L’élevage de races bovines à viande
La Charolaise, la Limousine, lAubrac ou lAngus – ce ne sont que quelques nouvelles races bovines à viande élevées dans les fermes roumaines.
România Internațional, 07.03.2017, 14:04
Les fermiers roumains s’intéressent de plus à l’élevage de races bovines à viande, faciles à élever et très demandées sur le marché européen. Leurs plus grands avantages sont un très bon rendement de croissance et des coûts d’intervention plus réduits que dans le cas des vaches laitières. De plus, découragés par les conditions strictes de production du lait, de nombreux fermiers renoncent aux races laitières en faveur des races à viande. La Charolaise, la Limousine, l’Aubrac ou l’Angus – ce ne sont que quelques nouvelles races bovines à viande élevées dans les fermes roumaines.
De nombreux éleveurs préfèrent l’Angus, apparue en Ecosse, qui donne de très bons résultats en Roumanie, affirme Aurelian Florea, directeur administratif de l’Association Aberdeen Angus Roumanie: « C’est une race idéale pour les près de Roumanie. Les animaux sont très robustes, très adaptables aux températures extrêmes allant de -40 à +40 degrés. Une autre caractéristique importante c’est la précocité : ces bovins sont prêts à se reproduire à l’âge de 14 ou 15 mois. En plus, c’est une race prolifique : un veau naît chaque année, au bout de 9 mois de gestation ; il a un très bon potentiel de croissance, de 1300 grammes par jour, vu que c’est une race qui pâture sur des grandes étendues d’herbe. Nos près sont très vastes et d’une très bonne qualité, figurant parmi les meilleures en Europe. C’est un très bon point pour l’élevage de bovins, notamment de la race Angus, qui met très bien en valeur les ressources naturelles et pédoclimatiques de notre pays. »
Les effectifs de la race Angus ne cessent d’augmenter en Roumanie. Ils sont élevés dans les prés, les plaines et les plateaux où il existe encore des superficies étendues d’herbes inutilisées. En plus, les fermiers peuvent bénéficier de subventions. Aurelian Florea ajoute: « Si en 2008 on recensait 200 bovins Angus en Roumanie, à présent il y en a plus de 15.000 têtes. Notre Association compte plus de 11.000 animaux de race pure Angus. C’est une évolution extraordinaire. Cette race est de plus en plus recherchée par les éleveurs de Roumanie. Ceux qui élèvent des animaux de race pure peuvent bénéficier de 300 euros par tête d’animal, ce qui leur permettra de développer leur ferme. C’est une somme assez facile à obtenir si on respecte les règles concernant les documents, c’est-à-dire si on a des certificats d’origine contrôlée. Il existe aussi une aide pour les croisements de race Angus, des sommes importantes qui encouragent le passage de l’élevage de vaches laitières aux races à viande. »
Le prix du filet de bœuf Angus peut aller jusqu’à 50 euros le kilo, en raison de la qualité exceptionnelle de cette viande. C’est la grande demande sur le marché européen du bœuf de la meilleure qualité, qui a déterminé deux Suisses à investir dans une ferme de bovins Angus près de Sibiu, au centre de la Roumanie. Il s’agit de la société Karpaten Meet SRL, qui compte plus de 3500 animaux et détient quelques milliers d’hectares de prairies. La société a mis sur pied des partenariats avec les petits fermiers, son principal objectif étant de construire un réseau national de producteurs, qui couvre toutes les étapes de la production : pacage, élevage, engraissement, abattage et transformation de la viande.
Pour une meilleure qualité de la viande, le veau reste plus longtemps sous la mère, étant nourri en même temps avec de l’herbe des prés, explique Samuel Widmer, directeur général de Karpaten Meet: « Les veaux passent 7 ou 8 mois avec leurs mères, puis, ils restent seuls dans les prés. L’idée c’est de les nourrir avec de l’herbe, sans leur donner trop de compléments alimentaires. Ces animaux se développent dans un système naturel, certes, plus lentement, mais la qualité de la viande est meilleure. Nous fournissons des vaches jeunes ou gestantes aux fermiers roumains. Nous leur vendons du matériel génétique pour la reproduction et nous leur achetons les veaux qui en résultent.»
A l’avenir, cette société suisse de Transylvanie souhaite accroître son effectif d’animaux de 3500 à 10.000 têtes dans la ferme de reproduction et à 6000 têtes dans son centre d’engraissement. Dans ces conditions, son nécessaire de terrain s’élèvera à 10.000 hectares de pré et de terre arable. Selon les statistiques, la Roumanie compte seulement 15 têtes de bovins pour une centaine d’hectares, alors qu’en Irlande, par exemple, il y en a 137 têtes pour la même supérficie. (Trad. Valentina Beleavski)