L’industrie des produits laitiers
A partir de 2015, tous les pays membres de lUE nauront plus à observer des limites en matière de production de lait tandis que les normes dhygiène seront durcies...
Florin Orban, 22.10.2013, 12:30
A partir de 2015, tous les pays membres de l’UE n’auront plus à observer des limites en matière de production de lait tandis que les normes d’hygiène seront durcies, autant de mesures capables de mener à la création d’un nouveau contexte pour les opérateurs économiques qui ont eu à faire à des contingentements pour le lait 30 années durant, contingentements valables depuis 1984, le système actuel stipulant un plafond national spécifique pour chaque Etat membre et non pas un quota individuel pour chaque producteur.
On a exprimé en Roumanie des points de vue selon lesquels plus de 800 milliers de fermiers risquent de disparaître tout de suite après l’entrée en vigueur de l’élimination des quotas de lait à partir de 2015. Le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, lui, dit que cette mesure était connue depuis plus des cinq ans et que selon les statistiques disponibles actuellement, le marché international des produits laitiers est en hausse ce qui veut dire qu’il a la capacité d’absorption de l’intégralité de la production de lait.
Quant à la Roumanie, Dacian Ciolos estime que le problème principal n’est pas l’élimination des quotas : « La Roumanie n’utilise même pas la moitié du quota de lait qui lui a été alloué. Donc, en Roumanie ce n’est pas l’élimination des quotas de lait qui est un problème direct. Ceci peut être un problème indirect dans le sens qu’ en éliminant le quota de lait , on peut avoir une production qui vienne de l’extérieur du pays et qui entre en concurrence avec la production indigène. Actuellement , ceci est aussi vrai, mais les Etats membres qui, disons, pourraient produire davantage sont limités d’en produire par le quota et n’exportent, non pas seulement vers la Roumanie mais , également, vers d’autres pays membres. »
Le commissaire européen Dacian Ciolos dit que selon la nouvelle PAC, la Roumanie peut concevoir un sous-programme visant le secteur du lait qui puisse envisager des régions spécifiques, par exemple des zones défavorisées ou les zones de montagne ou, bien, la totalité du secteur national du lait pour pouvoir en financer la modernisation des exploitations agricoles, l’organisation des producteurs ou l’acquisition de grands réservoirs de lait.
Et le commissaire d’ajouter qu’une décision est, d’ores et déjà, prise depuis deux années à l’échelon européen qui permet aux producteurs de lait de s’organiser et de négocier collectivement les prix et les quantités à livrer aux fabriques de produits laitiers pendant une certaine période de temps, ce qui pourrait leur assurer une certaine stabilité et visibilité. « Il y a, donc, un paquet de mesures qu’il faut expliquer en détail aux producteurs de lait de Roumanie, en général, car ce dont ils peuvent bénéficier de la PAC(Politique Agricole Commune) est déjà en vigueur » – a conquis Dacian Ciolos.
A son tour, le ministre roumain de l’Agriculture, Daniel Constantin a expliqué le point de vue de l’institution à la tête de laquelle il se trouve: « Hormis les modalités qui sont à notre disposition et que nous avons agrée pendant cette période, celles d’accorder des aides nationales de transition qui soient en quelque sorte liées à la production, donc à la quantité de lait livrée, nous envisageons des formes telles les aides liées à la production permises à hauteur de 13% du paquet financier alloué à chaque Etat membre. Donc, nous envisageons une série de mesures de sorte à pouvoir aider,déjà, en 2013 et qu’en 2014, les fermiers de Roumanie puissent faire face à l’impact déterminé par l’élimination des quotas de lait. »
Les représentants de l ‘Association des Producteurs Roumains de l’Industrie Laitière – APRIL — disent que, pourtant, la concurrence va durcit sur la marché roumain après l’élimination des quotas de lait, comme affirme le président de APRIL, Dorin Cojocaru : « Il y aura une compétition acerbe avec les Etats limitrophes, avec les Etats membres de l’UE. Là, leur fermes sont beaucoup plus productives, les effectifs y sont beaucoup plus grands et ont été soutenus longuement par leurs gouvernements par des subventions plus importantes, ce qui veut dire que nous allons entamer un combat inégal entre nos fermes et leurs fermes , tant du point de vue du lait — matière première, que du produit sur les étalages. Leur production sera moins chère, ce qui induira une compétition inégale. »
Pour sa part, le président de la coopérative ROMLACTA, Nicusor Serban, dit que les fermiers d’envergure n’ont rien à craindre des grands importateurs de l’Europe Occidentale : « Je ne fais pas confiance au mythe d’avoir un flux massif de lait venu de l’Europe Occidentale vers la Roumanie. Je ne pense pas que ce soit possible. Les fermiers occidentaux ont vendu jusqu’à présent des jeunes génisses à l’Europe de l’Est. Je ne pense pas qu’ils puissent développer si vite des fermes et tant d’animaux pour, pratiquement, nous « inonder » avec leur lait. Au contraire, je pense que, petit à petit, on aura plus de lait. L’industrie de procès aura davantage de matière première, non pas nécessairement à partir de la première année depuis l’élimination des quotas mais pendant les années suivantes lorsque, certainement, les fermiers intéressés pourraient se développer sans devoir subir l’entrave que fut le quota imposé de lait. Déjà, actuellement, il y a des fermiers qui vendent leur lait contre 1,7 — 1,8 lei le litre et, attention, nous avons des exigences élevées de Bulgarie avec des prix qui s’élèvent à quelques 400 euros par tonne de lait. Prenez en compte qu’un grand fabricant multinational a fermé deux locations en Bulgarie et en Tchéquie, ce qui veut dire qu’ils voudraient produire davantage en Roumanie. »
Remarquons que l’industrie des produits laitiers de Roumanie est dans le viseur des investisseurs étrangers depuis plus de 20 ans, lorsque le groupe allemand HOCHLAND est entré en Roumanie avec ses facilités de production. Au niveau du marché, il y a , aussi, des facilités de production françaises ( LACTALIS) qui ont racheté en 2008 le groupe LA DORNA ainsi que la société française DANONE, la compagnie hollandaise FREIESLAND CAMPINA et les Grecques de OLYMPUS…(trad.: Costin Grigore)