Le Casino de Sinaia
La station de Sinaïa s’est développée pendant la seconde moitié du 19e siècle, sur la route reliant Bucarest à la ville de Braşov ; empruntée jadis les caravanes de marchands qui circulaient entre la Valachie et la Transylvanie, cette route traverse les Carpates Méridionales. Son apparition a été favorisée par la présence des auberges nichées sur les pentes des montagnes qui descendaient jusqu’au bord de la route, le long de la vallée de la Prahova. L’ermitage Saint Nicolas, datant du 16e siècle, et le monastère de Sinai, fondé en 1695, ont eux aussi contribué à l’apparition d’un habitat dans les parages. Cet habitat allait devenir la perle des stations roumaines de montagne: Sinaia.
Christine Leșcu, 28.07.2017, 16:18
La station de Sinaïa s’est développée pendant la seconde moitié du 19e siècle, sur la route reliant Bucarest à la ville de Braşov ; empruntée jadis les caravanes de marchands qui circulaient entre la Valachie et la Transylvanie, cette route traverse les Carpates Méridionales. Son apparition a été favorisée par la présence des auberges nichées sur les pentes des montagnes qui descendaient jusqu’au bord de la route, le long de la vallée de la Prahova. L’ermitage Saint Nicolas, datant du 16e siècle, et le monastère de Sinai, fondé en 1695, ont eux aussi contribué à l’apparition d’un habitat dans les parages. Cet habitat allait devenir la perle des stations roumaines de montagne: Sinaia.
L’événement qui y a contribué de manière essentielle a été la construction du Château de Peleş, la plus connue, originale et imposante résidence royale de Roumanie, érigée par le roi Carol Ier entre 1875 et 1883. Au début du 20e siècle, Sinaia était déjà un des lieux préférés de repos et de détente des Roumains, facile d’accès pour les Bucarestois. Aussi, en 1912, un casino y fit-il son apparition. Conçu par le grand architecte Petre Antonescu, cet édifice fut élevé dans le parc Dimitrie Ghica, sur l’emplacement de ce qui avait été la première villa de la station.
Le nouveau bâtiment fut construit très vite, peut-être aussi grâce à la présence parmi les actionnaires du baron de Marçay, un des actionnaires du casino de Monte Carlo.
L’actuel directeur du casino, Cristian Negulescu, remonte le fil de l’histoire : « Le casino est un bâtiment emblématique de la ville de Sinaia. Construit en 1912, en seulement 7 mois, cet édifice a servi de casino jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945. Il attirait un grand nombre de gens. Une foule inimaginable s’essayant aux tables de jeu surtout pendant le week-end – entre 600 et 800 joueurs par jour. Le bâtiment accueille actuellement des événements culturels réunissant des milliers de participants de tous les coins du monde. Au fil du temps, le bâtiment a eu plusieurs destinations. Pendant la période communiste, comme beaucoup d’autres édifices historiques, il a été transformé en Maison de la culture des Syndicats et a même abrité, pendant un certain temps, la bibliothèque de la ville. A l’époque, il a accueilli des cercles d’élèves, des spectacles de théâtre, des concerts de musique traditionnelle. A partir de 1978, le Casino de Sinaïa est destiné à des réunions, réceptions et cérémonies officielles. En 1990, il est repris par le ministère de la Culture, pour passer, quelques jours plus tard, au ministère du Tourisme. Depuis 1995, l’ancien casino est géré par l’institution qui s’occupe du protocole d’Etat. »
De nos jours, le casino de Sinaïa est devenu une institution culturelle, où sont présentées des spectacles de théâtre et des concerts de musique classique, ses halls accueillent des expositions d’art et des vernissages.
Le casino n’est pas le seul bâtiment de Sinaïa à accueillir des expositions, certaines sont ouvertes dans les salles du musée de la ville, qui compte parmi les plus récents du pays. Tout comme le casino, ce bâtiment est un véritable monument historique.
Cristian Negulescu : « Ce musée est accueilli par le Palais Ştirbey, lui aussi emblématique. Construit en 1875, il est le plus ancien bâtiment civil de Sinaïa, construit au centre-ville, en face de la mairie. Le musée a été inauguré en décembre 2015, la municipalité ayant financé de ses propres fonds les travaux de réhabilitation du palais. La plupart du patrimoine de ce musée provient des habitants de la ville, mobilisés par une campagne de récupération des objets à valeur historique et culturelle. D’autres objets ont été donnés par des établissements de culte, comme le monastère Sinaï, et par le Palais de Peleş. »
Environ 5000 visiteurs ont franchi le seuil du musée de la ville de Sinaia depuis qu’il a ouvert ses portes, il y a deux ans. Leur nombre augmentera certainement cet été, lorsque le musée et le casino accueilleront des événements figurant à l’agenda du Festival international « Enescu et la musique du monde », prévu du 7 au 30 août. (Trad. : Dominique)