Technologies modernes dans le domaine de l’agriculture
La Roumanie importe actuellement la plupart des légumes en vente sur le marché.
România Internațional, 04.08.2015, 13:10
Si avant 1990 la Roumanie comptait 2500 hectares de serres chauffées, à présent il ne lui reste plus que 250. La plupart des serres et des serres tunnels sont utilisées par leurs propriétaires pour leur propre consommation. Pourtant, certains entrepreneurs, qui connaissent les tendances européennes de développement de ce secteur, souhaitent développer une affaire dans ce domaine. La Roumanie importe actuellement la plupart des légumes en vente sur le marché. La construction de serres et de serres-tunnels utilisant les dernières technologies pourrait s’avérer un investissement rentable dans un proche avenir. Aussi, les serres classiques, à structure en acier et verre font-elles place aux serres modernes, faciles à mettre sur pied.
La fabrique de serres Transilvania produit des serres modulaires, ainsi que des systèmes d’irrigation et de chauffage, dont 30% sont exportés en Europe Centrale et Occidentale. 70% de la production est vendue sur le marché roumain, où la demande est de plus en plus grande.
Le directeur de la fabrique, Csaba Lengel, le confirme: « Nous avons plusieurs catégories de clients. La première est celle des personnes pour lesquelles cultiver eux-mêmes des légumes est un hobby. Ils souhaitent produire des légumes bio pour manger sainement. A cette fin, ils achètent des serres-tunnels de 60-80 m2. Ensuite, il y a les fermiers qui en ont assez des serres-tunnels qu’ils bricolent comme il peuvent, sur une structure en bois et couvertes de feuilles en plastique de mauvaise qualité, ce qui les oblige à faire plutôt un travail de constructeur que d’agriculteur. Cette catégorie d’acheteurs deviendra plus nombreuse les prochaines années. Enfin, il y a les investisseurs, qui se sont rendu compte que la culture maraîchère peut être une affaire très rentable, car, en Roumanie, la main d’œuvre coûte moins cher qu’aux Pays-Bas ou en Italie et les conditions climatiques sont meilleures. Si les serres et la technologie sont modernes, c’est encore mieux. Et puis, le marché est très accessible. Le potentiel est donc important et les investisseurs ne l’ignorent pas. Ils viennent investir dans l’agriculture, même s’ils sont spécialisés dans d’autres domaines. Ils embauchent des gens capables, expérimentés et investissent dès le début dans des serres modernes, pour obtenir les meilleurs résultats. Ceux qui travaillent dans ce domaine commencent déjà à se spécialiser. A présent on n’utilise plus de serres comme avant, quand on y cultivait un peu de tout. Chacun se spécialise, comme en Occident. »
L’hydroponie est un nouveau courant dans le domaine de l’horticulture. Les serres deviennent de véritables laboratoires où les plantes poussent hors-sol, sur un substrat neutre et inerte, irrigué d’un courant de solution qui apporte des sels minéraux et des nutriments essentiels à la plante. De l’avis des spécialistes, l’hydroponie est la technologie de l’avenir en agriculture. Cette technologie est utilisée, depuis quelques années, en Roumanie aussi. Par exemple, les serres Dalin de Reghin (dans le comté de Mureş) utilisent de telle technologies avancées, des panneaux solaires et des ordinateurs qui surveillent la croissance des plantes, la température, l’humidité, l’éclairage artificiel, les installations de brouillard d’eau pour relever l’humidité à l’intérieur de la serre.
Le directeur des serres, Călin Cotoi, explique: «Les tomates sont greffées avec un cycle complet de culture d’un an à croissance indéterminée. La production d’un cycle complet devrait se chiffrer à 55 kg. Un plant devrait produire 20 kg. Le plant greffé que nous avons apporté de Hongrie mesurait 30 cm et devrait arriver à 12 m d’ici la fin de l’année. Nous avons un système de surveillance informatisé, des capteurs de température, d’humidité, de dioxyde de carbone, une station météo à l’extérieur qui mesure les radiations solaires. Un ordinateur est programmé pour ouvrir et fermer les fenêtres de chaque côté lorsqu’il est nécessaire ou bien pour mettre en marche le chauffage».
Il faut investir un million d’euros dans une serre de ce type. Pour leur part, les petits producteurs de légumes ont à leur disposition des serres-tunnel produites à Mihailesti, non loin de la capitale. La fabrique se propose de produire un nombre de serres-tunnel pouvant couvrir 400 hectares par an pour arriver à une production de 3000 hectares à l’horizon 2020. L’idée appartient au président de la société Romconserv, Aurel Tănase, qui a constaté que de plus en plus de familles du milieu rural souhaitaient démarrer une affaire de légumes, pour la développer par la suite et la transformer en un investissement à succès.
Aurel Tănase : «Pour la période 2015 — 2020, grâce au Programme National de Développement Rural, nous nous concentrons sur la production de légumes dans des espaces couverts. Nous nous proposons de construire 300 hectares de serres modernes et 3000 hectares de serres — tunnel. Cela, parce que ces dernières années, la différence de température entre le jour et la nuit en Roumanie a considérablement augmenté, engendrant un choc thermique que la plante supporte difficilement et qui a des conséquences négatives sur la production et la qualité de la production. Par conséquent, il faut créer des espaces couverts pour protéger les légumes. Nous disposons de suffisamment de fonds, nous pouvons bénéficier de fonds européens à hauteur de 90% pour mettre en place de grandes superficies maraîchères. C’est une période où la production de légumes roumains devient une niche, et les Roumains veulent acheter des légumes autochtones car ils ont un goût naturel. Nous avons déjà une tradition en ce sens. De plus, depuis le 1er janvier nous bénéficions de fonds pour couvrir différentes dépenses, à savoir 6300 euros par hectare pour les serres et 3200 euros par hectare pour les serres — tunnel. »
Si dans les pays des bassins maraîchers les serres-tunnel font partie de chaque ferme, les investisseurs préfèrent, eux, les serres automatisées, où l’ordinateur n’est aidé que par une dizaine d’employés par hectare. Ils sont habitués aux grandes productions hors sol, de 400 tonnes par hectare au lieu de 50 tonnes par hectare dans une serre traditionnelle. Peu importe si le goût des tomates n’est plus le même qu’autrefois. (Trad. : Dominique, Valentina Beleavski)