Les premières machines à vapeur de l’espace roumain.
Tel est le cas des machines à vapeur datant du milieu du 19e siècle, qui font partie des collections du musée. La première de ces machines et peut-être la plus célèbre est la centrale à vapeurs qui mettait en action le moulin d’Assan de Bucarest. Appartenant aux commerçants George Assan et Ion Martinovici, cette machine avait une cheminée haute de 24 mètres.
Christine Leșcu, 11.10.2015, 15:09
Tel est le cas des machines à vapeur datant du milieu du 19e siècle, qui font partie des collections du musée. La première de ces machines et peut-être la plus célèbre est la centrale à vapeurs qui mettait en action le moulin d’Assan de Bucarest. Appartenant aux commerçants George Assan et Ion Martinovici, cette machine avait une cheminée haute de 24 mètres.
Ecoutons Aurel Tudorache, responsable du Musée technique, raconter l’histoire du moulin d’Assan. « La machine est venue de Vienne en 1853 et jusqu’à Giurgiu son voyage a duré deux semaines. Puis, après quatre autres semaines, l’équipement est arrivé à Bucarest parce que tous les ponts de cet itinéraire ont dû être consolidés. La machine fut transportée sur des chars tirés par des bœufs. Quelle était la réaction des Bucarestois face à l’utilisation d’une machine à vapeur ? A la fin des travaux, au moment des tests, les Bucarestois ont observé la fumée qui sortait par la cheminée et ont refusé d’utiliser le moulin d’Assan, parce qu’ils craignaient que leur farine ne prenne pas feu. L’hiver 1853 a été particulièrement froid, et tous les moulins à aubes de la rivière Dâmbovita qui étaient une alternative au moulin d’Assan ont gelé. Finalement un boulanger a décidé d’assumer ce risque et il est allé au moulin d’Assan. Il a découvert que la farine ne prenait pas feu et enfin les autres boulangers ont décidé de suivre son exemple et ils ont tous choisi les services du moulin d’Assan. »
Une autre machine à vapeur se trouvant au Musée technique de Bucarest est celle ayant assuré pour la première fois l’éclairage électrique du Théâtre national de la capitale. Il s’agit d’une centrale à vapeur française, modèle Brule 1884, explique le même Aurel Tudorache. « Son installation a commencé en 1884, mais le chantier s’est prolongé. En 1885, après un essai, le journal « Vointa nationala », « La Volonté nationale » a écrit « Hier soir, le Théâtre national a été illuminé pour la première fois avec des lumières électriques. Ce début a eu un énorme succès, d’autant plus que la troupe a joué la comédie de Monsieur Caragiale « D’ale carnavalului ». Il s’agit d’un article publié le 10 avril 1885, mais la mise en fonction de la centrale à vapeur s’est faite plus tard, en juillet 1885. »
Le musée détient également une automobile à vapeur, modèle Gardner – Serpollet. Au début du 20e siècle, les automobiles fonctionnaient avec des moteurs à vapeur et en 1902, une telle auto Gardner – Serpollet a battu le record du monde de vitesse de l’époque. Ecoutons à nouveau Aurel Tudorache : « La fiche du Musée technique datant de l’année 1968 explique que l’auto Gardner Serpollet a été construite en 1893 et importée en 1895 par la municipalité de la capitale. La fiche technique réalisée dans les années 1980 met en question la date de fabrication. Si on pense au fait que la compagnie Gardner Serpollet a été fondée en 1889 et que les premières autos construites sous ce nom sont apparues en 1900, on a un problème. Mais en examinant le châssis, nous avons trouvé quelques donnés intéressants. L’automobile est sans aucun doute une Gardner Serpollet. Ce qui plus est, je suis de plus en plus sûr que c’est une voiture construite après 1900. D’autres informations controversées visent également la raison pour laquelle l’auto est arrivée à Bucarest. La fiche du musée nous dit que cette voiture servait à transporter le personnel de la mairie. Mais Dimitrie Leonida, le fondateur du Musée technique affirme à un moment donné que la voiture avait été achetée pour qu’elle tire les chariots remplis d’ordures vers les décharges à la périphérie de la capitale. Nous avons donc deux informations contradictoires. Nous savons cependant que la voiture a été donnée à Dimitrie Leonida par un mécanicien qui l’avait achetée à une vente aux enchères organisée par la mairie. Les chiffres relatifs à l’utilisation de l’automobile ont également été fournis par ce mécanicien. C’est pourquoi, je pense que cette voiture a été utilisée au début pour le transport du personnel de la mairie. Ensuite, vu que l’auto a vieilli, elle a également été utilisée à tirer des chariots à ordures. »
Ces trois machines ne constituent qu’une petite partie des joyaux uniques au monde qui font partie du patrimoine du Musée technique de Bucarest. Si vous voulez en découvrir d’autres, il faut simplement visiter le Musée Dimitrie Leonida de Bucarest ou bien rester fidèles à Radio Roumanie Internationale.