Moshe Idel
Philosophe et historien de la Kabbale, qui est une représentation ésotérique de la Tora, Moshe Idel est une personnalité académique présente depuis longtemps dans toutes les bibliographies du domaine. Il a été influencé par Shlomo Pines, professeur d’histoire des religions judaïque et islamique, et ses ouvrages concernant la pensée mystique judaïque ont été traduits en 11 langues.
Steliu Lambru, 28.12.2015, 13:58
Philosophe et historien de la Kabbale, qui est une représentation ésotérique de la Tora, Moshe Idel est une personnalité académique présente depuis longtemps dans toutes les bibliographies du domaine. Il a été influencé par Shlomo Pines, professeur d’histoire des religions judaïque et islamique, et ses ouvrages concernant la pensée mystique judaïque ont été traduits en 11 langues.
Idel est né en 1947 dans une famille juive traditionaliste de Târgu Neamţ, dans le nord-est de la Roumanie. Dans son enfance il a reçu une éducation religieuse, ce qui allait être décisif pour sa future carrière. Selon ses propres confessions, pendant sa jeunesse, Moshe Idel a été un libre penseur et il a fait des recherches sur l’histoire de la religion de son peuple d’une perspective laïque.
En 1963, à 16 ans, Idel allait émigrer avec sa famille en Israël. Après avoir été soldat dans l’armée israélienne, il fait des études de littérature hébraïque et de langue anglaise à l’Université d’Haïfa. Son directeur de thèse de doctorat, consacrée à la Kabbale, a été Shlomo Pines. Vers le milieu des années ’70, il a commencé sa carrière académique à l’Université Hébraïque de Jérusalem, où il continue d’enseigner.
Cristina Toma, son ancienne étudiante, nous parle de Moshe Idel, une personnalité très populaire dans les milieux ésotériques et des parasciences. Elle nous dit également ce que la Roumanie représente pour lui: « Il a été mon professeur à l’Université Hébraïque de Jérusalem. Il nous enseignait la pensée mystique judaïque, un cours qui attirait beaucoup d’étudiants. Certains y venaient avec des idées préconçues. Ils étaient très enthousiastes, mais ils exprimaient toute sorte d’avis sur la Kabbale, sur le Golem, sur des histoires liées à la mystique judaïque qu’ils avaient probablement puisées dans des livres de fiction et des légendes. Le professeur était très calme, il ne rejetait personne, mais il commençait à expliquer. Il parlait surtout de ce que la Kabbale n’était pas. Il ne portait pas de jugement et n’avait rien de théâtral, il était très proche de ses étudiants, ce qui ne signifiait pas que l’on pouvait négliger ses études, sa formation académique. Avec moi et avec une autre étudiante qui venait également de Roumanie, il parlait en roumain avant le cours. Pourtant nous ne parlions pas philosophie, nous ne parlions pas de la Kabbale. Souvent il m’interrogeait sur des mélodies qu’il avait écoutées à la Radio roumaine et qu’il connaissait pour les avoir entendues dans son enfance. Un jour il m’a confié qu’il savait jouer de l’accordéon. »
Idel a été souvent invité à conférencier en France et aux Etats-Unis. Par ses affinités professionnelles et humaines, il a été un proche d’Ioan Petru Culianu, un autre nom roumain de référence dans l’histoire des religions. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont l’Ordre du mérite culturel, accordé par le président de la Roumanie. Parmi le grand nombre d’universités qui lui ont décerné le titre de Docteur Honoris Causa comptent celles de Cluj et de Bucarest. (trad. : Dominique)