Le sculpteur Paul Neagu
Né à Bucarest en 1938, Paul Neagu a achevé ses études supérieures dans la section peinture de l’Institut des Beaux-Arts de la capitale roumaine. Il commence sa carrière artistique en Roumanie, mais la notoriété, il la connaîtra en Grande – Bretagne. Arrivé sur le sol britannique en 1969, il y sera appuyé par Richard Demarco, un des galeristes très importants du moment. Même si la toile présentée en guise de mémoire de licence et intitulée « La foire aux jeunes filles du Mont Găina » témoigne de son penchant pour l’art figuratif, Paul Neagu passera vite à la vision abstraite, précise Cătălin Bălescu, professeur des universités et président de l’Université nationale d’art de Bucarest.
Luana Pleşea, 01.09.2015, 13:09
Né à Bucarest en 1938, Paul Neagu a achevé ses études supérieures dans la section peinture de l’Institut des Beaux-Arts de la capitale roumaine. Il commence sa carrière artistique en Roumanie, mais la notoriété, il la connaîtra en Grande – Bretagne. Arrivé sur le sol britannique en 1969, il y sera appuyé par Richard Demarco, un des galeristes très importants du moment. Même si la toile présentée en guise de mémoire de licence et intitulée « La foire aux jeunes filles du Mont Găina » témoigne de son penchant pour l’art figuratif, Paul Neagu passera vite à la vision abstraite, précise Cătălin Bălescu, professeur des universités et président de l’Université nationale d’art de Bucarest.
Cătălin Bălescu: « L’œuvre intitulée A chacun sa montagne marque le passage vers une vision abstraite, mais qui n’a rien à voir avec l’art des « pères de l’art abstrait » Kandinsky, Malevitch, Mondrian. Il ne s’agit pas d’un abstractionnisme formel, dont le message se dégage de la simple perception des rapports entre la forme et la couleur, mais d’un art qui se charge d’emblée d’une densité de sens. Neagu entend opérer avec un concept nouveau, celui d’énergie, qu’il inclut d’ailleurs dans le processus de création. Ainsi fait-il entrer dans l’acte créateur une composante conceptuelle, laquelle, avec le temps, va gagner en étendue et en profondeur. La composante intelligente des images créées par Neagu, qui devient tout aussi importante que l’image elle-même, a même tendance à se substituer à cette dernière. Neagu ne crée pas l’image. Il nous en montre le devenir. Voilà pourquoi je pense qu’au lieu de chercher à identifier le peintre ou le sculpteur, il faudrait plutôt considérer Paul Neagu comme un ingénieur de l’image. Entre l’approche conceptuelle, mécaniciste du dessin et l’actionnisme également pratiqué par l’artiste il n’y a qu’un seul pas».
Paul Neagu a été non seulement dessinateur, peintre et sculpteur. Il a également été artiste-performeur et créateur d’installations. Il tente ce genre d’expériences à une époque où ce phénomène et le courant happening n’en étaient qu’à leurs débuts. Il est donc peu probable que dans les années ’60, lorsqu’il était étudiant, Paul Neagu ait été au courant de cette quête esthétique, affirme le professeur des universités Cătălin Bălescu : « Des fois, l’artiste a participé au jeu actionniste avec sa propre corporalité, comme ce fut le cas de l’action Fish net (Le filet du pêcheur), qui a eu lieu en 1972, sur une plage écossaise. D’autres fois, il a seulement placé ses objets – les célèbres boîtes – dans l’espace urbain, misant sur la réaction des passants, qui en étaient amusés ou contrariés. De par la composante conceptuelle et le volet ingénierie de sa démarche artistique, auxquels vient s’ajouter la pratique de l’actionnisme, Neagu s’apparente aux représentants du mouvement d’avant-garde connu sous le nom de Fluxus. Ce groupe artistique était en pleine évolution en 1964, date à laquelle Paul Neagu achevait ses études à l’Institut des Beaux-Arts, dans la section de peinture. »
Parmi les créations de Paul Neagu il convient de mentionner « La croix du siècle », ouvrage monumental sis sur une place de Bucarest, « Open Monolith », réalisé en 1984, les séries de « Hyphens » (formes en tripode), « Starheads » (têtes d’étoile), Cells, Impulses and Vectors. Au fil du temps, ses ouvrages ont été exposés à Modern Art Oxford, lors de la Biennale de Paris, à Whitechapel Gallery ou à l’Institut d’Art Contemporain de Londres. Des musées importants tels le Tate et le Musée d’Art Contemporain de Tokyo abritent des œuvres de l’artiste roumain incluses dans leurs collections permanentes.
Du 13 août au 8 novembre, l’Institut Henry Moore de Leeds accueille une ample rétrospective intitulée « Paul Neagu – sculptures palpables.» Elle témoigne de la grande variété de son oeuvre, depuis les dessins jusqu’aux sculptures, en passant par les créations poétiques et les films.
« L’artiste d’origine roumaine Paul Neagu estime qu’il faut appréhender la sculpture à l’aide de nos cinq sens. Nous fêtons donc les rencontres pluri-sensorielles avec la sculpture en exposant, dans quatre des espaces de la galerie, plus de 120 ouvrages portant la signature de Neagu », peut-on lire sur le site Internet de l’Institut Henry Moore.(Trad.: Mariana Tudose)