Les voitures d’époque
Les salons internationaux de lautomobile et autres événements du domaine organisés à Bucarest ou dans dautres grandes villes de Roumanie accueillent, périodiquement, des rencontres entre passionnés de voitures anciennes
Florin Orban, 06.07.2013, 14:30
Les salons internationaux de l’automobile et autres événements du domaine organisés à Bucarest ou dans d’autres grandes villes de Roumanie accueillent, périodiquement, des rencontres entre passionnés de voitures anciennes. L’occasion, pour ces derniers, de présenter leurs acquisitions plus ou moins récentes et de débattre de plusieurs questions, dont celle de savoir s’il existe un marché roumain des véhicules anciens.
Voici la réponse de Cătălin Ghigea, associé d’une compagnie spécialisée dans la restauration de tels véhicules. « C’est un marché de si petite taille qu’il ne supporte pas la comparaison avec les marchés d’Occident et malheureusement même pas avec ceux de pays comme la Pologne ou la Hongrie. En Roumanie, on l’appelle plutôt passion, car on ne saurait parler d’une véritable affaire. Malgré une quelconque progression de ce marché, le nombre des collectionneurs roumains de voitures d’époque demeure relativement constant. Nous travaillons avec beaucoup d’entre eux. Si l’on qualifie de spectaculaire la hausse du nombre de voitures anciennes remises en état depuis 2008, c’est parce qu’elle survient en dépit de la crise financière que nous traversons ».
Quels sont les clients des ateliers de restauration de voitures anciennes, avons-nous demandé à notre interlocuteur, Cătălin Ghigea: « Il s’agit de passionnés de voitures classiques, qu’ils soient Roumains ou étrangers, dont certains vivant, ici, en Roumanie. Tous partagent cette même passion pour les voitures d’antan. Nous restaurons souvent de telles voitures pour des clients d’Allemagne, de Pologne, de France et d’Italie. Ce n’est pas forcément un nombre considérable de voitures, mais pour notre marché, du moins, il va croissant. Au fil du temps, nous avons gagné de l’expérience pour ce qui est de la remise en état des Jaguar E Type ou Mark 2, des Mercedes AMG, des Porsche, des Ford, dont notamment la Ford Mustang, mais aussi des Cadillac des années ’50. Dans la mesure du possible, nous cherchons à ne pas refuser les commandes, même s’ils s’agit de modèles que nous n’avons jamais restaurés jusqu’ici, mais alors la durée du travail sera plus longue».
« Les voitures classiques sont un investissement très sûr et suffisamment attractif, d’autant plus que ces 30 dernières années, les prix de ces automobiles n’a cessé d’accroître », affirme Cătălin Ghigea, qui poursuit: « Il n’y a pas de différence sensible entre l’investisseur au sens générique du terme, désignant la personne qui place son argent en actions, et celui qui investit dans des voitures d’époque. L’unique élément distinctif c’est que lorsqu’on possède une voiture ancienne on en tombe amoureux».
Cătălin Ghigea : « La liste des services que nous offrons est assez simple et couvre ce que l’on appelle communément «restauration de voitures anciennes et de véhicules de collection». Elle comporte les activités de sablage, tôlerie, peinture, mécanique, le re conditionnement total d’intérieur et des composants électriques, la fabrication d’éléments pour lesquels il n’existe plus de pièces de rechange, le chromage. Nous tâchons de restaurer ou de recycler la plupart des pièces d’une telle voiture. Si cela n’est pas possible, nous en achetons aux différents fournisseurs du pays ou de l’étranger ou bien nous les reconstruisons nous-mêmes».
Cătălin Ghigea nous parle des collaborateurs internes de sa compagnie: « Retromobil est l’association roumaine légalement autorisée à attester les automobiles anciennes. Par conséquent, tous les véhicules que nous remettons en état sont vérifiés par Retromobil Club România. Celui-ci délivre le certificat portant la mention «véhicule de collection», après quoi c’est au Registre Automobile Roumain de décider des pas à suivre pour l’immatriculation du véhicule. »
Notons que l’Association nationale des propriétaires et des restaurateurs de véhicules anciens, Retromobil Club România, a été créée au printemps 1998. 21 passionnés d’automobiles anciennes avaient décidé alors qu’elle fonctionne d’après le modèle des organismes similaires existants dans les pays à longue tradition en la matière. Le premier événement marquant organisé par Retromobil Club România a été l’ouverture, cette même année, de son propre stand lors du Salon de l’automobile de Bucarest. Le club compte environ 500 membres. Ceux-ci détiennent quelque 700 véhicules anciens, dont près de 10% fabriqués avant 1944, ce qui représente une performance, vu que ces véhicules ont été massivement exportés après décembre 1989. Malheureusement, la Roumanie est un des rares pays européens où il n’existe pas un musée de l’automobile. Ceci étant, Retromobil fait office de musée toutes les fois qu’un événement est organisé.
A cet effet, le club entretient des relations de coopération avec les musées de Roumanie qui détiennent des voitures d’époque. Enfin, sachez que pour le club roumain le 27 septembre 2001 est une date hautement symbolique. Ce jour-là, lors d’une festivité accueillie par le Salon de l’automobile de Bucarest, le roi Michel Ier, ancien souverain de Roumanie, devenait le président honorifique de Retromobil.(trad. Mariana Tudose)