L’industrie des eaux minérales
La Roumanie peut assurer le nécessaire en eau pour la moitié de lEurope en ce moment, par une crise caniculaire majeure.
Florin Orban, 15.03.2016, 13:30
« Du point de vue des eaux minérales présentes dans le sol, la Roumanie peut assurer l’eau minérale nécessaire aux pays européens pendant 25 ans sans discontinuer, de l’eau de très bonne qualité », déclare le directeur général de la Société nationale des eaux minérales, Radu Dumitru. Il a indiqué que les réserves d’eau minérale de la Roumanie sont très importantes, elles couvrent environ 60% du volume d’eaux minérales existant en Europe. Radu Dumitru: « La Roumanie dispose d’un potentiel extraordinaire pour assurer la consommation d’eau en tout état de cause, surtout en cas de sécheresse. Je peux affirmer que la Roumanie peut assurer le nécessaire en eau pour la moitié de l’Europe en ce moment, par une crise caniculaire majeure. Pourtant, le volume d’exportation est très modeste. On exporte moins de 10% du potentiel de la Roumanie. Les exportations vont vers des pays autour de l’Europe, puis une très petite quantité, de quelques conteneurs en Chine et quelques autres en Amérique. C’est donc une quantité très, très petite par rapport au potentiel, pour chaque producteur de Roumanie. »
Les exportations représentent 3-4% du volume des ventes et c’est à peu près 2 millions de mètres cubes d’eau, affirme Radu Dumitru, qui ajoute avoir participé à beaucoup de rencontres avec des représentants chinois et qataris, très intéressés à acquérir de l’eau en Roumanie. La Société nationale des eaux minérales est en négociations avancées avec un fonds d’investissements du Liban, qui souhaite importer 10.000 mètres cubes d’eau par mois. Jusqu’à présent, la Société nationale des eaux minérales s’est occupée uniquement de l’exploitation de l’eau minérale de la terre et de la vendre à des compagnies privées de mise en bouteilles. « Notre but principal, c’est de préserver la qualité de l’eau et la quantité extraite, affirme Radu Dumitru. Après la découverte d’une source, les recherches durent de deux à cinq ans. Pendant ce temps, il faut connaître le potentiel naturel d’exploitation de cette source. Si on tire plus d’eau, la source s’écroule à l’intérieur », explique le directeur général de la compagnie.
Il convient donc de trouver une quantité optimale pour exploiter la source. Jusqu’à présent, la Société nationale des eaux minérales n’a pas mis l’eau en bouteilles, elle ne dispose pas de fabriques ; elle a l’intention d’en acquérir. « Pour exporter ou pour des projets sociaux, je pense que c’est le moment que l’Etat roumain puisse mettre en bouteilles aussi, qu’il puisse exporter cette eau. Un des projets sur le court terme, c’est que l’Etat ait ses propres fabriques de mise en bouteilles », affirme notre interlocuteur. Il a même fourni quelques conseils destinés aux consommateurs : « Mon conseil, c’est qu’ils consultent l’étiquette, qui doit porter la mention « eau minérale naturelle ». Pétillante ou plate, elle doit porter cette mention. Il existe un nouveau type d’eau sur le marché, de l’eau de source, non réglementée par une loi en ce moment, mais cette eau est bonne. Un autre conseil, c’est de laisser de côté l’eau de table, parce qu’elle n’est pas contrôlée du point de vue des qualités physiques, chimiques et micro biologiques. Les eaux minérales sont très bien contrôlées du point de vue qualitatif, physique, chimique et micro biologique. Quand je dis très bien, cela veut dire qu’elles sont faites chaque semaine, mois, trimestre, annuel – toute sorte d’analyses. Les autres eaux vendues sur le marché roumain sont contrôlées une ou deux fois par an. Nous, nous avons des analyses parfois même quotidiennes, l’eau part de chez nous après un contrôle très attentif jour après jour, semaine après semaine. L’eau arrive au fabricant qui, lui aussi, à son tour, fait une série d’analyses du produit fini. L’eau minérale naturelle est donc bien contrôlée. »
La Société nationale des eaux minérales vend de l’eau à 20 entreprises de mise en bouteilles pour 1 centime d’euro le litre ; l’eau arrive ensuite sur le marché à environ 33 centimes d’euro le litre. Le prix de vente comprend aussi les frais engendrés par la recherche, les analyses, les salaires du personnel, l’entretien des sources d’eau, les redevances, la protection des sources. Après toutes ces dépenses, la marge de profit est de 12,3%. La consommation d’eau minérale naturelle en Roumanie par habitant est de 50 à 55 litres/an. « En Finlande, par exemple, la consommation est d’environ 20 litres par habitant, dit le directeur général de la Société nationale des eaux minérales, mais en Italie, elle est de 200 litres/habitant et par an. La moyenne européenne en matière de consommation d’eau minérale est de 100 à 105 l/habitant. La consommation en Roumanie se situe donc à 50% par rapport à la moyenne européenne. Aux alentours des fêtes, les ventes augmentent d’environ 10%. En été, les ventes sont supérieures de 10-15% par rapport à l’hiver. »
Le patronat APEMIN réunit les 15 principaux fabricants qui mettent l’eau en bouteilles. Parmi les principales marques présentes sur le marché, nous mentionnerons Borsec, Dorna, qui appartient à Coca-Cola, Perla Harghitei, Izvorul Minunilor, Aqua Carpatica, Buziaş, Roua Munţilor, Tuşnad et Bucovina. (trad. Ligia Mihaescu)