Alexandru Ciurcu
.Né le 29 janvier 1854, dans une commune du département de Brasov, au centre de la Roumanie, Alexandru Ciurcu obtient en 1876 sa licence en sciences juridiques de l’Université de Vienne. Il s’affirme d’abord en tant que journaliste et fonde à Bucarest la publication en langue française L’indépendance roumaine. Il devient président de l’Association de la presse roumaine, au sein de laquelle il milite pour l’émancipation politique et nationale des Roumains de Transylvanie.
România Internațional, 29.09.2015, 12:46
.Né le 29 janvier 1854, dans une commune du département de Brasov, au centre de la Roumanie, Alexandru Ciurcu obtient en 1876 sa licence en sciences juridiques de l’Université de Vienne. Il s’affirme d’abord en tant que journaliste et fonde à Bucarest la publication en langue française L’indépendance roumaine. Il devient président de l’Association de la presse roumaine, au sein de laquelle il milite pour l’émancipation politique et nationale des Roumains de Transylvanie.
L’idée de la propulsion par réaction des aéronefs plus lourds que l’air le fascine dès sa jeunesse. Par conséquent, en 1882, à Bucarest, Alexandru Ciurcu dresse les plans d’un propulseur à réaction destiné principalement aux moyens de transport aériens. En 1885 il est exilé de Transylvanie pour ses idées politiques et s’établit à Paris, où il est reçu dans les cercles des spécialistes de l’aéronautique de l’époque. C’est là qu’il rencontre le Français Just Buisson, ancien correspondant de l’Agence de presse Havas à Bucarest, qui partageait sa passion pour la technique. Ensemble, ils construisent et brevètent un moteur à réaction à plusieurs variantes.
Pour davantage de détails, nous nous sommes adressés à Sorin Dinea, président de l’Association Henri Coanda: C’est la préoccupation pour identifier un nouveau moyen de propulsion qui détermine Alexandru Ciurcu, aux côtés de son ami Buisson, à étudier la propulsion à réaction. Inspiré de la machine à vapeur d’Héron d’Alexandrie, leur dispositif est fixé sur une barque de petites dimensions sur la Seine, près du port de Clichy. Vu que la petite embarcation était leur propriété, ils n’ont pas eu de difficulté à la doter de tous les dispositifs nécessaires pour faire leur essai. Les tests ont eu lieu entre août et décembre 1886. Leur dispositif était formé d’un générateur qui fournissait le gaz nécessaire à l’accumulation dans un second récipient qui réalisait la réaction proprement dite. Au cour du dernier test, tous les trois participants – à savoir Ciurcu, Buisson et un jeune matelot – ont occupé leurs places et à un moment donné une des soupapes n’a plus fonctionné, bien que récemment remplacée pour améliorer le système. Une pression d’environ 20 atmosphères s’y était accumulée, faisant exploser le récipient principal qui générait le gaz à brûler. L’embarcation a été détruite, et Just Buisson et le jeune matelot ont perdu la vie. Le seul rescapé fut Alexandru Ciurcu, qui avait plongé dans l’eau au moment où il avait constaté que la pression commençait à monter. Leur domaine s’est beaucoup développé par la suite. En décembre 1919 Henri Coanda testait le premier propulseur à réaction adapté aux aéronefs.
Après cet incident, en 1890, Alexandru Ciurcu rentre à Bucarest pour redevenir journaliste et abandonne sa passion pour la technique. Il a quitté ce monde en janvier 1922, à l’âge de 68 ans. (Trad. Valentina Beleavski)