Le Parc Carol de Bucarest
La ville de Bucarest a longtemps été privée de parcs et de jardins publics. Le premier à y faire son apparition, au milieu du XIXe siècle, a été le jardin de Cismigiu. Et comme les Bucarestois l’ont beaucoup apprécié, les autorités ont décidé d’en aménager un autre, cette fois-ci du côté sud de la capitale, plus précisément sur la Colline de Filaret, baptisée d’après le nom du métropolite qui y détenait un vaste terrain. A cette époque, la colline était couverte de vignes, de jardins potagers et de marais. En outre, c’est là que s’étaient rassemblés les révolutionnaires, en 1848, cet endroit étant connu depuis lors sous le nom de Champ de la liberté. Sur la même colline se trouvait une fontaine à l’eau potable. L’idée d’y aménager un jardin public n’a pas été mise en œuvre au XIXe siècle.
Christine Leșcu, 07.07.2015, 14:34
La ville de Bucarest a longtemps été privée de parcs et de jardins publics. Le premier à y faire son apparition, au milieu du XIXe siècle, a été le jardin de Cismigiu. Et comme les Bucarestois l’ont beaucoup apprécié, les autorités ont décidé d’en aménager un autre, cette fois-ci du côté sud de la capitale, plus précisément sur la Colline de Filaret, baptisée d’après le nom du métropolite qui y détenait un vaste terrain. A cette époque, la colline était couverte de vignes, de jardins potagers et de marais. En outre, c’est là que s’étaient rassemblés les révolutionnaires, en 1848, cet endroit étant connu depuis lors sous le nom de Champ de la liberté. Sur la même colline se trouvait une fontaine à l’eau potable. L’idée d’y aménager un jardin public n’a pas été mise en œuvre au XIXe siècle.
L’architecte urbaniste Andrei Popescu, gérant du site web http://www.ideiurbane.ro/ nous a appris quand les travaux à ce jardin ont commencé: « Les travaux démarrent en 1905. Le parc sera ouvert en 1906, au même moment que l’Exposition générale roumaine. Les autorités ont donc mis une cinquantaine d’années pour finaliser ce projet. Le paysagiste principal a été le Français Edouard Redont. C’est à lui que nous devons l’ébauche de ce parc. Son plan sera détaillé par trois architectes roumains, à savoir Ştefan Burcuş, Victor G. Ştefănescu et Ion D. Berindey ».
Le nouveau parc devait accueillir plusieurs mois durant l’exposition générale, mais il a été conçu pour exister même au delà de cet événement. On l’a baptisé Carol Ier, d’après le nom du roi du pays en ces temps-là. C’est lui qui avait modernisé la Roumanie et en avait fait un royaume indépendant. D’ailleurs, l’exposition de 1906 avait été organisée justement pour mettre en exergue les réalisations des 40 ans de règne de Carol Ier. On peut admirer aujourd’hui encore deux statues, représentant des géants, réalisées par les sculpteurs Frederic Storck et Dimitrie Paciurea. Même si l’emplacement de ces sculptures n’est plus le même aujourd’hui et que la Nymphe ne se retrouve plus dans le groupe statuaire originel, les deux géants restent un emblème du parc, aux côtés d’autres monuments, affirme notre interlocuteur Andrei Popescu.
Andrei Popescu: « L’un d’entre eux, probablement le plus connu, c’est la Tour de Tepes, qui était initialement un château d’eau. Mais puisque le réservoir n’était pas très beau et qu’il était situé en haut de la colline, donc visible de tous les coins de l’exposition, un vrai château a été bâti autour de ce réservoir. La tour est en fait la construction qui a habillé le réservoir, l’embellissant en quelque sorte. Puis, il y a aussi le premier pont pour la construction duquel les bâtisseurs ont utilisé le béton armé. La fontaine du ministère des Domaines de l’Etat a été réalisée avec des pierres apportées de tous les coins du pays. Mentionnons aussi les Arènes romaines qui ont connu de petites modifications durant le régime communiste. Cette construction préservait l’idée d’amphithéâtre en plein air. Avec ses 5 mille places à l’époque de leur construction, ces Arènes étaient impressionnantes. Un autre théâtre en plein air existait auparavant, à l’endroit où se trouve actuellement le lac. C’était en fait la reconstitution d’une bataille navale. Les sièges et des gradins pour les spectateurs étaient installés sur les rives du lac. Cet aménagement était pourtant temporaire. Le lac est apparu aussi grâce aux sources d’eau qui y ont été captées. Le lac a couvert en fait le marais créé par les sources d’eau. La fontaine au Zodiaque n’a pas fait partie de l’exposition de 1906. Elle a été construite en 1935, pour la première édition de l’événement connu sous le nom de « Mois de Bucarest », accueilli par le parc Carol Ier de la capitale. Ses créateurs, les architectes Octav Doicescu et le sculpteur Mac Constantinescu, ont voulu rappeler aux visiteurs le fait que la fontaine originelle de Filaret était décorée elle aussi de signes du zodiaque.»
Une fois le communisme installé, le parc change de nom, étant rebaptisé « Le Parc de la liberté ». Au début des années ’60, il subit d’importantes modifications esthétiques. Un mausolée y sera bâti. Il servira aussi bien de nécropole que de monument à la mémoire des héros socialistes. Ce mausolée fut érigé à la place du Tombeau du soldat inconnu, qui s’y trouvait depuis les années 1920. En 1958, le monument du Soldat inconnu avait été démantelé et déplacé au Mausolée de Marasesti, sur les lieux d’une grande victoire de l’armée roumaine pendant la Grande Guerre. En 1991, le Soldat inconnu allait reprendre sa place dans le Parc qui recouvrera son nom initial, à savoir Carol Ier. (Trad.: Mariana Tudose, Alex Diaconescu)