L’économie roumaine vue par le Conseil de la concurrence de Bucarest
L'évolution économique est généralement positive mais la bureaucratie excessive, les barrières de réglementation ou la qualité de linfrastructure et des services publics freinent son parcours...
Florin Orban, 20.12.2016, 13:09
Le Conseil de la concurrence de Roumanie a récemment publié son rapport annuel d’activité. Par comparaison à l’année dernière, le rapport 2016 indique une accélération de la croissance économique, et le fait que cette croissance se retrouve aussi dans le bien-être de la population. D’autre part, les problèmes ayant trait à la bureaucratie excessive, les barrières de réglementation ou la qualité de l’infrastructure et des services publics persistent. Le président du Conseil de la concurrence, Bogdan Chiriţoiu, précise pour Radio Roumanie : « L’évolution de l’économie roumaine est positive. On peut voir des choses qui marchent bien, comme ce fut le cas dans d’autres années, comme les télécommunications, par exemple. La Roumanie a un des marchés les plus compétitifs, ce qui est visible dans la qualité des services et dans les petits prix payés par les consommateurs roumains par rapport à d’autres consommateurs de l’Union européenne. Pour ce qui est des banques, une certaine amélioration a pu être constatée, et même en matière d’assurances, à l’exception de l’assurance responsabilité civile. Dans le même temps, il y a aussi des domaines qui continuent à bien se porter, mais où nous constatons que la concurrence diminue, et cela nous préoccupe. Il est très important de remarquer le secteur alimentaire dans ce contexte, car la Roumanie est bien placée par rapport à d’autres Etats. En Roumanie, les prix continuent d’être nettement plus petits que dans d’autres Etats de l’Union européenne, mais il y a des problèmes dans l’approbation des opérations de rachat : une compagnie en rachète une autre, et ainsi, des acteurs du marché disparaissent, la concurrence se rétrécit, et il y a risque que les consommateurs paient plus pour les produits. Il faut donc tirer cette leçon de ce rapport, il faut être encore plus prudents lorsque nous autorisons des opérations de concentration économique en matière de commerce alimentaire. Il y a des secteurs où l’activité ne s’améliore pas — comme par exemple dans le domaine du ciment, où il y a peu d’acteurs sur le marché. »
Mais quelle est la principale conclusion du rapport du Conseil de la concurrence ? Bogdan Chiriţoiu détaille: « Nous avons une évolution économique généralement positive, et cela est visible aussi par le fait que la réduction de la TVA, entrée en vigueur en début d’année, a été transmise dans la plus grande mesure dans les prix payés par le consommateur, ce qui indique que, dans la plupart des cas, les marchés fonctionnent bien. »
2016 est l’année où le Conseil de la concurrence s’apprête à boucler plusieurs enquêtes. Bogdan Chiriţoiu: « Nous sommes sûrs que ce sera l’année de la finalisation d’un grand nombre d’enquêtes, une bonne vingtaine dans des domaines très divers. Certaines concernent des étapes de commercialisation de peintures, d’installations de chauffage et ainsi de suite ; mais il y a aussi le cas économiquement le plus intéressant qui est celui des agents du port de Constanta, qui offrent des services de pilotage et de remorquage de bateaux. C’est là que nous avons appliqué l’amende la plus élevée, mais ce qui nous semble plus important, c’est le fait qu’en sanctionnant certains comportements, nous espérons rendre l’activité du port de Constanta moins coûteuse, plus ouverte et plus séduisante pour les opérateurs internationaux. Constanta devrait ainsi attirer un flux de marchandises plus grand, puisqu’en fin de compte, c’est le plus important port de l’Union européenne à la mer Noire. Notre pays aussi serait gagnant, car l’acheminement ultérieur des marchandises vers l’ouest du continent, par les routes ou les chemins de fer, profiterait à l’industrie logistique de Roumanie. »
La plate-forme en ligne « L’observateur des prix », récemment lancée, est un moyen grâce auquel les acheteurs de produits alimentaires de base peuvent comparer les différents prix de vente. La plate-forme sera testée, pendant un an, à Bucarest et dans le département d’Ilfov voisin, avant d’être élargie à tout le pays. Pour l’instant, cela concerne 128 produits, de 64 catégories. L’idée c’est « d’aider les consommateurs à calculer le prix juste du panier de consommation pour les aliments de base. Cette plate-forme est, à notre avis, à l’avantage des consommateurs et nous espérons assister à une concurrence plus forte entre les différentes chaînes de magasins impliquées dans ce projet », a déclaré le président du Conseil de la concurrence, Bogdan Chiriţoiu. Gérée par le Conseil, la plate-forme en ligne a été créée avec le soutien de l’Autorité nationale pour la protection des consommateurs et de la compagnie d’études du marché Nielsen. Les grandes surfaces qui y participent sont: Mega Image, Lidl, Kaufland, Selgros, Carrefour, Penny et Profi. (trad. : Ligia Mihaiescu, Ileana Taroi)