L’économie roumaine en 2017
L'Institut national de la statistique confirme l'évolution ascendante de l'économie roumaine, le taux de croissance dépassant les estimations des analystes.
România Internațional, 19.09.2017, 18:11
Le PIB a progressé de 5,8% sur les six premiers mois de l’année en cours, par rapport à la même période de 2016. En plus, les données fournies par Eurostat révèlent qu’au deuxième trimestre de 2017, la Roumanie a connu la troisième plus grande croissance de l’UE, soit 1, 6%. Elle a été devancée par la République Tchèque (2,3%) et la Suède (1,7%). Quatre secteurs y ont largement contribué : les technologies de l’information et de la communication, qui ont progressé de 15,3% par comparaison avec le premier trimestre de 2016, les activités scientifiques et techniques, les services administratifs et de support, qui ont augmenté de 9,4%, le commerce, qui a enregistré une hausse de 7,4% et l’industrie qui a avancé de 6,8%.
Selon les statistiques officielles, au premier trimestre 2017, seul le secteur des finances, qui inclut notamment les banques, les assurances et le système privé des pensions de retraite, a baissé de 0,7%. Des taux de croissances plus modestes ont été enregistrés par les secteurs de l’agriculture (+0,9%), du bâtiment (+1,2%) et de l’immobilier (+2,8%). En ce qui concerne l’utilisation du PIB, au premier trimestre de l’année en cours, l’économie a été soutenue surtout par la consommation. Les dépenses de consommation finale des ménages ont progressé de 7,4%, contribuant à la croissance du PIB pour 4,8%, tandis que la part de contribution de la variation des stocks a été de 0,2%.
La croissance économique commence à se faire sentir dans les poches des Roumains aussi. Le revenu salarial moyen brut a augmenté de 15,5%, tandis que le salaire moyen net s’est accru de 14,9%. Voici ce que déclarait le premier ministre roumain, Mihai Tudose : « C’est là le meilleur indicateur du bon fonctionnement de l’économie réelle, mais aussi de la faisabilité des politiques économiques promues. Il est évident que notre programme de gouvernance reflète les besoins de l’économie roumaine. Cette dernière ne cesse d’améliorer son efficacité et sa compétitivité, ce qui fait que le développement et le taux de croissance élevé soient soutenables. La croissance économique assumée et annoncée dans le projet de budget 2017 a été de 5,2%, mais il y a toutes les chances de faire mieux. Rien qu’au mois de juillet, les investissements se sont montés à 2,4 milliards de lei, un volume deux fois plus grand que la moyenne mensuelle du premier semestre et de 33% supérieur à celui enregistré en juillet 2016. »
Ces deux dernières années, le gouvernement roumain a plus d’une fois stimulé l’économie, notamment par la majoration substantielle des salaires dans le secteur public et du salaire minimum. Côté fiscalité, à compter du 1er juin 2017, le gouvernement a diminué la TVA sur les produits alimentaires de 24% à 9%. Quant au taux général de TVA, il a été réduit par deux fois, passant de 24% à 20%, le 1er janvier 2016, et puis à 19%, depuis le 1er janvier 2017. Par ailleurs, l’impôt sur les dividendes et sur plusieurs catégories d’accises a été abaissé en 2016. Enfin, début 2017, on a supprimé l’accise sur les carburants et la taxe sur les pylônes électriques.
De l’avis des analystes, majorer les salaires avant que la production ne s’accroisse c’est prendre des risques. Selon Cristian Pârvan, secrétaire général de l’Association des hommes d’affaires, la stimulation de la consommation a déterminé la croissance des importations et par conséquent le déséquilibre de la balance commerciale. D’où la nécessité de mettre en place des politiques de soutien aux produits innovants, à même de booster les exportations. A son tour, l’analyste économique Aurelian Dochia est convaincu que l’économie roumaine se dirige vers une situation moins stable.
En clair, le déficit public subit une forte pression en 2017 et il paraît que la situation ne changera pas l’année prochaine. Les taux d’intérêt pour les prêts en monnaie locale augmenteront dès cet automne, car en Roumanie, comme ailleurs en Europe, leur niveau est inférieur à la normale. Cela fait un certain temps que les banques centrales préparent une normalisation. Enfin, les analystes mettent en garde contre le fait qu’à part les déficits, la croissance économique générée exclusivement par la consommation risque d’entraîner l’inflation, c’est-à-dire l’augmentation des prix à la consommation, laquelle limitera le pouvoir d’achat des ménages.