Le peintre Nicolae Grigorescu
Nicolae Grigorescu est né le 15 mai 1838 dans un village du département de Dâmboviţa. Toutefois, son nom est lié surtout à la ville de Câmpina, localité située dans la Vallée de Prahova, où l’artiste a vécu pendant la dernière partie de sa vie. Sa maison de Câmpina est devenue le Musée Mémorial « Nicolae Grigorescu » et son patrimoine reflète l’activité et la biographie du peintre qui, à l’âge de 10 ans, a commencé son apprentissage auprès du peintre minimaliste d’origine tchèque Anton Chladek.
Christine Leșcu, 02.12.2017, 12:34
Nicolae Grigorescu est né le 15 mai 1838 dans un village du département de Dâmboviţa. Toutefois, son nom est lié surtout à la ville de Câmpina, localité située dans la Vallée de Prahova, où l’artiste a vécu pendant la dernière partie de sa vie. Sa maison de Câmpina est devenue le Musée Mémorial « Nicolae Grigorescu » et son patrimoine reflète l’activité et la biographie du peintre qui, à l’âge de 10 ans, a commencé son apprentissage auprès du peintre minimaliste d’origine tchèque Anton Chladek.
Alina Apostol, muséographe, nous parle de l’évolution ultérieure de la carrière d’artiste plasticien de Nicolae Grigorescu. « Apres son court apprentissage, il a commencé à peindre de petites icônes religieuses qu’il vendait lors des fêtes foraines. A l’âge de 15-16 ans, il a commencé à créer des peintures murales, en huile, mais aussi des fresques pour quelques monastères du département de Prahova et de la contrée de Moldavie. En 1861, il part pour Paris aux frais de l’Etat, suite aux insistances de Mihail Kogălniceanu, homme politique très connu qui à l’époque était le ministre des Affaires Étrangères et qu’il avait rencontré pendant sa visite au monastère d’Agapia, en Moldavie. À Paris, il est admis à l’Ecole de Beaux-Arts et il travaille dans l’atelier de Sébastien Cornu. Il fait aussi des copies d’après les œuvres des grands maîtres exposées au Musée du Louvre. Dans notre musée, on retrouve quelques-unes de ses œuvres de cette période-là. Nicolae Grigorescu découvre ensuite l’école de Barbizon et les peintres français déjà établis dans la localité homonyme, comme par exemple Jean-François Millet. Les visiteurs peuvent admirer dans notre musée des œuvres tels : « Coucher de soleil à Barbizon », « La plaine à Barbizon », « La forêt de Fontainebleau ». En 1870, il expose à Bucarest 26 toiles, dans le cadre de l’«Exposition des artistes vivants », occasion lors de laquelle il reçoit la Médaille d’or pour « Le portrait du grand ban – le vice-roi de la région – Năsturel Herescu».
Une fois établie sa réputation de peintre talentueux et innovateur, Grigorescu se laisse emporter par ses autres grandes passions : les voyages et la collection d’objets d’art. Entre 1873 et 1874, il fait un long voyage d’études à travers l’Europe. Il se rend en Italie et en Autriche, pour revenir au pays via la Grèce et le Constantinople. Au micro, Alina Apostol, muséographe. « Au bazar de Constantinople, il achète à son retour d’Italie plusieurs objets turcs, avec l’intention de les peindre, des objets qu’il a gardés toute sa vie. Quand la maison de Câmpina a été prête, ils ont aménagé un coin turc dans le hall d’entrée. Il peint ces objets dans une œuvre-manifeste intitulée « Intérieur turc » dans laquelle il présente du côté droit de la toile ces objets dans les moindres détails, alors qu’il remplit l’autre côté de touches de couleur, affirmant qu’elle symbolisait une claque donnée à tous ceux qui disaient que ses peintures semblaient inachevées ou bien qu’il ne les raffinait pas. »
Pendant la Guerre d’Indépendance de 1877 à 1878, Nicolae Grigorescu a été un peintre-reporter, à l’instar d’autres artistes, et c’est de cette période-là que datent quelques-unes de ses peintures, comme « Le fantassin » et « Le convoi des prisonniers turcs ». Le style du peintre était déjà formé à ce moment-là et passait pour du réalisme, même s’il avait aussi des influences impressionnistes. Vers la fin du XIXème siècle, Nicolae Grigorescu découvre la Valée de Prahova, ou il ouvre trois ateliers, plus précisément dans les localités de Posada et de Câmpina. La maison qui abrite de nos jours le Musée Mémorial a été son dernier atelier, d’après les propos d’Alina Apostol. « Il a bâti cette maison en suivant son propre plan, entre les années 1901 şi 1904, quand il y a emménagé avec sa famille. Entre 1904 et 1907, l’artiste quitte très rarement la zone de Câmpina, car il travaille intensément dans les villages de la région. Pendant cette dernière période à part de son activité, il se penche avec beaucoup d’attention sur la thématique rurale, sur la vie à la campagne. Il peint des bergers et des bergères, des paysannes, des chariots tirés par des bœufs. Le nombre des peintures de Grigorescu qui datent de cette époque-là est très grand et, bien évidemment, c’est la période pendant laquelle il expose de plus en plus. Il expose annuellement des centaines d’œuvres. »
Après la mort de Nicolae Grigorescu, survenue en juillet 1907, sa maison a été héritée par sa famille et, après sa restauration qui a eu lieu dans les années ’50, elle est devenue le Musée Mémorial. Les objets personnels qui constituent maintenant le patrimoine du musée ont été achetés pour la plus grande partie aux membres de sa famille. Les peintures ont été, à leur tour, achetées par divers collectionneurs, le musée bénéficiant aujourd’hui de quelques-unes de ses créations les plus valeureuses et représentatives. (Trad. Nadine Vladescu)