Prévisions économiques
Analystes et institutions tablent sur une croissance, mais accomplissement de cet objectif est étroitement lié aussi aux évolutions sur le plan extérieur...
Florin Orban, 12.05.2015, 12:22
Les prévisions pour 2015 des analystes et des institutions internationales font état dune croissance de léconomie roumaine allant de 2% à plus de 3%, contre les 2,8% enregistrés lan dernier. Le cabinet de Bucarest sest fixé, par son budget, une cible de précaution de 2,5% de croissance, tout en ambitionnant de la relever à plus de 3%. Pourtant, laccomplissement de cet objectif est étroitement lié aussi aux évolutions sur le plan extérieur, a déclaré, pour lagence de presse roumaine Agerpres, Cristian Socol, conseiller du premier ministre.
La société de conseil britannique Capital Economics estime, elle, que léconomie de la Roumanie progressera de 3% cette année et de 3,3% lannée prochaine, grâce à lévolution positive de la demande interne. La Roumanie dispose dun potentiel de croissance sur le long terme de 4% annuellement, tout comme la Bulgarie, la Pologne et la Turquie, affirment les experts de Capital Economics. Selon eux, le taux dinflation sélèverait à 0,8% en 2015 et à 1,8% en 2016. Lannée dernière, le taux dinflation annuel avait atteint son plus bas historique de 0,83%. Par ailleurs, les analystes estiment que les marchés financiers de Roumanie sont moins vulnérables face à la crise grecque quils ne létaient en 2011-2012, dans les conditions où le déficit du compte courant et la dette extérieure sur le court terme ont considérablement chuté ces dernières années.
A son tour, la Commission européenne anticipe une croissance de léconomie roumaine de 2,8% en 2015 et de 3,3% en 2016. La Banque mondiale, elle, table sur une avancée du PIB du pays de 2,9%, cette année, et de 3,2% lannée prochaine. Lanalyste économique Aurelian Dochia précise: (Track) « En effet, les prévisions pour la Roumanie se sont considérablement améliorées. La Roumanie est un des pays de lUE à enregistrer un des taux de croissance les plus importants. Pas le plus important, toutefois, puisque lon estime que la progression de la Pologne, par exemple, sera supérieure. Il convient, néanmoins, de mentionner le fait que lon sattend à ce que la Roumanie dépasse la moyenne européenne dans les années qui suivent, ce qui, de toute évidence, laidera à atteindre son objectif de se rapprocher de la moyenne européenne pour ce qui est du PIB par habitant. Noublions pas, cependant, que ces prévisions de croissance reposent sur des suppositions qui devraient devenir réalité. La croissance est généralement perçue comme étant déterminée par la hausse de la consommation interne, les exportations devant y contribuer dans une mesure beaucoup moindre que jusque là. Dautre part, on considère les investissements comme un facteur important de la croissance. Or, une partie de ces investissements dépend de la capacité dattirer les fonds européens. Ce sont là des points sensibles que la Roumanie se doit de dépasser afin datteindre les 3% ou plus de 3% de croissance économique les années à venir. Les regards en arrière sont plutôt décourageants, vu que nous navons pas eu beaucoup de succès à attirer largent européen. Enfin, les investissements, publics notamment, ne se sont pas bien portés en 2014, mais nous espérons que les choses samélioreront en 2015 et 2016. »
En ce qui la concerne, lAutorité de surveillance financière, chargée de superviser le marché des assurances, celui des capitaux et des fonds de retraites privés, table sur une croissance économique de 2% en 2015, malgré que la contribution de lagriculture et des exportations à la formation du PIB va décliner. Voici les explications de Valentin Ionescu, chef de la Direction de surveillance intégrée au sein de lAutorité de supervision financière: « Les ajustements ne sont pas majeurs, en ce qui nous concerne. Nous anticipons un taux de croissance économique de 2% maximum. Par contre, quelques changements surviendront au niveau des composantes de cette croissance. En clair, nous nous attendons à la baisse du poids des exportations et de lagriculture dans le PIB. Nous prévoyons, en revanche, la hausse de la consommation, de sorte quelle puisse soutenir la croissance que nous avons estimée, soit 2%. »
Lanalyste économique Ionuţ Dumitru, président du Conseil fiscal, a déclaré que: « Nous assistons à une tendance qui se manifeste depuis 2 ou 3 ans, à savoir un rattrapage relativement modeste, consécutif aux ajustements faits durant la crise. Le taux de croissance est denviron 2%, calculé sans prendre en compte lagriculture, génératrice dune volatilité considérable des chiffres. Sil nest plus possible datteindre les plus de 6% davant la crise, on ne saurait pas pour autant se contenter de 2%, car notre rapprochement avec le niveau de développement enregistré dans dautres Etats dEurope est très lent, voire inexistant, jusquà un certain point. En 2014, la demande interne, la consommation ont progressé, mais de manière assez modeste. Les salaires et les embauches ont également augmenté, même si timidement. Dautres facteurs qui ont peut-être stimulé la consommation ont été laccroissement des revenus, et le très faible niveau, déjà fort peu attractif pour bien des gens, des taux dintérêts des produits dépargne. Bref, ce regain de consommation va probablement continuer dans limmédiat. Il est fort possible que linflation se maintienne à des niveaux très bas, autour de 1%. Ceci étant, le taux de croissance de la consommation ne sera pas spectaculaire. »
Une étude menée par la compagnie Ernst & Young Roumanie, reprise par Mediafax, révèle que les entreprises roumaines sont plus optimistes en ce qui concerne la hausse du chiffre daffaires, des investissements des salaires ou du nombre des nouveaux emplois en 2015, par rapport aux sociétés étrangères implantées sur le territoire roumain. 55% des compagnies autochtones comptent sur une croissance significative du chiffre daffaires en 2015, soit de 10% à 31%, alors que seulement 39% des sociétés étrangères prévoient une telle hausse.
Près de la moitié des entreprises à capital étranger tablent sur une avancée modérée, allant de +1% à +10%, contre 37% des compagnies roumaines qui font ces mêmes prévisions. Aucune des entreprises roumaine prises en compte par ce sondage na prévu la baisse de son chiffre daffaires en dessous de moins 5%, alors que le niveau estimé par 6% des entreprises à capital étranger va de moins 5% à moins 20%. (trad.: Mariana Tudose)