Conrad Haas (1509 – 1576)
Séduit par le vol des oiseaux, l’homme a depuis toujours essayé de dépasser ses propres limites pour conquérir le ciel. En ce sens, la figure d’Icare reste emblématique. Grisé pourtant par le vol, le héros oublie l’interdit et prend trop d’altitude en approchant le soleil. La chaleur fait fondre la cire qui collait ses ailes et le héros s’écrase dans la mer, en payant de sa vie l’audace d’avoir ignoré ses propres limites. Plus que le sacrifice d’Icare, cette légende met en lumière le rêve de voler partagé par la plupart des humains. C’est le désir de surpasser notre condition de simple humain qui nous a poussé à expérimenter toute sorte de méthodes de vol jusqu’aux premières réussites. Ce fut à l’époque de la Renaissance que le savant Léonard de Vinci imagine les premières machines volantes. Le rêve de voler a d’ailleurs enflammé les esprits tout au long des siècles et a inspiré de nombreux ouvrages de fiction tel «Les aventures du baron Münchhausen» quand le héros fait un voyage sur la Lune sur un boulet de canon ou encore le roman «De la Terre à la Lune» de Jules Verne qui décrit la tentative d’un club des Etats-Unis d’envoyer sur la Lune un obus habité par trois hommes.
Steliu Lambru, 31.01.2017, 14:20
Séduit par le vol des oiseaux, l’homme a depuis toujours essayé de dépasser ses propres limites pour conquérir le ciel. En ce sens, la figure d’Icare reste emblématique. Grisé pourtant par le vol, le héros oublie l’interdit et prend trop d’altitude en approchant le soleil. La chaleur fait fondre la cire qui collait ses ailes et le héros s’écrase dans la mer, en payant de sa vie l’audace d’avoir ignoré ses propres limites. Plus que le sacrifice d’Icare, cette légende met en lumière le rêve de voler partagé par la plupart des humains. C’est le désir de surpasser notre condition de simple humain qui nous a poussé à expérimenter toute sorte de méthodes de vol jusqu’aux premières réussites. Ce fut à l’époque de la Renaissance que le savant Léonard de Vinci imagine les premières machines volantes. Le rêve de voler a d’ailleurs enflammé les esprits tout au long des siècles et a inspiré de nombreux ouvrages de fiction tel «Les aventures du baron Münchhausen» quand le héros fait un voyage sur la Lune sur un boulet de canon ou encore le roman «De la Terre à la Lune» de Jules Verne qui décrit la tentative d’un club des Etats-Unis d’envoyer sur la Lune un obus habité par trois hommes.
Depuis la Renaissance, la Roumanie s’enorgueillit aussi de ses propres passionnés du vol. Parmi ceux-ci, Conrad Haas, ingénieur et militaire autrichien qui a vécu une vingtaine d’années à Sibiu, en Transylvanie. C’est à lui que l’on doit le premier modèle de fusée à trois étages qui servira dans les années 1960 aux missions spatiales. Né en 1509, à Dornbach, près de Vienne, Haas embrasse une carrière militaire et devient sous le roi Ferdinand, chef de l’arsenal militaire de l’armée autrichienne.
En 1551, à 42 ans, Haas est nommé chef de l’entrepôt d’artillerie de Sibiu. C’est là qu’il allait continuer à écrire son traité commencé en 1529 et consacré au lancement des fusées, notamment des celles à étages, composées de plusieurs missiles indépendants. L’ouvrage se penche aussi bien sur le lancement des fusées que sur les différents mélanges de carburants. Le manuscrit, riche de 392 pages et 203 illustrations, comporte différentes études sur les fusées et trois autres sur l’art militaire.
Conrad Haas meurt à Sibiu, en 1576, à 65 ans. Bien que préoccupé plutôt par le domaine militaire, l’ingénieur autrichien reste un grand pacifiste qui s’est fait un précepte de vie du dicton non cogitat qui non experitur -celui qui ne fait pas l’expérience n’apprendra jamais. D’ailleurs, son traité sur les fusées à plusieurs étages se termine par un appel à l’humanité «pour qu’elle préserve la paix et ne fasse plus la guerre, range les armes et ne fasse plus usage de balles ni de poudre de canon. Que le prince garde son argent et le chef d’artillerie préserve sa vie», conclut Conrad Haas. (Trad. Ioana Stancescu)