Projets de la Bourse de valeurs de Bucarest
La Roumanie a de fortes changes d'accéder au statut de marché émergent.
Florin Orban, 22.11.2016, 13:21
La Bourse de valeurs de Bucarest aura accès à des fonds 20 à 30 fois plus importants, que les investisseurs sont prêts à investir, à partir du moment où elle passera du statut de marché frontière à celui de marché émergent, a affirmé Lucian Anghel, président du Conseil d’administration de la Bourse de valeurs de Bucarest.
« Le statut de marché frontière n’est pas recommandé pour les investissements. Il y a des fonds d’investissements qui se voient carrément interdire l’accès sur un tel marché. Les fonds destinés aux investissements sur les marchés émergents dépassent de 20 à 30% ceux dont bénéficient les marchés frontière en proie à des risques plus élevés », a expliqué Lucian Anghel. Et lui de rappeler que fin septembre, la Roumanie s’est vu ajouter officiellement à la liste de l’agence d’analyse du marché FTSE Russell lui permettant de passer au statut de marché émergent. Nous voilà donc inclus sur la liste courte des pays à fortes chances d’accéder au statut de marché émergent. On commence donc à voir nos vœux s’accomplir » a ajouté Lucian Anghel dans une interview à Radio Roumanie.
Lucian Anghel: « A l’heure actuelle, on pourrait affirmer qu’au bout de trois ans d’activité et de projets, on a enfin réussi à répondre aux critères de qualité. Il ne nous reste que le critère quantitatif. Je pense que ce passage au statut de marché émergent conduirait implicitement à accroître la valeur des grandes compagnies publiques cotées en Bourse. Or, en tant que principal propriétaire de toutes ces sociétés, ce serait surtout à l’État de faire de son mieux pour augmenter la valeur de son patrimoine. Par ailleurs, le passage au statut de marché émergent favorisera aussi les fonds de retraite. Il s’agit, attention, de plusieurs millions de Roumains qui bénéficieront d’une pension de retraite privée plus grande vu que la valeur des actifs détenus par ces fonds inscrits à la Bourse de valeurs de Bucarest augmentera. Du coup, on parle d’un gain pour des millions de Roumains, pour l’État roumain et pour le marché de capitaux, ce qui pourrait conduire à une augmentation du volume des transactions, y compris celles effectuées à la Bourse de valeurs de Bucarest ».
« On espère répondre également au critère quantitatif dès que le producteur énergétique Hidroelectrica sera coté en Bourse. C’est un projet national qui nous rend confiants puisque les décideurs nous soutiennent et nous espérons pouvoir coter la société en Bourse l’année prochaine. Ce sera un pas en avant pour changer le statut du marché de capitaux » a affirmé le chef du Conseil d’administration de la Bourse des valeurs de Bucarest.
A son tour, Ludwik Sobolewschi, directeur général de la Bourse bucarestoise, a préconisé le passage au statut de marché émergent en septembre 2017 si tout se passe bien avec Hidroelectrica. Début octobre, le ministre de l’Energie, Victor Grigorescu, affirmait que la cotation en Bourse de Hidroelectrica, l’une des plus profitables jamais faites par l’État roumain, pourrait se faire dans les 6 mois à venir tout au plus.
Lucian Anghel: «L’idéal serait qu’une économie ait le plus de sources de financement possibles, or le marché de capitaux pourrait compter parmi les alternatives au financement bancaire. Plus d’un milliard d’euros ont été financés ces trois dernières années par l’intermédiaire des obligations cotées à la Bourse de valeurs de Bucarest. Or, ce courtage a servi aux intérêts des entreprises, des banques ou des mairies, par exemple, pour financer leur nécessaire de fonds. Pour un plus d’importance et d’amplitude, il faudrait forcément développer aussi bien l’offre que la demande. Concernant la demande, on parle de tous ceux intéressés à investir, qu’il s’agisse de personnes physiques roumaines, d’institutions financières ou d’entités internationales. Concernant la hausse de la demande d’investissements en actions, je crois que la Bourse de valeurs Bucarest joue un rôle très important dans l’éducation financière puisqu’il faut être informé pour faire des investissements. Je pense que la Bourse est l’un des principaux piliers de développement de l’éducation financière en Roumanie».
A présent, à part les Anglais de FTSE Russell, trois autres institutions internationales – MCSI et S&P Dow Jones des Etats-Unis et STOXX de Suisse ont les yeux rivés sur le marché roumain de capitaux. «Les critères à remplir et le processus d’évaluation sont relativement les mêmes et portent principalement sur la valeur des transactions et sur la dimension des compagnies cotées en bourse, tout comme sur la vitesse d’accès des investisseurs au marché de capital et sur leurs possibilités d’acheter et de vendre des actions» a précisé Ludwik Sobolewski, directeur général de la Bourse des valeurs de Bucarest. (Trad. Ioana Stancescu)