La métallurgie roumaine
Cest vers lan 6.000 av.J.Ch. que lhomme commence à utiliser les métaux, tout dabord lor, le platine, le cuivre et largent. Au début, ils étaient un signe de la position quoccupait au sein de la collectivité la personne qui commandait les différents objets dusage personnel. A lâge du métal, le cuivre et le bronze ont joué un rôle de premier rang. La découverte du fer marque la première grande révolution de lhistoire.
Steliu Lambru, 20.02.2015, 16:08
Cest vers lan 6.000 av.J.Ch. que lhomme commence à utiliser les métaux, tout dabord lor, le platine, le cuivre et largent. Au début, ils étaient un signe de la position quoccupait au sein de la collectivité la personne qui commandait les différents objets dusage personnel. A lâge du métal, le cuivre et le bronze ont joué un rôle de premier rang. La découverte du fer marque la première grande révolution de lhistoire.
Plus tard, la métallurgie et la sidérurgie, en tant que science et technologie de transformation des métaux, ont connu un essor soutenu. Les premiers fourneaux font leur apparition aux 14e–15e siècles, tandis quau 19e siècle, dans le contexte de la révolution industrielle, on assiste à laccroissement du poids de la métallurgie dans lensemble de la richesse nationale.
Les fouilles archéologiques ont mis au jour bien des vestiges attestant le fait que la métallurgie était pratiquée depuis la nuit des temps en terre roumaine. Parmi ceux-ci figurent des fours, bien des outils, des restes de fonte et différents alliages. Malgré la politique dencouragement de la métallurgie menée par lEtat roumain moderne, fondé en 1859, les résultats nont pas été des plus notables.
Toutefois, dans les provinces à population majoritairement roumaine, occupées par lEmpire des Habsbourg, existaient déjà des fourneaux produisant de lacier et de la fonte. Les plus anciens et les plus connus sont ceux de Reşiţa, dans le sud-ouest du territoire actuel de la Roumanie. Datés de 1769, ils sont situés à proximité des exploitations minières des Monts du Banat. Citée florissante au cours du 19e siècle, Reşiţa devient un véritable emblème de la métallurgie sous lEmpire austro-hongrois.
La réussite la plus remarquable de lindustrie lourde de Reşiţa à cette époque-là a sans doute été la fabrication de lacier dont fut construite la Tour Eiffel de Paris. Après 1918, année de lUnion des trois provinces historiques roumaines et de la création de la Grande Roumanie, lacier et les produits issus de la sidérurgie de Reşiţa allaient compter parmi les piliers de léconomie nationale.
Construites en 1882 et inaugurées en 1884, sous ladministration austro- hongroise, les usines sidérurgiques de Hunedoara constituent un autre repère important de la métallurgie roumaine. Pour la fabrication des principaux produits, destinés à doter larmée de lEmpire des Habsbourg, les usines de Hunedoara collaboraient avec celles de Cugir, en Roumanie, de Diósgyőr, de Hongrie ou de Podbrezová, en Slovaquie. A linstar des usines de Reşiţa, celles de Hunedoara ne deviendront possession de lEtat roumain quaprès 1918. Véritable poids-lourds de lindustrie roumaine, les deux combinats sidérurgiques allaient fournir du matériel pour la fabrication darmement, de locomotives et de wagons, de rails pour les voies ferrées et de matériel roulant, de structures métalliques, doutillages et déquipements industriels divers.
Après 1945, la sidérurgie roumaine, tout comme la majeure partie des autres branches de léconomie nationale, se retrouve sous linfluence soviétique. Cest ce qui explique lapparition des célèbres sociétés déconomie mixte roumano-soviétiques Sovrom, une trouvaille, en fait, permettant aux Soviétiques de faire main basse sur les matières premières et différents matériels. Deux des entreprises de ce type ont été Sovrommetal, basées à Reşiţa, et Sovrom Métaux non ferreux. Les deux allaient disparaître entre 1953, date du début de la déstalinisation et 1958, année où larmée soviétique quitte le sol roumain.
Vers le milieu des années 1960, la direction politique de la Roumanie communiste, qui ambitionnait de développer lindustrie sidérurgique nationale, soppose ouvertement au plan Valev. Selon ce plan, conçu par les Soviétiques dans le but de mettre en place des économies spécialisées au sein du bloc socialiste, le rôle industriel revenait à des pays tels la Tchécoslovaquie ou la République démocratique allemande, léconomie roumaine devant rester essentiellement agricole.
La politique dindustrialisation allait donner un coup de pouce à la métallurgie roumaine. Cest sur cette toile de fond que lon voit naître, en 1966, le site sidérurgique de Galaţi, ville-port sur le Bas-Danube. Entre 1976 et 1979, fut construit à Călăraşi, autre ville – port danubienne, le plus grand combinat sidérurgique de Roumanie. En dépit des visées des dirigeants communistes de lépoque, il a fallu attendre lan 1989 avant de voir sachever les travaux de construction. Un autre combinat, de métaux non ferreux, allait voir le jour en 1966, à Slatina, dans le sud du pays.
Enfin, on ne saurait oublier de mentionner que la Roumanie communiste a investi environ 1 milliard de dollars américains dans les usines sidérurgiques de Krivoi Rog, localité située, de nos jours, en Ukraine. Malheureusement, cet investissement na pas porté ses fruits. Non seulement il na pas généré de bénéfices, mais largent investi na jamais pu être récupéré.
Après 1989, les différentes réformes économiques, notamment celles du secteur minier, ainsi que labsence dinvestissements dans le domaine, ont amené le rétrécissement considérable de lactivité métallurgique en Roumanie. Pour subsister sur les marchés spécialisés, il a fallu procéder à des licenciements massifs et aux privatisations. (trad.: Mariana Tudose)