Le baron Samuel von Bruckenthal
Le baron Samuel von Brukenthal est né il y a 295 ans, en 1721, dans le village de Nocrich, dans la vallée de la rivière Hârtibaci, au département de Sibiu. Issu d’une famille renommée de la communauté saxonne de la zone, le jeune Samuel étudie le droit, la philosophie, les sciences politiques et administratives dans des universités allemandes. En 1745 il rentre à Sibiu, où pendant 7 ans il occupe des fonctions sans importance de l’administration locale. En 1753 il se rend à Vienne où il est reçu par l’impératrice Marie Thérèse d’Autriche. Celle-ci est tellement impressionnée par Samuel von Brukenthal qu’il réussit à obtenir un poste au sein de l’administration de l’empire des Habsbourg.
Christine Leșcu, 07.08.2016, 14:42
Le baron Samuel von Brukenthal est né il y a 295 ans, en 1721, dans le village de Nocrich, dans la vallée de la rivière Hârtibaci, au département de Sibiu. Issu d’une famille renommée de la communauté saxonne de la zone, le jeune Samuel étudie le droit, la philosophie, les sciences politiques et administratives dans des universités allemandes. En 1745 il rentre à Sibiu, où pendant 7 ans il occupe des fonctions sans importance de l’administration locale. En 1753 il se rend à Vienne où il est reçu par l’impératrice Marie Thérèse d’Autriche. Celle-ci est tellement impressionnée par Samuel von Brukenthal qu’il réussit à obtenir un poste au sein de l’administration de l’empire des Habsbourg.
A l’époque, la Transylvanie était une principauté autonome, faisant partie de l’empire autrichien. En 1762, Samuel von Brukenthal devient baron et 3 ans plus tard il est nommé chef de la Chancellerie de la Cour. En 1777, il devient Gouverneur de la Grande Principauté de Transylvanie, fonction qu’il remplit pendant une décennie. En parallèle avec son avancée dans la hiérarchie de l’empire, Samuel von Brukenthal commence à s’intéresser à l’art et aux sciences, mais aussi à la botanique, à la biologie et à la numismatique.
C’est pendant cette période qu’il commence aussi à collectionner des objets d’art. Bref, il acquiert des connaissances encyclopédiques, étant intéressé par des sujets des plus divers, comme le souligne notre invité, Sabin Luca, manager du musée Brukental de Sibiu: «En tant que gouverneur de la Transylvanie, mais aussi avant et après avoir occupé cette fonction, il a été une personne ouverte à tout ce qui était nouveau. C’est justement pourquoi il a voulu ramener en Transylvanie de nombreuses choses qui commençaient à être à la mode en Europe, à partir de l’étude des plantes et des animaux, jusqu’aux éléments d’architecture et d’organisation de l’espace. Ce fut une personnalité extrêmement complexe. Cela se voit dans la structure des collections qu’il a réunies au cours de sa vie. Ce sont des collections très variées, mais d’une très grande valeur aussi, en partant des collections de géologie, jusqu’aux collections de numismatique, à celle d’art et à celle de livres. Il aimait beaucoup ses livres. »
Les collections individuelles du baron Samuel von Brukenthal – à savoir la pinacothèque, le cabinet des estampes, la bibliothèque et la collection numismatique – ont été créées principalement entre 1759 et 1774. Bien que l’on connaisse peu de choses sur la manière dont elles ont été constituées, Sabin Luca nous fournit quelques informations qui ont survécu au passage du temps: «Le baron avait des gens instruits à Vienne qui achetaient presque n’importe quelle oeuvre. C’est pourquoi la valeur de sa collection d’art est inégale. Mais en même temps, à l’époque, la valeur de certaines peintures flamandes, allemandes ou italiennes n’était pas très connue. Actuellement nous avons appris que nous disposons d’œuvres considérées initialement comme d’une valeur moindre, mais dont la valeur réelle est très grande. Par exemple, on a longtemps considéré que « L’homme au chaperon bleu » était une peinture de Dürer, alors que son auteur est en fait Van Eyck. C’est une œuvre tellement importante qu’elle est en tête d’affiche de toutes nos importations. A l’heure actuelle cette peinture participe à une exposition temporaire consacrée à Bosch aux Pays Bas. »
En 1745, le baron Samuel von Brukenthal épouse Sofia, une femme discrète, mais cultivée, qui l’aidera tout le long de sa carrière. Son influence à l’époque était bien connue, toutefois très peu d’informations sur cette femme ont passé l’épreuve du temps. En 1779, le baron démarre la construction du palais qui porte son nom, en style baroque tardif. Résidence officielle du gouverneur de la Transylvanie, le palais se trouve sur la Grand Place de Sibiu (construite elle aussi sur l’initiative du baron). Depuis 1817, le bâtiment abrite le Musée Brukenthal, le premier musée public de l’espace roumain. Initialement y étaient exposées les collections de Samuel von Brukenthal, comme le précise son testament. Au fil du temps, le patrimoine du musée Brukenthal s’est enrichi, devenant une des institutions culturelles les plus connues de Roumanie et même d’Europe. (Trad. Valentina Beleavski)