Le Palais de la culture de Iaşi
Le Palais de la culture de Iaşi, qui vient de rouvrir ses portes, cette fois – ci pour accueillir l’ensemble de musées «Moldova», compte, depuis 1925, parmi les emblèmes de l’ancienne capitale de la province historique de Moldavie. C’est en 1906 que démarrent les travaux de construction de cet édifice. Baptisé initialement Palais de justice, il allait être érigé sur l’emplacement de l’ancienne cour princière, qui se trouvait à l’état de ruines. Attestée par des documents remontant à 1434, la cour princière de la Moldavie avait été maintes fois rénovée, les travaux les plus importants ayant été réalisés pendant les règnes d’ Alexandru Moruzi et de Mihail Sturdza, au début du XIXe siècle. Malgré cela, un siècle plus tard, elle fut démantelée. C’est sur ses vielles ruines qu’allait être bâti un des édifices les plus imposants conçus par l’architecte Ion D. Berindey. Les travaux, qui se sont étalés sur une vingtaine d’années, ont dû être temporairement suspendus en raison de la Première Guerre Mondiale ou des difficultés économiques. C’est toujours à Ion D. Berindey, architecte réputé à son époque, que l’on doit nombre de bâtiments majestueux dressés dans la capitale, Bucarest. Parmi eux, il convient de mentionner le Palais Cantacuzène, qui accueille à présent le musée George Enescu – et la maison Assan, actuelle Maison des scientifiques de Bucarest.
Christine Leșcu, 15.05.2016, 13:17
Le Palais de la culture de Iaşi, qui vient de rouvrir ses portes, cette fois – ci pour accueillir l’ensemble de musées «Moldova», compte, depuis 1925, parmi les emblèmes de l’ancienne capitale de la province historique de Moldavie. C’est en 1906 que démarrent les travaux de construction de cet édifice. Baptisé initialement Palais de justice, il allait être érigé sur l’emplacement de l’ancienne cour princière, qui se trouvait à l’état de ruines. Attestée par des documents remontant à 1434, la cour princière de la Moldavie avait été maintes fois rénovée, les travaux les plus importants ayant été réalisés pendant les règnes d’ Alexandru Moruzi et de Mihail Sturdza, au début du XIXe siècle. Malgré cela, un siècle plus tard, elle fut démantelée. C’est sur ses vielles ruines qu’allait être bâti un des édifices les plus imposants conçus par l’architecte Ion D. Berindey. Les travaux, qui se sont étalés sur une vingtaine d’années, ont dû être temporairement suspendus en raison de la Première Guerre Mondiale ou des difficultés économiques. C’est toujours à Ion D. Berindey, architecte réputé à son époque, que l’on doit nombre de bâtiments majestueux dressés dans la capitale, Bucarest. Parmi eux, il convient de mentionner le Palais Cantacuzène, qui accueille à présent le musée George Enescu – et la maison Assan, actuelle Maison des scientifiques de Bucarest.
L’architecte Sidonia Teodorescu, auteure du livre Grands architectes bucarestois. Ion D. Berindey, nous a parlé de la construction du Palais de la Culture de Iaşi: L’architecte Ion D. Berindey a été sollicité, en 1906, par le ministre de la justice Toma Stelian, pour dresser les plans de ce palais. Pourtant, les premiers plans de l’édifice avaient été conçus par un autre architecte, Cristofi Cerchez. Ils avaient été approuvés et l’on avait même organisé deux appels d’offres pour l’attribution du marché des travaux pour la réfection du palais. Le premier avait eu lieu en février 1906, au siège de la Préfecture de Iaşi, l’autre à Bucarest, au mois de juin de la même année. On ignore pour quelle raison on avait renoncé aux plans de Cristofi Cerchez. Quant aux plans de l’actuel Palais de la Culture de Iaşi, ils ont été publiés dans la revue L’Illustration, plus précisément dans l’édition consacrée à son inauguration, le 11 octobre 1925. Mircea Berindei, un descendent de la famille, qui a essayé de refaire l’histoire du Palais de Iasi, raconte que l’édifice avait été construit grâce à des excédents financiers. Pendant la Première Guerre Mondiale, les travaux ont été interrompus. Le palais a abrité des troupes russes, ensuite il a été transformé en hôpital de guerre. Repris en 1921-192, les travaux continuent jusqu’au 11 octobre 1925, lorsque le palais est inauguré en grande pompe, en présence du roi Ferdinand et de la reine Marie. Ces moments-là ont été filmés.
A l’élaboration des plans architecturaux du Palais de la Culture de Iasi a également participé Ion I. Berindey, le fils du grand architecte, frais émoulu de l’Ecole des Beaux – Arts de Paris. Construit en style néogothique, l’édifice dispose de 298 pièces totalisant une superficie de près de 36.000 m2. La façade compte 92 fenêtres, tandis que la mansarde dénombre 36 fenêtres en ogive. L’architecte a d’ailleurs envisagé de construire un palais imposant, symbolisant le pouvoir de la Justice.
L’architecte Sidonia Teodorescu: « Le palais, qui est un véritable emblème de la ville de Iaşi, peut être considéré comme une manifestation tardive du romantisme. Cet édifice néogothique a aussi un caractère éclectique et présente maints symboles héraldiques, tant sur le plan de la construction, qu’en matière de décorations. Les ornements portent entre autres la signature du sculpteur ornemantiste Emil Wilhelm Becker, qui a également collaboré avec l’architecte Berindey à la construction du Palais Cantacuzène de Bucarest. C’est lui qui a réalisé une partie des décorations en bois et ciment, ou en plâtre mélangé à de l’huile, une invention d’Henri Coandă, remise en honneur par les récents travaux de restauration. Une autre nouveauté consiste dans l’utilisation d’un matériau ignifuge, car l’architecte Berindey craignait les incendies. Voici comment l’architecte décrivait son ouvrage dans les pages de la revue L’IIlustration:Je trouve que mon palais est imposant. Quand vous l’aurez visité, je vous fournirai toutes les explications sur la manière dont j’ai conçu l’éclairage, le chauffage, les systèmes de ventilation, les thermostats, les thermomètres à distance. Tout comme dans le cas du Palais Cantacuzène, Berindey a mis un accent particulier sur le côté technique, sur les installations, en sa double qualité d’architecte et de chef du chantier du Palais de Justice de Iasi.
L’édifice a accueilli le Tribunal départemental jusqu’en 1955. De nos jours, il est connu sous le nom de Palais de la Culture et abrite les Musées d’histoire et d’ethnographique, ainsi que le Musée des arts et des sciences Ştefan Procopiu. (Trad. Mariana Tudose)