Le sculpteur Gheorghe Leonida
Adrian Pârvu, chef du Département de sculpture de Université nationale d’art de Bucarest, explique: « Le sculpteur Gheorghe Leonida est plutôt méconnu en Roumanie. Mort assez jeune, à 50 ans, il est l’auteur du portrait d’une des statues les plus importantes de Rio de Janeiro, réalisées au XXe siècle. Diplômé de l’Université des Beaux – Arts de Bucarest, Gheorghe Leonida a parachevé ses études en Italie et en France. Il se réclamait de l’école française classique de sculpture, étant inspiré, comme nombre d’artistes de son temps, par l’œuvre d’Auguste Rodin. En Roumanie, il existe peu d’ouvrages, surtout des sculptures de nus, signés par Gheorghe Leonida. Par exemple, au Musée national d’art de Bucarest on peut admirer une statue de femme nue rappelant, par la construction des formes, la création de Rodin. Si l’existence le lui avait permis, Gheorghe Leonida aurait pu devenir une des figures de proue de l’art roumain. »
Monica Chiorpec, 06.01.2016, 14:36
Adrian Pârvu, chef du Département de sculpture de Université nationale d’art de Bucarest, explique: « Le sculpteur Gheorghe Leonida est plutôt méconnu en Roumanie. Mort assez jeune, à 50 ans, il est l’auteur du portrait d’une des statues les plus importantes de Rio de Janeiro, réalisées au XXe siècle. Diplômé de l’Université des Beaux – Arts de Bucarest, Gheorghe Leonida a parachevé ses études en Italie et en France. Il se réclamait de l’école française classique de sculpture, étant inspiré, comme nombre d’artistes de son temps, par l’œuvre d’Auguste Rodin. En Roumanie, il existe peu d’ouvrages, surtout des sculptures de nus, signés par Gheorghe Leonida. Par exemple, au Musée national d’art de Bucarest on peut admirer une statue de femme nue rappelant, par la construction des formes, la création de Rodin. Si l’existence le lui avait permis, Gheorghe Leonida aurait pu devenir une des figures de proue de l’art roumain. »
Situé dans le sud de la ville brésilienne de Rio de Janeiro, le célèbre monument figurant le Christ Rédempteur a été conçu pour marquer le centenaire de la déclaration d’indépendance du Brésil. La statue monumentale, réalisée avec l’appui de la France et du Vatican, a été inaugurée le 12 octobre 1931. Représentative du courant art déco, elle mesure 38 mètres de haut (dont 30 pour le Christ et 8 pour le piédestal) et pèse 635 tonnes. L’envergure entre les deux mains du personnage est de 28 mètres. Le socle abrite une chapelle qui peut accueillir 150 personnes. Le moulage en plâtre et la sculpture sont l’œuvre du sculpteur français Paul Landowski. Coopté dans l’équipe qui entama l’ouvrage grandiose en 1922, Gheorghe Leonida, déjà célèbre en France en tant que portraitiste, fut chargé de réaliser la tête du Christ. Nous écoutons Adrian Pârvu : « Le portrait du personnage, réalisé d’une manière plus spéciale, dénote un certain hiératisme, tant par les dimensions que par la thématique. La simplification des volumes, l’exactitude de la forme, le décorativisme des traits relèvent de l’approche moderne de Gheorghe Leonida. Le simple fait de s’être vu confier la réalisation de ce portrait en dit long sur son talent, car il est notoire que cette partie de la sculpture est en général la plus difficile. »
Bien que remarqué pour le raffinement de l’exécution et sa capacité à aborder des thèmes difficiles à rendre en sculpture, Gheorghe Leonida est exclu à tort du panthéon des grands artistes modernes, affirme Adrian Pârvu : « Bien sûr qu’au regard de ses contemporains, tels un Brâncuşi ou un Paciurea, il n’a pas eu la chance de faire montre de toute sa force créatrice. Il n’empêche qu’il compte parmi les représentants de marque de la sculpture roumaine. Il suffit de visiter les musées pour admirer ses œuvres et sa capacité à représenter le corps humain et ses mouvements, à transmettre des idées et des sentiments au travers des volumes. »
Rentré en Roumanie, après la finalisation du projet artistique brésilien, Gheorghe Leonida a continué de sculpter. Il est mort au printemps 1942, en tombant du toit de sa maison familiale de Bucarest. Ses oeuvres sont exposées au Château de Bran (du comté de Braşov, au centre de la Roumanie), au Musée national d’Art et dans d’autres musées importants de Bucarest.