Eva Heyman, cette Anne Frank de Roumanie
Les enfants de la Roumanie et leur place dans la célébration du Centenaire
Steliu Lambru, 25.12.2018, 13:39
Les
enfants de la Roumanie méritent une place d’honneur dans la célébration du Centenaire
de la Grande Union de la Roumanie célébrée en 2018. Ils ont souffert sur le front, dans les camps de concentration et dans les prisons aux cotés de leur famille, de leurs amis et compatriotes.
Chaque année, le 9 octobre, la Roumanie commémore la Journée Nationale de l’Holocauste, une journée consacrée aux victimes d’Auschwitz et des autres camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale. Cette date a été choisie car c’est le 9 octobre 1941 qu’a commencé la déportation des Juifs de Bucovine vers la Transnistrie sous le régime du maréchal Ion Antonescu. Un des noms marquants de ce terrible souvenir et celui d’Eva Heyman.
Elle est l’une de 1,5 millions d’enfants juifs morts lors de l’Holocauste. Elle a été surnommée Anne Frank de Transylvanie ou encore Anne Frank d’Oradea. Elle a laissé un journal intime dans lequel elle expliquait comment une adolescente de 13 ans percevait le monde qui l’entourait, la déshumanisation, la haine et le génocide. Dans sa courte vie, Eva Heyman a prouvé qu’elle aurait pu être une personne intelligente et méritoire, qui aurait pu se construire une vie et une carrière comme elle l’aurait désiré, mais les autres et leurs obsessions politico-idéologiques ont en décidé autrement. C’est le régime hongrois conduit par l’amiral Miklos Horthy, installé en Transylvanie du Nord après le 30 août 1940, qui a déclenché la déportation des Juifs à Auschwitz en 1944.
L’historien Marius Popescu du Centre d’Étude de l’histoire des Juifs de Roumanie a décrit comment le ghetto d’Oradea a pris naissance : « Eva Heyman était une jeune fille d’origine juive d’Oradea, une ville où la population juive était très nombreuse. Point de vue taille, le ghetto d’Oradea était le deuxième le plus grand de Hongrie, après celui de Budapest. En plus, c’était un ghetto très restrictif, comme tous les ghettos de Transylvanie du Nord. Là, les gendarmes hongrois ont si bien fait leur « devoir » que même les nazis ont été étonnés. Je parle là de la rapidité avec laquelle les Juifs ont été transportés du Nord de la Transylvanie. En 2 semaines, la population juive a été déportée et les villes juives de Transylvanie n’étaient plus qu’un souvenir. »
Eva Heyman a commencé à écrire dans son journal intime le 13 février 1944, le jour de ses 13 ans. Après que son amie Marta disparut, Eva s’est rendu compte que les conséquences ne seraient pas favorables. Le 17 octobre 1944, à 13 ans et demi, lorsqu’elle souffrait du typhus, Eva Heyman a été envoyée dans une chambre à gaz. (Andreea Suta)