L’histoire des autoroutes roumaines
Les autoroutes sont étroitement liées au développement de l’infrastructure routière et de l’économie en général. Il nous est difficile d’imaginer nos vies de tous les jours sans ces voies routières rapides. L’histoire des autoroutes remonte aux débuts de l’automobile dans les premières décennies du 20e siècle. Après la Première Guerre mondiale, la construction des autoroutes a commencé en Europe aussi, notamment en Allemagne. L’apparition du bitume et l’amélioration des performances techniques des véhicules a fait accroître la vitesse moyenne du trafic. Le réseau autoroutier est de nos jours un indicateur de la mobilité de la population. Mais ce n’est pas uniquement l’économie qui a gagné suite à l’apparition des autoroutes. La réduction du temps des voyages a accru la cohésion sociale et créé toute sorte d’opportunités.
Steliu Lambru, 08.11.2016, 17:20
Les autoroutes sont étroitement liées au développement de l’infrastructure routière et de l’économie en général. Il nous est difficile d’imaginer nos vies de tous les jours sans ces voies routières rapides. L’histoire des autoroutes remonte aux débuts de l’automobile dans les premières décennies du 20e siècle. Après la Première Guerre mondiale, la construction des autoroutes a commencé en Europe aussi, notamment en Allemagne. L’apparition du bitume et l’amélioration des performances techniques des véhicules a fait accroître la vitesse moyenne du trafic. Le réseau autoroutier est de nos jours un indicateur de la mobilité de la population. Mais ce n’est pas uniquement l’économie qui a gagné suite à l’apparition des autoroutes. La réduction du temps des voyages a accru la cohésion sociale et créé toute sorte d’opportunités.
En Roumanie, le nombre de kilomètres d’autoroute est un des plus bas de l’Union européenne, mais les perspectives semblent être positives. L’histoire des autoroutes roumaines commence en 1967 avec le début des travaux de la première du pays, celle qui relie Bucarest à Pitesti, ville à 110 kilomètres nord-ouest de Bucarest. Six ans après, en 1973, l’autoroute était inaugurée. La principale raison pour laquelle cette voie rapide reliait la Capitale à la ville de Pitesti, c’est l’inauguration en 1966 des usines automobiles Dacia. La deuxième autoroute roumaine, achevée après la chute du régime communiste en décembre 1989, reliait la capitale au port de Constanta. En 1987, les autorités ont inauguré un segment de seulement 25 kilomètres entre les villes de Fetesti et de Cernavoda, situées des deux côtés du Danube, près du pont ferroviaire bâti en 1895 sur les plans de l’ingénieur Anghel Saligny.
Les raisons pour lesquelles le réseau autoroutier roumain est si limité sont à retrouver non seulement dans l’histoire de la Roumanie, mais aussi dans l’histoire des autres pays d’Europe Centrale et de l’Est. Avant 1945, le développement de la Roumanie était lié à son réseau de transport ferroviaire. De l’avis des historiens, les chemins de fer ont conféré de la cohérence au Royaume de Roumanie pour réunir de facto la Moldavie à la Valachie et à la Dobroudja. C’est le modèle allemand qui a été suivi, puisque le prince Carol Ier de Hohenzollern-Sigmaringen a appuyé le développement des chemins de fer en tant que moteur de l’économie nationale. Cette situation a été renforcée par l’Union en 1918 avec les provinces ayant fait partie de l’Autriche-Hongrie et donc très développées du point de vue des transports ferroviaires. Les routes à grande vitesse destinées aux automobiles étaient considérées très coûteuses et peu rentables, vu que le parc automobile de Roumanie était très restreint.
Une deuxième raison qui explique la précarité du réseau autoroutier roumain est à retrouver dans l’histoire de l’Europe Centrale et de l’Est. Il s’agit d’une région périphérique de la révolution industrielle, contrôlée par les empires ottoman, russe et autrichien, où les mentalités des peuples étaient notamment rurales. L’économie de l’Europe Centrale et de l’Est était surtout agraire et l’industrie s’est développée difficilement, souvent sous la pression des investissements publics et suite à l’exploitation des ressources naturelles. L’occupation soviétique et l’installation des régimes communistes en Europe de l’Est après 1945 ont également contribué au manque de développement du réseau autoroutier. Pour des raisons politiques, cette région n’a pas pu profiter du plan de redressement économique « Marshall » mis à sa disposition par les Etats Unis. Les régimes communistes n’ont pas bénéficié des ressources et de la liberté politique pour développer leur infrastructure routière. En Tchécoslovaquie, les plans d’une autoroute censée relier l’ouest à l’est du pays ont été conçus en 1935, mais ce n’est qu’après 1945 qu’ils ont enfin été examinés. Même cas de figure en Pologne où les projets d’une autoroute conçus en 1939 ont été appliqués après la guerre. En Hongrie, la construction de la première autoroute commença en 1964. En 1950, les autorités yougoslaves, avec l’aide de l’armée, ont ouvert le chantier de l’autoroute « Fraternité et Unité », achevée en 1958 et qui reliait la Slovénie à la Macédoine. En Bulgarie, le chantier de la première autoroute a commencé en 1973, année durant laquelle la Roumanie inaugurait l’autoroute Bucarest – Pitesti. Soulignons aussi que dans le cas de l’ex RDA, le réseau autoroutier hérité de l’Allemagne nazie a été négligé par les autorités communistes qui l’ont utilisé principalement en tant que routes stratégiques pour l’armée et les forces de répression.
En Roumanie, presque tous les chantiers d’autoroutes achevés après la chute du communisme ont fait l’objet de scandales et de retards. Il a fallu presque vingt ans pour finaliser l’autoroute Bucarest – Constanta, surnommée aussi « Autoroute du Soleil » et longue de 260 kilomètres. D’autres segments d’autoroute, d’une longueur totale d’environ 300 kilomètres, ont été inaugurés dans l’ouest de la Roumanie, entre les villes de Cluj-Napoca, Timişoara et Arad et la frontière avec la Hongrie. Avec moins de 700 kilomètres d’autoroutes qui ne réussissent toujours pas à traverser les Carpates, avec des routes nationales mal entretenues et des villes manquant, le plus souvent, de périphériques, les voyages en voiture prennent du temps vu que la densité du trafic ne fait qu’augmenter.
(trad. Alex Diaconescu)