Priorités du secteur de l’énergie
Les ressources de gaz de la Mer Noire pourraient avoir une contribution essentielle à la sécurité énergétique de la Roumanie.
Florin Orban, 09.09.2014, 14:58
Les autorités roumaines affirment qu‘en 2019 la Roumanie produira davantage d‘énergie électrique et de gaz qu’elle consommera, supposant qu’alors la consommation sera la même qu’à présent. La Roumanie va continuer d’importer du pétrole brut mais son exportation d’énergie électrique et celle de gaz excéderont les importations de brut — a dit le ministre délégué à l’énergie, Razvan Nicolescu. Selon celui-ci la Roumanie intégrera en 2019, aux côtés du Danemark, le cercle exclusif des pays européens qui produisent davantage d’énergie qu’ils consomment. Remarquons qu’actuellement on conçoit la stratégie énergétique de la Roumanie de 2014 à 2035.
A cet égard, le ministre Nicolescu dit que : « Il faudra que cette stratégie énergétique offre une solution visant le chauffage et il faut sérieusement analyser le scénario selon lequel l’Etat commence à encourager le secteur d’énergie de chauffage utilise l’énergie électrique de source primaire au détriment du gaz et d’autres sources primaires ».
Les détails sur la stratégie ont été offerts pour Radio Roumanie par le secrétaire d’Etat au Département d’Energie, Karoly Borbely : « Nous avons proposé d’avoir au mois d’octobre un document final à présenter à tous les partis politiques et aux ONG, aux organisations politiques ou professionnelles et vers la fin octobre, début novembre, nous avons l’intention d’avaliser ce document pour pouvoir compter sur une stratégie réaliste de l’énergie qui subvienne aux besoins de la Roumanie dans l’avenir prévisible. Nous appuyons les énergies régénérables mais dans une forme beaucoup plus subtile et soutenable. Le quota d’énergie régénérable de la Roumanie est particulièrement appréciable. Nous avons déjà atteint le quota pour 2020 mais compte tenu du très grand potentiel et du fait qu’un intérêt soutenu existe pour cette zone, il faut trouver une formule équilibrée et soutenable. Il faut en souligner bien clairement l’appui des investissements en matière de biomasse — celle-ci étant une des priorités de la stratégie d’énergie et, non pas en dernier lieu, les réserves non-conventionnelles sur lesquelles nous comptons aussi dans notre pays ».
Les ressources de gaz de la Mer Noire pourraient avoir une contribution essentielle à la sécurité énergétique de la Roumanie. C’est la raison pour laquelle le premier ministre Victor Ponta a visité récemment la plate-forme maritime Ocean Endeavor de la zone roumaine en eaux profondes de la Mer Noire où les compagnies EXXON MOBIL et PETROM s’occupent de forages exploratoires des gisements de gaz naturel. Il y a quelques semaines on a entamé les forages de la sonde DOMINO 2 située à environs 200 kilomètres du bord de la mer .
Voici les propos de Victor Ponta en ce sens : « Les explorations et les investissements de EXXON et de PETROM sont essentiels pour nous. Il s’agit de montants importants . Ce n’est que dans ce périmètre, au cas où les résultats sont bons, que les investissements se monteront à un milliard de dollars et, à la suite de l’accord signé avec TRANSGAZ, PETROM-EXXON, nous avons la garantie d’avoir dans le système national ces ressources dès que l’exploitation de ces ressources découvertes commence. Ceci veut dire que le premier bénéficiaire sera la Roumanie ainsi que la République de Moldova. C’est un message particulièrement important puisque lorsque des compagnies mondiales d’une si grande envergure telles EXXON, OMV, PETROM investissent beaucoup d’argent, ceci veut dire que la confiance existe à l’égard de la Roumanie et, qu’à très bref terme, trois ou quatre ans, on puisse faire que la Roumanie et la Moldova soient le moins possible dépendantes de toute sorte d’importation de gaz. »
Victor Ponta a mentionné que les nouvelles sont bonnes à l’égard des gisements découverts , qui restent à confirmer compte tenu du fait que la Roumanie a besoin d’être indépendante du point de vue énergétique. On va décider vers la fin de l’année si ces gisements peuvent être exploités : « L’investissement et les opérations de prospection à la Mer Noire se déroulent selon le calendrier, comme il vient d’être précisé. Je ne saurais que souhaiter que les bonnes nouvelles de jusqu’à présent soient confirmées car il s’agit de confirmations ultérieures et, probablement jusqu’à la fin de l’année, on aura aussi la certitude si les ressources découvertes sont vraiment significatives car la Roumanie a besoin d’indépendance du côté de l’énergie. Pour deux raisons, premièrement, de toute évidence, du point de vue politique, au moins à bref et moyen terme, sinon même à long terme, les relations avec la Russie vont en se détériorant, ceci est bien clair. Il faut pouvoir assurer de nos propres ressources le gaz nécessaire, ceci étant un objectif stratégique important. Nous avons l’obligation d’ici quelques années de penser également à l’indépendance énergétique de la Roumanie et de la Moldova. »
A noter également que l’énergie électrique produite par les centrales éoliennes, les parcs photo-voltaïques et les centrales à bio-masse couvre 21% de la production nationale, étant la deuxième la plus importante source d’électricité après le charbon qui a un poids de plus de 26%. La production d’énergie nucléaire assure 17,4% du nécessaire, les centrales utilisant des hydrocarbures 14,5% et les centrales hydrauliques – 19,7%. (Trad. Costin Grigore)