L’industrie de défense
Depuis 1989, elle a subi des transformations profondes...
Florin Orban, 03.12.2013, 12:21
L’industrie de défense de la Roumanie a traversé ces 23 dernières années des transformations profondes. De toute évidence, on n’a pas pu produire n’importe quoi, n’importe comment et pour n’importe qui, quel que soit la pays, comme les choses se passaient jusqu’à décembre 1989. Les commandes de l’armée roumaine ont diminué au début de la période, surtout à la suite de la baisse des allocations budgétaires pour la défense sur la toile de fond du déclin économique. Ensuite, l’armée a subi, elle même, un processus de réorganisation et de modernisation, implicitement de réductions de ses effectifs, en vue de l’adhésion à l’OTAN, ce qui, d’ailleurs, a eu lieu en 2004. Par conséquent, l’armée n’a plus acquis que la technique militaire et les équipements assurant la compatibilité avec les armées des pays membres de l’Alliance Nord Atlantique.
Donc, une bonne partie des sociétés de l’industrie de défense de Roumanie ont réduit leur activité et ont procédé aux nombreux licenciements de personnel. Certaines sociétés ont modifié leur structure de production en faveur du secteur civile, d’autres se sont transformés en parcs industriels et la chance de développement des sociétés qui continuent d’avoir une production destinée à la défense n’est représentée que par l’assimilation de produits et technologies performantes, y compris par la coopération avec des sociétés de l’étranger.
Le directeur général de la Compagnie Nationale ROMARM, Dan Tache, nous parle d’exportations : « Je peux vous dire que nous avons couvert toutes les zones de la planète. Certes, nos partenaires d’Europe sont prioritaires ainsi que nous partenaires de l’OTAN, y compris les Etats Unis. Les marchés non pas été perdus à 100%. Nous sommes présents partout, dans le monde entier, mais il faut tenir compte du fait que notre adhésion à l’Union Européenne, notre adhésion à l’OTAN signifie le passage à un autre calibre de l’armement , à certaines compatibilités avec d’autres armements que ceux que nous avions et, donc, il est bien normal que notre production soit orientée vers nos partenaires stratégiques, il s’agit des partenaires militaires. Nous vendons également à nos partenaires militaires stratégiques l’armement conventionnel pour d’autres calibres tout en tenant compte du fait que toutes nos exportations se réalisent en base des licences d’exportation gérées par le Ministère des Affaires Etrangères à travers l’agence spécialisée de contrôle des importations et des exportations dont le nom est ANCEX. Donc, tout produit roumain à caractère stratégique et militaire est licencié à l’exportation pour un certain marché exclusivement par ANCEX. En 2012, les exportations ont représenté 95,9% de la production de la compagnie nationale ROMARM. Son directeur, Dan Tache, a relevé que 2012 a été la pire année de l’histoire de la compagnie car enregistrant des manques à gagner de 800 000 lei(quelques 180 000 euros) dans les circonstances où l’année précédente, 2011, a été très bonne. Il a encore dit que pour la compagnie dont il est directeur, l’année 2013 est comme 2011, une bonne année. »
2013 se situe dans la même tendance croissante. « C’est mon objectif, qu’on puisse dire à la fin de l’année que nous pouvons être fières d’avoir des exportations au moins deux fois et demie supérieures vis-à-vis de l’année dernière » – nous a dit Dan Tache. Et d’ajouter que cette année la compagnie a fait preuve d’une grande ouverture à l’égard des demandes des partenaires, à l’égard des nouveautés du domaine et est venue à la rencontre des exigences des partenaires civiles : « A l’Usine Mécanique Moreni nous avons réalisé un véhicule d’intervention à partir de la plate-forme du transporteur amphibie blindé SAUR II. Il s’agit d’un véhicule sans équipement militaire, sans blindage mais amphibie qui va faire partie des équipements de l’Inspection pour Situations d’Urgence de Bulgarie. Les huit régions bulgares ont besoin , en cas de calamités naturelles — inondations, chutes massives de neige, récupération de sinistrés, accidents, avalanches, etc , de ce véhicule. Ce n’est pas un véhicule militaire tout en ayant pour point de départ une plate-forme militaire, nous nous sommes conformés à leurs exigences, nous avons avancé une proposition qu’ils non pas pu refuser ».
A son tour, le directeur général du patronat de l’industrie der défense PATROMIL, Viorel Manole, nous a parlé des partenariats des firmes du domaine : « Dans notre tentative de nous présenter comme une industrie disposant d’une masse critique suffisante pour être prise en compte, les partenariats commencent à se former entre les joueurs à capital d’Etat et les joueurs privés. C’est une bonne chose, on peut faire de belles choses au bénéfice de nos clients par les sociétés roumaines. Je pourrais signaler des programmes et des équipements dans lesquels la Compagnie Nationale ROMARM est impliquée. Nous nous orientons, aussi, vers les domaines à grande valeur ajoutée, il y a, donc, une collaboration entre ROMARM et AUTOMECANICA Moreni, leur filiale, et la société PROOPTICA pour un équipement destiné à la sécurité des frontières et il semble que nous nous trouvons dans le bon chemin. Il y a , également, un programme de développement d’une arme de calibre 12,7 qui a déjà passe les tests. CN ROMARM collabore, à son tour, avec une firme privée. Autre histoire de succès, la privatisation de l’Institut d’Etudes ROMARM en partenariat avec le groupe UTI où, en première, on a eu accès aux fonds européens pour développer cette capacité mais, certes, la partie d’utilisation dans le domaine civile car nous savons qu’on obtient plus difficilement des fonds européens pour des destinations militaires ».
La Compagnie Nationale ROMARM a été fondée en 2000 par réunification de l’industrie roumaine d’armement qui a une tradition des 75 ans et , devenant, ainsi le plus grand fournisseur d’équipements militaires, de munitions et de services de maintenance en matière de Roumanie. Le capital ROMARM est roumain d’Etat à 100% se trouvant sous l’autorité du Ministère roumain de l’Economie. (trad. : Costin Grigore)