IMGB – L’Usine de machines lourdes Bucarest
L’Entreprise ou l’Usine de machines lourdes de Bucarest – IMGB – fleuron de l’industrie de la construction de machines dans la Roumanie des années 1960-1990, produisait, comme son nom l’indique, des équipements et des outillages pour l’industrie nationale roumaine, qui renaquit au début des années 1960. Au sommet de leur gloire, les produits de l’entreprise IMGB s’exportaient aussi, grâce à un rapport qualité – prix compétitif. A travers le temps, l’usine est devenue le fabriquant le plus connu de son secteur en Roumanie, s’attirant aussi une certaine notoriété à l’extérieur des frontières nationales. Etendue sur 50 hectares, l’IMGB est devenue synonyme de tout objet massif et lourd ; la superficie de l’usine, les halles de production, les outillages, les produits, le nombre des personnels – tout était hors normes. C’est là que fonctionnait la plus grande presse industrielle du pays et des chaudrons jusqu’à 20 mètres de diamètre. Les matières premières y étaient acheminées par une voie ferrée dédiée.
Steliu Lambru, 18.08.2015, 13:45
L’Entreprise ou l’Usine de machines lourdes de Bucarest – IMGB – fleuron de l’industrie de la construction de machines dans la Roumanie des années 1960-1990, produisait, comme son nom l’indique, des équipements et des outillages pour l’industrie nationale roumaine, qui renaquit au début des années 1960. Au sommet de leur gloire, les produits de l’entreprise IMGB s’exportaient aussi, grâce à un rapport qualité – prix compétitif. A travers le temps, l’usine est devenue le fabriquant le plus connu de son secteur en Roumanie, s’attirant aussi une certaine notoriété à l’extérieur des frontières nationales. Etendue sur 50 hectares, l’IMGB est devenue synonyme de tout objet massif et lourd ; la superficie de l’usine, les halles de production, les outillages, les produits, le nombre des personnels – tout était hors normes. C’est là que fonctionnait la plus grande presse industrielle du pays et des chaudrons jusqu’à 20 mètres de diamètre. Les matières premières y étaient acheminées par une voie ferrée dédiée.
Erigée au sud de la capitale roumaine, l’IMGB prêtait son nom à une plate-forme industrielle qui rassemblait sept entreprises et dont l’importance économique est à l’origine de la construction de deux stations appelées « IMGB » sur la ligne nord-sud du métro de Bucarest. Construite en 1963, l’Usine de machines lourdes IMGB acquiert, en 1967, une première licence de fabrication d’une turbine à vapeur Rateau-Schneider, de 330 mégawatts. Ultérieurement, toutes les centrales hydrauliques et thermiques de Roumanie ont utilisé des produits « made à IMGB ». Au début des années 1970, une turbine de 330 mégawatts entrait en fonction à la centrale thermique de Rovinari, dans le sud-ouest de la Roumanie. Deux autres allaient en Chine, à la centrale de Pucheng, dans la province de Shaanxi. L’usine bucarestoise a aussi fabriqué les turbines utilisées à la centrale hydraulique sur la Danube, aux Portes-de-fer, ainsi que des turbines de moindre puissance – 150, 50, 30, 12, 6 et 3,5 mégawatts.
La centrale nucléaire de Cernavodă, dont les plans de construction dataient de la fin des années 1970, a été un autre client de l’IMGB, à l’origine du renouveau de la production des turbines à vapeur entamé en 1979. Une nouvelle licence de fabrication d’une turbine de 700 mégawatts, deux fois plus puissante que la précédente, sera achetée au consortium italo-canadien Ansaldo-AECL. La première turbine à vapeur produite par l’IMGB sera assemblée à la centrale nucléaire de Cernavodă en 1987. Par la suite, l’ancienne URSS, la Bulgarie et la Tchécoslovaquie ont acheté des produits fabriqués par l’entreprise de Bucarest, dont les performances incluaient aussi, entre autres, un générateur de 120 tonnes pour centrales électriques, livré aux Etats-Unis, et des cylindres de 150 tonnes chacun, pour les Usines sidérurgiques de la ville danubienne de Galati.
Une partie importante des fonds de l’IMGB provenait des exportations d’acier vers les pays arabes et vers la Chine. En 1980, l’entreprise achète à la compagnie japonaise JSW une licence de fabrication d’une installation de forgeage de pièces. Jusqu’en 1989, l’IMGB et ses 15.000 salariés ont fabriqué 130.000 tonnes d’acier par an. Pourtant, la production d’acier a chuté dramatiquement après 1989 à cause de l’absence de capacités de production dignes d’un complexe, l’entreprise campant dans la fabrication plutôt de pièces de rechange que de pièces uniques.
L’année 1990 ouvre une nouvelle époque dans l’histoire de l’IMGB. Le nombre des personnels et les dimensions de la production ont sévèrement baissé avec les réformes économiques. Avec un petit millier de salariés, l’entreprise a été divisée en 5 sociétés commerciales et vendue à des investisseurs étrangers. Ironie du sort, les travailleurs de L’Entreprise ou l’Usine de machines lourdes, qui arpentaient les rues de Bucarest, le 14 juin 1990, en criant nous ne vendons pas notre pays et IMGB ramène l’ordre, allaient perdre leurs emplois et voir leur entreprise passer entre les mains d’investisseurs étrangers.
En 1998, l’IMGB est rachetée par le groupe norvégien-britannique Kvaerner, qui la revend en 2006 au sud-coréen Doosan, qui ambitionnait de devenir le leader mondial de la production de pièces de rechange et de la réparation des machines lourdes. Le redressement de l’ancien géant est entamée en 2007 et, depuis 2010, Doosan IMGB est de retour sur le marché des producteurs d’équipements pour les centrales nucléaires.