Opinions sur le budget 2015
La configuration du Budget pour 2015 suscite de vives discussions.
Florin Orban, 02.12.2014, 14:11
Le président en exercice, Traian Bàsescu, a déclaré que la priorité majeure pour la Roumanie est un projet de budget car tant les compagnies que les citoyens ne savent pas comment imaginer 2015 sans le budget et sans l’information concernant la hausse ou non des taxes.
L’analyste économique Adrian Mitroi présente des arguments en faveur de la nécessité de présenter le budget le plus vite possible : « Une des faiblesses est liée prioritairement aux promesses et nous voulons voir comment celles-ci sont soutenues. Par exemple, pour réduction de la CAS, on n’a pas présenté un argument cohérent. On a fait des promesses de réduire le déficit budgétaire, une promesse que nous avons formulé nous-mêmes. Il y a aussi l’obligation d’augmenter les retraites par rapport à l’inflation, il y a des dépenses militaires et, évidemment, les revenus salariaux restants au sujets desquels on a des arrêts de justice. Ces limitations son un dilemme auquel doit répondre le budget car nous avons besoin du budget le plus vite possible pour constater si ces limitations sont respectées. »
Adrian Mitroi offre des détails : « Si on ne veut pas accroître les taxes, il faut puiser ailleurs. C’est comme le cellier d’une bonne ménagère. D’ou peut-on couper ? Où on a coupé déjà, surtout pendant les trois derniers trimestres ? Nous avons pris du budget d’investissements ce qui n’est qu’une solution à bref terme mais qui fera sentir l’influence négative très vite en matière de déficit de croissance économique. On pourrait ne plus faire des investissements publiques ce qui a été fait cette année mais rappelons nous qu’il n’y a rien comme fondement de croissance économique ce qui ne saurait venir à notre aide car les circonstances régionales, européennes et internationales ne sont pas tellement favorables. Mon opinion est que qu’on pourra trouver un compromis difficile et douloureux à supporter par la population d’une façon ou d’une autre puisque les taxes doivent augmenter. Il faudra à l’avenir d’être très attentifs en matière de promesses et choisir ce qui est important. Quelque part il doit y avoir un compromis entre l’intérêt local environ la population à l’égard des catégories qui ont vraiment besoin d’appui et notre position internationale et les engagements assumés vis-à-vis du maintien du déficit, de la hausse des dépenses militaires , etc., par conséquent un mélange très délicat et compliqué dont je crois que nous avons une prémisse favorable. Finissons avec la politique et passons à l’économie. »
Lors de plusieurs forums et réunions qui ont eu lieu cet automne, les représentants des investisseurs ont affirmé vouloir la prédictibilité surtout dans le domaine fiscal même après les modifications du début de l’année en matière de taxe appliquée aux constructions spéciales et l’accise supplémentaire sur les carburants car ils craignet de nouvelles modifications en 2015.
Le président du Conseil des Investisseurs Etrangers Mihai Bogza : « Nous craignos qu’au lieu de recourir à la mesure normale et nécessaire de réduire les dépenses en 2015 si on constate que la baisse de la CAS n’est pas supportable du point de vue des revenus au budget et imposer une hausse de la fiscalité. »
A son tour, Lucian Croitoru, conseiller du gouverneur de la Banque Nationale roumaine précise son opinion à l’égard des principaux défis de la Roumanie afin d’obtenir la croissance économique et une plus grande confiance des investisseurs étrangers : « Il faut assurer la prédictibilité des impôts ce qui offre des garanties que cela va durer au moins quelques années de suite. Ce serait encore mieux d’avoir toute une décennie. Deuxièmement, il faudrait se concentrer sur la construction de l’infrastructure routière pour offrir à ceux qui veulent investir en Roumanie la possibilité d’opérer de façon efficace et la croissance économique de la Roumanie dépend justement du capital étranger. Ensuite, le droit de propriété n’est pas intégralement tiré au clair dans notre paye et ceci engendre pas mal de problèmes . »
Les analystes économiques et les hommes d’affaires disent que la fiscalité élevée est un de leurs grands mécontentements et Constantin Nità, ministre roumain de l’Economie précise qu’il serait nécessaire d’introduire de différentes taxes pour que le niveau de leur collecte au budget atteigne 37-38% du PIB face aux quelques 32% actuellement : « Au moment où l’Etat roumain réussit à collecter de 37 à 38% de revenus par rapport au PIB, personne ne voudrait dans ce pays d’instituer de nouvelles taxes et nouveaux impôts à son gré.Il y a eu toujours une relation entre la fiscalité et les affaires et il est bien important que cette relation fonctionne normalement et , ainsi, les hommes d’affaires doivent comprendre qu’il faut payer des taxes et des impôts et l’Etat, lui, doit comprendre qu’il a dans l’homme d’affaires un partenaire et non pas un ennemi. »
Le Ministère des Finances a annoncé que le projet du budget d’Etat serait soumis aux débats publiques après 10 décembre après la conclusion de la mission commune du FMI et de la Commission Européenne qui débute le 2 décembre strictement pour des pourparlers à l’égard de ce problème. Le président de Conseil Fiscal Ionut Dumitru affirme néanmoins que le Gouvernement doit prouver au FMI qu’il dispose des ressources capables de couvrir un manque à gagner de ses revenus en 2015de 15 à 17 milliards de lei(3,4 à 3,8 milliards d’euros) déterminé tant par la baisse du déficit budgétaire que par les mesures législatives adoptées ces derniers mois.
(trad. Costin Grigore)