les observatoires plus anciens.
Par exemple, l’observatoire Urseanu, qui vient d’être restauré lui aussi, permet d’admirer sa beauté d’antan, explique Madga Stavinschi : « Ce fut une immense réussite que de restaurer cet observatoire, endommagé tant par les différents tremblements de terre, que par la construction du métro, qui passe juste au-dessus. Restauré dans les années 1990, l’Observatoire du Parc Carol n’a malheureusement pas subi de travaux rigoureux. Tout près, on trouve la maison Bosianu, ainsi nommée d’après son ancien propriétaire, grand juriste et conseiller du prince régnant Alexandru Ioan Cuza. Le bâtiment a été construit avant l’Union des principautés roumaines de Valachie et de Moldavie en 1859. Au début des années 1990, on a tenté de le restaurer, mais, comme d’habitude, les travaux n’ont pas été menés à bien faute d’argent. L’édifice fait partie du patrimoine national, tout comme les objets qu’il abrite.»
Même si, en raison de la pollution de la ville, les observations astronomiques ne peuvent plus se faire comme il y a un siècle, l’observatoire astronomique du Parc Carol, tout comme celui du boulevard Lascar Catargiu, sont autant de repères culturels et scientifiques de Bucarest. (Trad. Alex Diaconescu)