Ioan Petru Culianu est né à Iaşi le 5 janvier 1950, dans une famille d’intellectuels aux origines aristocratiques. Sa biographie constitue une incitante aventure spirituelle et existentielle. C’est la biographie d’un individu agité, toujours en quête de nouvelles limites à dépasser.
Après avoir terminé le lycée comme meilleur élève de sa promotion, Ioan Petru Culianu se dirige vers la Faculté de langues romanes, classiques et orientales de l’Université bucarestoise, où il étudie l’italien. Il passe son diplôme en 1972 et se voit offrir une bourse d’une année à l’Université de Pérouges, accordée par le ministère italien des Affaires étrangères, à la fin de laquelle il cherche par tous les moyens à prolonger son séjour en Italie, vivant même, pendant un certain temps, dans un camp de réfugiés. Il se met à fréquenter les milieux radicaux, car sa petite amie italienne se trouvait dans l’entourage du groupe « Les brigades rouges ». Pendant son séjour dans le camp de réfugiés d’Italie, il fait une tentative de suicide. Le dénouement de ces années dramatiques allait pourtant être heureux, puisqu’il passe, avec de très bons résultats, le concours pour un poste d’assistant à la chaire d’Histoire des religions de l’Université catholique de Milan. C’est le professeur Ugo Bianchi, de cette université, qui l’aide à se spécialiser en gnosticisme, christianisme des premiers temps et Renaissance.
Durant cette période de sa jeunesse, il prend pour modèle Mircea Eliade. Entre 1976 et 1986, Ioan Petru Culianu poursuit ses études à l’Université de Groningen, aux Pays-Bas. A part l’histoire des religions, il y donne des cours de langues et littératures romanes. C’est en 1980 qu’il passe son premier doctorat, à la Sorbonne, sur les « Expériences de l’extase ». Il continue ses recherches et passe un deuxième doctorat sur le gnosticisme et les dualismes médiévaux. En 1990, Ioan Petru Culianu s’établit aux Etats-Unis. Il sera professeur à la Divinity School de l’Université de Chicago, où avait enseigné, en son temps, son maître, Mircea Eliade.
La relation spéciale qui s’est tissée entre Eliade et Culianu a été mise en exergue par Horia-Roman Patapievici, auteur de plusieurs études consacrées à Ioan Petru Culianu. Ce fut une rencontre sur le terrain de la culture en tant que moyen de transformation intérieure de l’individu. Horia-Roman Patapievici:« Culianu était fasciné par Eliade pour la même raison qui avait fasciné Eliade chez Giovanni Papini. Une certaine manière d’utiliser la culture, illustrée dans un article publié par Eliade en 1937, dans la Revue des Fondations royales. Le titre en était « Le folklore comme moyen de connaître ». L’élément fondamental en était le suivant : tous les faits culturels, y compris ceux transformés en relictes culturels, comme c’est le cas du folklore, sont les dépositaires d’un paquet d’outils du savoir à utiliser non seulement pour connaître mais aussi pour se transformer intérieurement. C’est ainsi qu’il acquiert des outils du savoir qui lui ouvrent l’accès à des zones culturelles ou ontologiques autrefois inaccessibles pour lui. Le jeune Culianu était justement fasciné chez Eliade par cette utopie cognitive. »
Le 21 mai 1991, Ioan Petru Culianu était abattu d’une balle dans la nuque tirée par un pistolet Beretta dans les toilettes de la Divinity School, Université de Chicago, aux Etats – Unis. Le FBI a arrêté deux personnes, dont l’une a été tout de suite remise en liberté. La seconde a été condamnée ultérieurement pour d’autres infractions. A 41 ans, Culianu laissait derrière lui une œuvre impressionnante, touchant à des domaines différents, qui témoignait d’une immense force créatrice, d’un esprit analytique hors pair et d’un désir d’ouverture aux expérimentations poussées à leurs limites, mises au service du savoir.
Ioan Petru Culianu est né à Iaşi le 5 janvier 1950, dans une famille d’intellectuels aux origines aristocratiques. Sa biographie constitue une incitante aventure spirituelle et existentielle. C’est la biographie d’un individu agité, toujours en quête de nouvelles limites à dépasser.
Après avoir terminé le lycée comme meilleur élève de sa promotion, Ioan Petru Culianu se dirige vers la Faculté de langues romanes, classiques et orientales de l’Université bucarestoise, où il étudie l’italien. Il passe son diplôme en 1972 et se voit offrir une bourse d’une année à l’Université de Pérouges, accordée par le ministère italien des Affaires étrangères, à la fin de laquelle il cherche par tous les moyens à prolonger son séjour en Italie, vivant même, pendant un certain temps, dans un camp de réfugiés. Il se met à fréquenter les milieux radicaux, car sa petite amie italienne se trouvait dans l’entourage du groupe « Les brigades rouges ». Pendant son séjour dans le camp de réfugiés d’Italie, il fait une tentative de suicide. Le dénouement de ces années dramatiques allait pourtant être heureux, puisqu’il passe, avec de très bons résultats, le concours pour un poste d’assistant à la chaire d’Histoire des religions de l’Université catholique de Milan. C’est le professeur Ugo Bianchi, de cette université, qui l’aide à se spécialiser en gnosticisme, christianisme des premiers temps et Renaissance.
Durant cette période de sa jeunesse, il prend pour modèle Mircea Eliade. Entre 1976 et 1986, Ioan Petru Culianu poursuit ses études à l’Université de Groningen, aux Pays-Bas. A part l’histoire des religions, il y donne des cours de langues et littératures romanes. C’est en 1980 qu’il passe son premier doctorat, à la Sorbonne, sur les « Expériences de l’extase ». Il continue ses recherches et passe un deuxième doctorat sur le gnosticisme et les dualismes médiévaux. En 1990, Ioan Petru Culianu s’établit aux Etats-Unis. Il sera professeur à la Divinity School de l’Université de Chicago, où avait enseigné, en son temps, son maître, Mircea Eliade.
La relation spéciale qui s’est tissée entre Eliade et Culianu a été mise en exergue par Horia-Roman Patapievici, auteur de plusieurs études consacrées à Ioan Petru Culianu. Ce fut une rencontre sur le terrain de la culture en tant que moyen de transformation intérieure de l’individu. Horia-Roman Patapievici:« Culianu était fasciné par Eliade pour la même raison qui avait fasciné Eliade chez Giovanni Papini. Une certaine manière d’utiliser la culture, illustrée dans un article publié par Eliade en 1937, dans la Revue des Fondations royales. Le titre en était « Le folklore comme moyen de connaître ». L’élément fondamental en était le suivant : tous les faits culturels, y compris ceux transformés en relictes culturels, comme c’est le cas du folklore, sont les dépositaires d’un paquet d’outils du savoir à utiliser non seulement pour connaître mais aussi pour se transformer intérieurement. C’est ainsi qu’il acquiert des outils du savoir qui lui ouvrent l’accès à des zones culturelles ou ontologiques autrefois inaccessibles pour lui. Le jeune Culianu était justement fasciné chez Eliade par cette utopie cognitive. »
Le 21 mai 1991, Ioan Petru Culianu était abattu d’une balle dans la nuque tirée par un pistolet Beretta dans les toilettes de la Divinity School, Université de Chicago, aux Etats – Unis. Le FBI a arrêté deux personnes, dont l’une a été tout de suite remise en liberté. La seconde a été condamnée ultérieurement pour d’autres infractions. A 41 ans, Culianu laissait derrière lui une œuvre impressionnante, touchant à des domaines différents, qui témoignait d’une immense force créatrice, d’un esprit analytique hors pair et d’un désir d’ouverture aux expérimentations poussées à leurs limites, mises au service du savoir.