Le secteur vitivinicole roumain
La Roumanie se classe 13e au classement des plus grands producteurs de vin du monde et la 6e place parmi les grands producteurs de vin d'Europe.
Florin Orban, 10.11.2015, 12:20
Selon les données préliminaires publiées par l’Organisation internationale de la vigne et du vin, cette année, la production vinicole de la Roumanie a progressé de 9%, se chiffrant à 4,07 millions d’hectolitres, contre 3,75 millions d’hectolitres en 2014. Notre pays se classe, ainsi, 13e au classement des plus grands producteurs de vin du monde. En même temps, la Roumanie, dont la viticulture occupe plus de 200 mille hectares, se retrouve parmi les premiers 5 pays européens selon la superficie plantée en vigne. Notre pays occupe également la 6e place parmi les grands producteurs de vin d’Europe.
Le directeur exécutif de l’Office national interprofessionnel des vins, Emil Dumitru, expliquait dans une interview à la Radio publique : « Après son adhésion à l’UE, la Roumanie a bénéficié de fonds importants destinés à ce secteur. Nous avons investi dans de nouvelles plantations qui produisent des vins de qualité. Sur 38 mille hectares la vigne a commencé à produire. Nous avons investi dans des caves et nous sommes confiants, même si cette année la sécheresse a sévi en Roumanie, on sait très bien que la vigne aime le temps sec et nous nous attendons à avoir des vins certifiés d’une qualité toujours meilleure. Nous aurons une production d’environ 4,5 millions d’hectolitres, qui est la production moyenne de la Roumanie ces dernières années, mais avec un volume de vins de qualité de plus en plus grand. Les caves ont bénéficié de 440 millions d’euros d’investissements, utilisant à présent de nouvelles technologies de fermentation. Nous avons des vins de qualité, ayant décroché des médailles à d’importants concours internationaux. Le secteur viti-vinicole est bien organisé et enregistre une évolution ascendante, devançant de beaucoup les autres secteurs de l’agriculture roumaine. »
Depuis 5 ans, la viticulture roumaine a bénéficié d’investissements européens se montant à plus de 200 millions d’euros. Pratiquement, dans ce secteur, le niveau d’absorption des fonds européens alloués pour la période 2007 – 2013 est de 100%. Bien que comptant parmi les grands producteurs de vins d’Europe et même du monde, la Roumanie en exporte relativement peu, la valeur du vin destiné à l’étranger s’étant chiffrée en 2014 à 19,4 millions d’euros.
Emil Dumitru: « Nous n’exportons pas assez car, en général, les producteurs de raisins et de vins ont investi surtout dans la production et la fabrication. La publicité a été la dernière à bénéficier d’attention. A présent, nous devons promouvoir les produits de qualité. Les vins roumains n’en cèdent en rien à ceux espagnols, italiens, français, etc. ; pourtant, en raison du manque de visibilité et de publicité, qui exige des sommes importantes, nous n’exportons pas assez. Je suis persuadé que peu à peu les exportations augmenteront, elles aussi. Les vins roumains doivent être promus sur le marché intérieur aussi et il est également nécessaire que le consommateur roumain de vin fasse preuve d’un certain patriotisme, disons. Il doit comprendre qu’en achetant une bouteille de vin roumain, il contribue à maintenir les emplois et la tradition dans le secteur vitivinicole. »
Quelles sont les destinations des exportations de vin roumain? Nous écoutons le directeur exécutif de l’Office national interprofessionnel des vins : « Il y a, certes, le marché chinois, sur lequel il nous est difficile de pénétrer. Il y a aussi la Corée du Sud, le Japon, les Etats-Unis, qui sont des marchés d’intérêt pour nous. La Russie, on est en train de la perdre, peu à peu, en raison de l’embargo. Le terme d’exportation est peut-être impropre. Il s’agit plutôt de commerce intracommunautaire et je pense que nous devrions offrir au vin roumain l’opportunité de pénétrer surtout sur les marchés des Etats de l’UE. C’est là, à mon avis, le grand enjeu, et pas les tiers pays. Nous devons essayer de faire en sorte que les vins roumains se retrouvent dans les grands réseaux commerciaux des membres de longue date de l’Union et prouver ce que nous pouvons offrir comme produits spécifiques à la viticulture roumaine. »
Traian Petre, inspecteur spécialisé de l’Office national de la vigne et des produits vitivinicoles de Iaşi s’est rapporté, lui, au marché intérieur du vin : « La plupart des consommateurs ont toujours à affronter les effets de la crise financière. Il y a la qualité premium et super premium, d’accord, pourtant la « locomotive » des ventes c’est le vin de bonne qualité à un prix honnête. Car on a importé, ces derniers temps, de grandes quantités de vin d’Espagne et du Chili, surtout des vins de région. »
La mesure de restructuration ou de reconversion des plantations viticoles a eu le plus grand impact sur le secteur vitivinicole. Grâce à l’application de cette mesure, les producteurs de Roumanie ont réussi à moderniser les plantations de vigne pour qu’elles correspondent aux exigences actuelles sur le marché du vin, qu’il s’agisse du Merlot ou des variétés roumaines Fetească Regală ou Fetească Albă. (Aut. : Cristian Mihu ; Trad. : Dominique)