L’industrie roumaine de la chaussure.
En 2013 les exportations de chaussures roumaines ont dépassé les 2 milliards deuros, soit un quart de plus par rapport à la somme de lannée dernière. Cette croissance est dautant plus importante quelle a eu lieu suite à une chute drastique du secteur.
Florin Orban, 26.08.2014, 13:00
En 2013 les exportations de chaussures de Roumanie ont excédé le seuil de 2 milliards d’euros, un quart de plus que l’année précédente. Selon les représentants des patronats du domaine, SFERA FACTOR, cette hausse est d’autant plus importante qu’elle a été réalisée après une étape de forte baisse.
Angela Vasiliu Dumitriu, présidente du patronat SFERA FACTOR qui réunit 70% de la production de chaussures de Roumanie et 90% des exportations dit que : « Ceci est spécifique pour notre industrie, je pense, que les exportations sont fondées sur deux branches importantes. L’une, c’est le produit en système lohn, ce qui veut dire la manufacture réalisée par les grandes fabriques privées ou ex-fabriques d’Etat de Roumanie qui sont actuellement des sociétés par actions tandis que la deuxième est celle des producteurs moins grands dont les exportations se font directement par collection de profile. Les deux catégories ont enregistré une hausse. Ceux qui font la manufacture reçoivent du travail d’autres firmes, des sociétés d’envergure et de fameux labels de l’étranger. Ils ont bénéficié du fait que ces firmes d’envergure, après avoir déserté le zone d’Asie dans les années précédentes, sont revenues en Europe. La Roumanie est une destination favorite de ce point de vue et a de nouveau accru le niveau des travaux en Roumanie et, respectivement, l’exportation que la Roumanie dirige ensuite vers les pays d’origine de ces labels. »
Quelles seraient les raisons du retour de ces labels pour produire en Roumanie ? Angela Vasiliu Dumitriu : « La main d’œuvre n’est pas moins chère mais selon les expériences que nous avons rencontré en Chine, au Vietnam, en Inde qui les y a conduit selon le critère de main d’oeuvre moins chère, on a constaté qu’il y a eu des dépenses supplémentaires, que la qualité d’Europe est meilleure à laquelle s’ajoutent le long temps nécessaire pour le transport aller-retour. La Roumanie a ses propres atouts en faveur de ses propres exportations de ce point de vue qui sont : le peu de temps de transport en Europe, l’absence des barrières douanières, la flexibilité de la production venue de la main d’œuvre qualifiée de Roumanie, le tout faisant de notre pays, aux côtés du Portugal, un des plus grands manufacturiers du continent. Le problème qui se pose à l’échelon européen est que la production doit être conservée en Europe, que le savoir faire doit demeurer en Europe et l’on ne tient pas compte tellement si c’est au Portugal, en Espagne ou en Roumanie ou en Italie. Ce qui est important c’est de demeurer en Europe. »
Le système lohn représente aujourd’hui moins de 60% des exportations dans les circonstances où, il n’y a pas longtemps, la Roumanie était absente au niveau des marchés extérieurs à travers ses propres labels.
Angela Vasiliu Dimitriu détaille pour Radio Roumanie la structure des exportations qui se font surtout vers l’Europe mais, également, vers la Chine, le Japon, la Nouvelle Zélande et l’Australie : « Une partie des exportations a lieu en régime de manufacture sous des labels étrangers, en partie ou intégralement, étant en général des semi-fabriqués exportés sous les labels étrangers ou sous la label « Made in Romania ». En ce qui concerne le label d’origine, on parle de labels fameux tels GUCCI, PRADA, ou des sociétés de chaussures de masse produites en Roumanie qui ont leurs propres collections et qui vendent des produits ayant une TVA importante. C’est leur propre produit, la collection est propre et le profit est important. »
En ce qui concerne la matière première, celle-ci vient surtout des sociétés italiennes, espagnoles et turques. La peau pour les chaussures vient également de Roumanie mais en moindre quantité car il n’y a pas assez de tanneries.
Nous avons demandé à Mme Angela Vasiliu Dimitriu de nous faire part de son estimation à l’égard des exportations pendant les années suivantes : « Je suis persuadée que nous allons excéder les trois milliards, peu-être non pas l’année prochaine, mais dans les années suivantes surtout que, je pense, les firmes qui déjà exportent représentent un noyau et un exemple pour d’autres sociétés roumaines qui sont plus pessimistes ou qui ne sont pas assez organisées pour faire leur offre à l’exportation. »
A mentionner que le marché intérieur des chaussures n’a pas une grande capacité d’absorption pour ce qui est des produits à grande valeur ajoutée de sorte qu’on importe massivement, surtout des pays d’Asie, des chaussures moins chères mais de moins bonne qualité. (trad. Costin Grigore)